Le conseil des hommes

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Le  chemin du retour se fit sans encombres, les orques devaient avoir réussi leur route et étaient arrivés au col de Caradras pour s'y installer et comploter je ne sais quoi. Gimli avait passé tout le chemin, à me raconter des anecdotes sur le périple contre Sauron: le grand conseil, Frodon et son courage, la bataille de Fort-le-Cor où il s'était amusé à compter le nombre d'ennemi qu'il tuait avec Legolas et sa brillante victoire, les paroles de mon père avant la bataille finale et son couronnement. Toutes sortes d'histoires que j'écoutai attentivement, c'était un peu mon passé en quelque sorte. Un passé dont j'en savais que trop peu. Quand nous fîmes devant la porte d'entrée du Gondor, cette porte qui avait extrêmement bien résistée lors des temps noirs, avait été reconstruite de la même manière, le son d'un cor résonna. Je vis mon père courir vers moi en hurlant mon nom.
- Père!! Fis-je en descendant de mon cheval et couru dans ses bras.
Il me serra si fort que je ne pouvais presque plus respirer. Il me lacha et m'embrassa avant de me dire à quel point il était soulagé de me revoir en vie. Mon père remercia Figwit avec une violente tape dans le dos ce qui fit pousser l'elfe en manquant de le faire tomber.
- Hé bien, je vois qu'il y a des choses qui n'ont pas changés. Vous êtes toujours aussi peu délicat, fit Gimli qui descendit maladroitement de son cheval.
Lorsque mon père le vit, son visage s'illumina et le salua comme un vieil ami. Je sentis une grande amitié dans leurs yeux, je n'avais jamais vu mon père regarder quelqu'un de cette manière. Ce que j'aimerai avoir des amis pareils mais je n'en avais jamais le temps. Entre Fodcombe et le Gondor, les voyages incessants, je n'avais eu que Elboron et Figwit comme amis de mon " âge ".
- Alors c'est toi le nain qui a sauvé ma fille, j'aurais du m'en douter, fit mon père en rigolant.
- Ben qui d'autre sinon ?
Mon père prit Gimli par les épaules et rentra à l'intérieur. Je le suivis au côté de Figwit qui me souria. Dans la grande salle se trouvait Faramir accompagné de son épouse qui me serra dans ses bras lorsqu'elle me vit. Eomer inclina la tête en guise de salutation. Mon père fit signe aux hommes de s'assoier et s'asseilla sur son trône.
- Alors ce qu'a dit Pomler est vrai, commenca Eomer.
- Oui, notre messager a reçu un message très clair d'Ehorir. Des orques existent toujours et se prolifèrent en grand nombre, aquiésa mon père en se tenant le manton.
- Que veulent-ils au juste ? Leur chef a été abbatu, ils n'ont plus aucune raison de rester ici? Fit Faramir
- Ils voyageaient en direction du Col de Carabras pour traverser la rivière d'Anduin et atteindre la fôret Noire, informai-je
- Jadis fôret d'Erebor, fit mon père.
- Alors là, je ne le permetterais pas! Fit Gimli en sautant de sa chaise et brandissant sa hâche. Je ne laisserai pas une bande d'orques puants salir l'héritage des nains.
- Héritage que vous avez abandonnez, fit Figwit en regardant Gimli qui lui lança un regard de feu.
-Ce n'est pas le problème. Les orques ne peuvent se débrouiller tout seul. Ils leur faut, je ne sais pas, un but ou une quête à atteindre avec des instructions précises.
- Laquelle ? demandais-je en me retournant vers mon père.
- Je n'en ai aucune idée.
Les hommes se mirent à réfléchir. Je resta là à côté de mon père en regardant la fenêtre qui se trouvait en face de moi. Le soleil réussissait à percer ses rayons à travers les vitrages épais et venait se refléter sur le sol. Le soleil, lumière des hommes, qui oublient un peu vite qu'il n'est pas la seule lumière du Monde. Il en existe une autre, aussi fragile que forte, aussi belle que les étoiles. La lune. Quand j'étais petite, Elrond me racontait souvent que c'était elle qui avait donné naissance aux premiers elfes d'en temps et qu'elle leur avait donné toute sa grâce et sa bonté éternelles. Mon père donna fin au conseil, ne voyant pas quoi ajouter aux événements et décida qu'un départ vers Fondcombe serait sûrement prévu. Je sentis qu'il lui fallait des explications rapidement. Je sortis accompagné d'Eowyn.
- Quelle belle nuit étoilé, fit-elle en levant la tête vers les étoiles.
- Eowyn ? Penses-tu que l'amour existe ?
Eowyn se retourna vers moi, la mine interrogeuse.
- Je veux dire le vrai ? Comment as-tu su pour Faramir ?
Je me posais plein de questions à se sujet. Des questions que seule une femme pouvait me répondre. Mon père est un excellent père mais pour ce qui est de l'éducation des sentiments et autres sujets délicats, il ne l'était pas. L'Amour fut toujours et le sera encore longtemps, une grande question à laquelle je n'avais pas de réponse.
- L'Amour c'est quelque chose que tu ne prévois pas. C'est lorsque deux personnes savent qu'elles sont faite l'une pour l'autres sans vraiment comprendre pourquoi, m'expliqua-t-elle le visage souriant, tu te tromperas parfois. Souvent même mais une fois que tu l'auras en face de toi alors seulement, tu sauras.
Je souria à Eowyn, la remercia et lui souhaita une bonne nuit. Sur le chemin qui allait vers ma chambre, je vis Figwit accoudé sur un repart scruttant l'horizon.
- Vous n'êtes pas couché ? lui demandai-je.
Il se tourna vers moi et me regarda de manière tendre. Je regardis ses longs cheveux bruns illuminés par la lune, ses yeux bleus azurs se rapprocher de moi. Il prit mes mains entre les siennes et me regarda fixement. Le contact de ses mains chaudes me fit étrangement du bien. Il resta ainsi un moment avant de s'éloigner un peu de moi et de me lâcher les mains.
-Màra mesta, me fit-il en s'éloignant.
- Massë lelya le ?
Il se retourna vers moi ne disant rien pendant un moment. Je sentis qu'il me cachait quelque chose alors je m'approcha comme pour l'encourager à se confier.
- Dame Galdriel à sentit une force obscure vers l'Est, une force au Mont de Fer. Je m'en vais m'en informer.
Au Mont de Fer, une région encore inexplorée, une région inconnue. Je sentis l'inquiétude me gagnée et comme si lui aussi l'avait senti. Il mit ses mains sur mes épaules et plongea son regard rassurant sur moi. J'inspirai et expirai profondément.
- Avo' osto
- Nà Elbereth veria le !
Je ne pu m'empêcher de me blottir dans ses bras. Je sentis comme une suprise dans son mouvement de recul. Les elfes sont très réservés et ne montre pas leur sentiment mais moi, en tant que semi-elfe, je ne prenais pas garde à cette forme de politesse. La nature de mes ressentiments pour Figwit n'était pas encore connue mais je l'aimais tout de même, comme ami ou comme frère. Je me retira en baissant la tête.
- Namarië, me fit-il avant de s'en aller.
- Namarië Figwit.

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Traduction:

- Màra mesta = au revoir
- Massë lelya le ? = où allez-vous ?
- Avo' osto = ne crains pas
- Nà Elbereth veria le ! = puisse Elbereth te protéger !
- Namarië = adieu

L'héritière du Gondor: Un nouvel âgeNơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ