Chapitre 19. Peut être un espoir...

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Athos, Aramis et D'Artagnan

***

Les chevaux foulaient la terre sèche, laissant derrière eux un nuage de poussière. Il n'avait pas plu depuis plusieurs jours, l'été approchait à grands pas, mais le visage fermé des trois mousquetaires n'inspirait pas à la beauté des prochains jours. Ils ont traversé la moitié de la France pour rejoindre le comté du Poitou, à l'approche de la destination, ils s'arrêtèrent à chacune des auberges sur leur passage. Ils voulaient trouver une preuve, si Merida était dans l'une d'entre elles, elle ne pouvait pas être à des kilomètres d'ici pour tuer le Duc. La nuit commençait à tomber, les trois hommes s'arrêtèrent devant une auberge – étrangement calme – à cette heure-ci, il devrait y avoir de la lumière. Athos descendit le premier de son cheval, puis se tourna vers ses amis, le regard interrogateur. Les deux autres mousquetaires imitèrent son mouvement, et descendirent à leur tour de leur monture. La main sur leur mousquet, les hommes armés pénétrèrent dans les lieux. La vision qu'ils eurent était horrible, du sang sur le mur de l'entrée et une odeur de pourriture. Athos s'avança vers le comptoir, et découvrit un corps sans vie sur le sol.

« Elle a la gorge tranchée, quelqu'un ne voulait pas qu'elle parle ! »

Pendant ce temps, D'Artagnan était passé dans la salle d'à côté. Il porta son bras devant son visage, c'était un massacre. Il haussa la voix, et appela ses amis.

— « Il y a un couple et un autre homme, je pense que c'était le propriétaire des lieux. »

Athos et Aramis rejoignirent le Gascon, et découvrir la scène macabre.

— « Quelqu'un les a fait taire. Ce n'est pas anodin. Et ce n'est certainement pas, Merida. » Lâcha Aramis.

« Le registre ! Si Merida est vraiment descendu dans cette auberge, cela doit être inscrit dessus. » Athos se hâta d'aller vérifier.

Il enjamba le corps sans vie de la femme qui gisait sur le sol, lorsqu'il ouvrit le registre, son espoir s'envola. Les pages ont été arrachées, à croire qu'ils ne trouveront aucune preuve. Athos s'en voulait d'avoir laissé partir Merida, s'il l'avait retenue ou même accompagné, elle ne serait pas dans cette situation. D'Artagnan pénétra dans la pièce, tandis qu'Aramis recouvrait les corps avec les nappes qui se trouvaient sur les tables.

— « Il n'y a aucune preuve, c'est bien cela ? »

— « Les pages ont été arrachées, c'est peine perdue. »

— « Tu ne devrais pas baisser les bras, on va se battre pour sortir Merida de là, même sans preuves. »

Athos passa les mains sur son visage, lui qui commençait tout juste à retrouver la foi en l'amour, voilà qu'on le lui enlevait.

— « Quittons les lieux, nous devons trouver l'adresse où Merida à grandi. Elle m'a parlé de cette ferme où elle a passé son enfance, elle ne devrait plus être très loin. »

Aramis retrouva ses compagnons à l'extérieur de la bâtisse ; il fit un signe de croix, puis monta sur son cheval. Après plusieurs kilomètres, les hommes du Roi réussirent à trouver la maisonnette délabrée.

— « Nous devrions nous reposer, il fait nuit, et nous n'allons rien trouver. » Supposa D'Artagnan.

— « D'accord, mais dès l'aube, nous interrogeons le voisinage. »

Ils attachèrent leurs chevaux, puis pénétrèrent dans la maison abandonnée. Ils n'avaient pas prévu de dormir ici, mais il valait mieux se reposer avec un toit sur la tête – plutôt qu'être vu par l'un des mercenaires de Milady. Athos ne put s'empêcher de regarder l'intérieur de la maison, Merida a grandi ici, et elle a tout quitté du jour au lendemain. Cette maison est restée figée dans le temps, pourtant il y avait comme une âme qui hantait ces lieux.

— « Il y a un lit, si tu veux Athos. Tu souffres encore de ta blessure, tu devrais t'allonger. » Proposa D'Artagnan, toujours bienveillant envers celui qui l'a toujours soutenue.

— « Merci, mais je vais rester ici. »

Il s'installa sur une chaise bancale, et insista pour que ses compagnons dorment.

***

La lumière perça à travers les vitres cassées des fenêtres, Athos ouvra les yeux. Il avait finalement trouvé le sommeil, épuisé par le voyage. Il réveilla ses amis, et ils se mirent à la tâche. Athos se dirigea vers la tombe des parents de Merida, c'était étrange pour lui d'être là. Il n'a pas connu les parents de la jolie rousse, mais à travers ses paroles, il aurait aimé rencontrer son père. Alors qu'il cherchait un détail qui pourrait prouver la présence de Merida ici, il entendit la voix de D'Artagnan l'appeler.

— « Athos, cet homme peut témoigner ! Il a vu Merida, il y a trois jours ! Il l'a vu déposer une flèche et des fleurs sur la tombée de ses parents. »

Le mousquetaire se releva, il était soulagé. Cette maigre preuve n'allait peut-être pas suffire, mais au moins, il n'avait pas fait ce voyage pour rien.

— « J'ai trouvé des documents étranges dans le plancher de la chambre. Regardez ! »

Aramis arriva avec plusieurs papiers entre les mains. En se levant, il avait trébuché en se prenant les pieds dans une latte du plancher. Ces documents étaient cachés dans une boite en métal, ils étaient vieillis mais l'écriture était toujours intacte.

— « Il y un acte de naissance, quelques lettres signées du Cardinal de Guise. »

Athos examina les papiers, puis les glissa dans sa veste.

— « Rentrons à Paris, le procès à lieu en fin de journée. Nous devons nous hâter. Monsieur, vous allez devoir nous suivre. »

Ils grimpèrent sur leurs chevaux, et reprirent le chemin inverse avec ce précieux témoignage. 

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- D'après vous, qui a tué tous les occupants de l'auberge? 

- Pensez-vous que les preuves seront suffisante pour libérer Merida? 

L'ange gardien des mousquetaires du Roi (TERMINÉE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant