Quinzième contact

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Sunggyu était parti en courant. Pourquoi s'était-il enfui ? Ça ne pouvait pas être uniquement parce qu'il ne connaissait pas mon âge, non ? Après tout, je ne connaissais pas le sien non plus. Il n'y avait rien de dramatique. Même si, bizarrement, au fond de moi, je me sentais triste de ne pas connaître son âge.

"- Woohyun, c'est bien ça ?"

Je me tournai vers sa soeur, puis acquiesçai. Elle dégageait une aura tout aussi chaleureuse et apaisante que celle de Sunggyu. Ce n'était pas pour rien qu'ils étaient de la même famille. Je me demandais bien si leurs parents étaient tout aussi chaleureux et agréables qu'eux.

"- Depuis quand connais-tu Sunggyu ?"

Depuis quand... ? Je le connaissais depuis longtemps, en fait. Parce que la première fois qu'il m'avait vu, c'était le trente-et-un juillet de l'an dernier.

"- Ah, ça va si je te tutoie... ?

- B-bien sûr.

- Ça me rassure ! Tu faisais une tête bizarre, tout à l'heure.

- C'est parce que je me demande comment je devrais répondre...

- Comment ça ?

- Eh bien... Il me connaît depuis le trente-un juillet.

- Mais ça fait longtemps ! s'exclama t-elle en souriant.

- Mais moi, j'ai commencé à le connaître récemment... Il y a environ un mois...

- Un mois ? Et Gyu ne connaît toujours pas ton âge ?"

Je baissai mon regard vers le sol, me sentant honteux. Il était vrai que l'une des premières choses que l'on connaissait d'une personne, c'était son âge.

"- Qu'est-ce que vous êtes lents, ma parole ! constata t-elle en riant légèrement. Quelle relation avez-vous pour que vous ne connaissez si peu de choses envers l'autre ?

- ... Je ne sais pas.

- Comment ça ? Vous êtes amis, proches, colocataires... ?

- Je ne sais pas. Nous ne sommes pas assez proches pour nous qualifier d'amis, et nous sommes trop proches pour nous qualifier de simples connaissances.

- Mh... Je vois. Comment l'as-tu connu ?

- Au café dans lequel je travaille. Je lui ai rendu sa monnaie, et il m'a fait ressentir un contact.

- Comment ça ?

- Ah, je suis anesthésique... Je ne ressens pas le contact. Je suis dénué du sens du toucher."

Je vis soudain ses yeux s'agrandir et sa bouche s'ouvrir toute seule. Ça devait être surprenant, oui.

"- T-tu ne le ressens pas ?

- Oui.

- Ce n'est pas une blague ?

- Pourquoi plaisanterai-je ?

- ... Ça me semble si improbable...

- Pourquoi ?

- Quand tu étais petit, as-tu vécu à la campagne ?

- Euh... Pourquoi cette question ?

- Réponds-y simplement.

- Eh bien... Je crois que oui.

- Tu as déménagé dans cette ville à tes cinq ans, pas vrai ?"

Je la regardai, surpris. Comment pouvait-elle savoir ça ? Il n'y avait que ma famille qui était au courant et je n'avais jamais été très sociable avec les gens du voisinage car j'étais incapable de me lier d'amitié avec eux dû à mon insensibilité. Alors comment savait-elle que j'avais déménagé à l'âge de cinq ans et que j'avais vécu à la campagne ? Enfin, même si moi, je n'avais aucun souvenir de ma naissance jusqu'à mes cinq ans, ou alors, c'était vraiment flou...

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