Chapitre 10. Face au doute

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D'Artagnan déposa un verre d'eau sur la table, à côté de Merida. La jeune femme s'était laissée tomber sur une chaise, épuisée par ce qu'elle venait de vivre.

- « Merida, vous allez bien ? » demanda le Gascon, inquiet pour elle.

- « Comment le pourrais-je ? » répondit-elle en levant les yeux sur le mousquetaire.

- « Nous aurions dû vous mettre au courant pour Milady. Mais nous ne pensions pas la revoir un jour. »

- « Vous m'avez poussé dans les bras d'un homme marié ! Et qui plus est, à une femme prête à mettre fin à mes jours, parce que j'ai côtoyé de trop près, son époux ! »

- « Ils ne sont plus vraiment mariés, c'est compliqué. »

- « Compliqué ? Je savais que quelque chose n'allait pas chez lui ; mais jamais je n'aurais pensé qu'il s'agissait d'une épouse.»

La jeune femme se leva, et commença à faire les cent pas dans la pièce. D'Artagnan tentait de s'expliquer, de lui faire comprendre ce qu'il s'était réellement passé.

- « Elle a quitté la France pour l'Angleterre, Athos a décidé de ne pas la suivre. Sa vie est ici, sans elle. Il a besoin d'une femme, mais certainement pas d'elle. Merida, il a besoin d'une femme comme vous. »

- « Désolé, mais je ne peux pas. C'est au dessus de mes forces.»

Merida s'apprêtait à quitta le logement, quand Porthos pénétra dans la pièce. Il posa un regard inquiet sur la rouquine, puis sur D'Artagnan.

- « Que se passe-t-il ici ? » questionna-t-il.

- « Merida a décidé de prendre la fuite ! » lui répondit le plus jeune des mousquetaires.

Alors que la jeune femme avait pivoté sur elle-même, Porthos s'avança vers elle et posa ses deux mains sur ces épaules.

- « Alors tu abandonnes déjà ? Parce qu'une femme t'a menacé ? » Lui dit-il.

Merida leva la tête, elle plongea son regard vert dans les yeux noirs de Porthos, mais elle ne dit rien, le laissant poursuivre son discours.

- « Je t'ai connue plus combative. Tu t'es battue pour avoir ce que tu désirais à l'époque, pourquoi ne le fais-tu pas aujourd'hui ? Tu tiens à Athos, n'est-ce pas ? »

D'Artagnan qui suivait la conversation en silence, se redressa. Il fit quelques pas vers eux, puis demanda, surpris.

- « Attendez, vous deux. Vous vous connaissez ? »

- « Une longue histoire, cela remonte à une quinzaine d'année. » Répondit son frère d'armes.

- « Oui, je tiens à Athos. Je ne veux pas qu'il ait des ennuis par ma faute ! » lâcha Merida d'un ton désemparé.

- « Crois-moi, Milady n'est pas son seul problème ; et je peux t'assurer qu'il n'a pas besoin de toi, pour s'en créer. Merida, tu n'as pas changé ! Tu es une fille courageuse que personne n'effraie, ne laisse pas Milady gagner, elle ne le mérite pas. » Ajouta Porthos.

Le mousquetaire fit signe à la jolie rousse de s'assoir, ce qu'elle fit. Puis il regarda d'Artagnan en pointant du doigt Merida :

- « Cette femme que tu vois, c'est grâce à elle que je suis aujourd'hui, un mousquetaire. Elle m'a fait comprendre que ma vie n'était pas à la Cour des Miracles, et que je devais me battre pour mes envies. » Il regarda Merida, puis s'adressa à elle. «Quelques jours après ton départ, je t'ai cherché pour voir si tu t'en étais sortie. Je t'ai vu – le sourire aux lèvres – alors que tu servais dans cette auberge. Tu aidais ces pauvres hommes à retrouver le chemin de leur demeure alors qu'ils avaient sûrement trop bu, ou encore cette vieille femme que tu aidais à porter son panier alors qu'elle quittait le marché. Tu as été mon modèle, toi, cette gamine de quatorze ans, tu m'as inspiré bien plus que tous ces hommes. »

- « Pourquoi n'as-tu rien dit à Athos à propos de cela, Porthos ? » demanda D'Artagnan.

- « Je voulais qu'il la découvre par lui-même. Merida a assez de bonté pour deux, je savais qu'elle le toucherait. » Confessa le mousquetaire.

Merida était émue de la confession de Porthos, elle qui pensait qu'il l'avait oublié après toutes ces années. Voilà bien quinze ans qu'elle ne l'avait pas revu, dû moins, pas côtoyé. Plusieurs fois, elle l'avait vu rôder dans les parages de l'auberge, sans se douter qu'il veillait sur elle.

- « Merci Porthos, tu as raison, je ne devrais pas baisser les bras ! Surtout devant cette folle ! Je me demande ce qu'Athos a pu lui trouver ? » Avoua la jeune femme.

- « On se le demande encore ! » ajouta Porthos en riant.

Merida se leva et prit le mousquetaire dans ses bras puis lui glissa à l'oreille.

- « C'est si bon de te revoir ! »

La porte de la chambre s'ouvrit à nouveau, Aramis et Constance en sortirent tous les deux. Ils jetèrent un regard interrogateur à la scène se déroulant devant leurs yeux ; mais D'Artagnan anticipa toute question :

- « Une longue histoire, comment s'en sort Athos ? »

- « Il est sorti d'affaire, il va seulement falloir lui faire garder le lit, le temps que la plaie se referme. Il dort à présent. La fièvre devrait retomber rapidement. » Répondit Aramis.

- « Vous devriez rentrer vous reposer vous aussi. Je vais veiller sur lui. » Annonça Merida.

- « Finalement, vous n'abandonnez pas ? » lâcha D'Artagnan, amusé.

- « Je n'ai jamais vraiment eu l'intention de le quitter. Je suis juste un peu trop impulsive. » Répondit la jeune femme.

- « C'est étrange comme cela me rappelle un certain garçon de Gascogne - à son arrivée - à Paris ! » ajouta Porthos en riant.

- « Rentrons, avant qu'ils continuent leurs sottises ! » Annonça Aramis en passant la porte. « Je reviendrais à mon réveil. »

Tous quittèrent la pièce, Merida se retrouva seule. Elle versa de l'eau fraiche dans une carafe, et attrapa un verre, puis se dirigea vers la chambre d'Athos. Elle posa le tout, sur une petite table de chevet, et observa le mousquetaire endormi. Elle replaça la couverture sur lui, avant de prendre place dans un fauteuil positionné dans un coin de la pièce. Au bout de quelques minutes, elle s'endormit d'épuisement.

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Nouveau chapitre !

- Aimez-vous ce trio improbable ?

- La relation entre Porthos et Merida?

L'ange gardien des mousquetaires du Roi (TERMINÉE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant