♡ Chapitre 18 ♡

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En sortant du lycée, j'appelle ma mère pour la prévenir de mon absence :
- Coucou maman ! dis-je après que cette dernière ait décroché. Je ne te dérange pas ?
- Non, c'est bon. Tout va bien ?
- Oui, super. Je voulais seulement te dire que...
Je cherche rapidement un mensonge.
- Je vais chez Lola pour un exposé d'Espagnol. Si je rentre à huit heures, ça te vas ?
- Oui, mais pas plus tard ma chérie, amusez-vous bien, termine ma mère.

Je décide d'aller faire un tour dans le quartier du lycée. Le temps passe plus vite que je ne l'aurais imaginé et je décide d'aller au prendre deux cafés, pour M. Marcel et moi, au Starbucks.

Je me rend ensuite à l'adresse que M. Marcel m'a indiqué. Je tape le code de l'immeuble et entre. J'arrive dans un petit hall plutôt joli et prend l'ascenseur. J'appuie sur le 5. Je réalise que je me ronge les ongles et arrête immédiatement cette mauvaise habitude.

J'arrive, le cœur battant, devant une porte où est écrit en lettes argentées "M. MARCELLIN". Marcellin ? Est-ce le vrai nom de M. Marcel ?

Mon professeur me devance et ouvre la porte avant même que je n'aie toqué. Je souris :
- Re-bonjour, M. Marcellin.
- Oh, ne fais pas attention à cela. J'ai seulement réduit mon nom pour le lycée. Je n'aime pas vraiment Marcellin.
- Je trouve ça joli, dis-je. M. Marcellin.
- Je préférerais que tu m'appelles par mon prénom. Je crois que l'on a passé cette étape, sourit-il. Appelle-moi Hugo.
Je suis assez surprise mais souris face à cette aimable attention. Après tout, nous allons passer une semaine ensemble.
- Je ne sais pas si je vais y arriver, dis-je sur le même ton assez ambigu.

Je passe alors la porte. L'appartement est empli de charme, à l'image de son propriétaire. La lumière du soir baigne la pièce d'une atmosphère chaleureuse. La décoration est assez moderne et une étonnante quantité de livres est étendue sur les multiples étagères des murs de M. Marcel.

- Vous les avez tous lus ? je demande en observant les livres.
- Non, pas tous, une grande partie. Mais il me reste encore beaucoup d'œuvres à découvrir.
Cette phrase de professeur de littérature me fait sourire.

Je donne son café à M. Marcel et iI m'invite à m'asseoir tout en me remerciant. Il porte le liquide chaud à ses lèvres et laisse échapper un petit rire. Je lui lance un regard interrogateur et il se justifie :
- C'est un Cappuccino.
- Vous n'aimez pas ?
- C'est mon préféré, répond-t-il.

Mon professeur commence, après avoir marqué une courte pause :
- Elise, je ne t'ai pas assez remercié pour ton invitation. Saches que je suis vraiment flatté et que c'est un honneur pour moi d'accompagner la lauréate du Book Contest, dit-il avec un sourire on ne peut plus sincère. Je croyais en toi depuis le début, depuis ta première rédaction, et je suis si fier de toi !
Ces remerciement incurvent les lèvres en un sourire, car je sais que je suis la plus chanceuse de nous deux.
- Comme je vous le répète, je vous dois tout cela, Mons... Hugo. Je n'aurais jamais réussi sans vous et je suis très reconnaissante.

Nous sourions tout deux et je contemple une nouvelle fois son visage. M. Marcel, Hugo, m'attire et me trouble. Son regard posé sur moi me consume intérieurement. Je ne peux m'empêcher de plonger mes yeux dans ses iris qui luisent fougueusement sous les derniers rayons du soleil déclinant à l'ouest. Je me ressaisis et reprend de la conversation.

Nous parlons de New-York et du déroulement du salon du livre durant une bonne heure, il me semble. Je décide alors de vérifier mon téléphone et constate que j'ai plusieurs messages et appels manqués de Lola et de ma mère. Il est 20h15 ! Je n'ai pas vu l'heure passer, tant les sujets de conversation sont nombreux lorsque je parle avec M. Marcel.

- Hugo, je suis désolée, il va falloir que je rentre. Merci pour cette charmante soirée.
M. Marcel se lève pour me raccompagner. Nous nous lançons un dernier regard et, prise d'un élan que je ne saurais définir, je m'avance vers lui pour lui embrasser la joue. Il semble tout d'abord surpris puis souris.
- Au revoir, Hugo, dis-je, plus que gênée.
- Au revoir Élise.

En sortant de son immeuble, je m'interroge sur la façon dont il a pu interpréter mon baiser. Je ne voudrais pas qu'il... Je reçois alors un énième message de mon amie ce qui met fin à me réflection.

Je contemple l'écran de mon cellulaire sans pour autant pouvoir décider qui appeler. Ma mère ne supporte pas quand je ne respecte pas les horaires et j'appréhende de lui parler. Quant à Lola, nous sommes en froid depuis sa gaffe de la matinée. Je décide tout de même d'appeler mon amie.

Lola décroche :
"Élise ? Enfin !
- Qu'est-ce qu'il y a ? je répond froidement.
- Où est-tu ? dit elle alors que je perçois une pointe d'énervement dans sa voix. Ta mère m'a appelée en pensant que nous faisons un exposé d'espagnol !
- Quoi ? je crie.
- Ne t'inquiète pas, je t'ai couverte. Tu as "passé la soirée chez moi".
Je soupire de soulagement et toute ma colère contre Lola accumulée depuis ce matin se dissipe peu à peu.
- Mais tu devrais te dépêcher de rentrer, continue mon amie. J'ai dit à ta mère que tu n'avais plus de batterie.
- Merci beaucoup, Lola. Vraiment. Sans toi, ma mère aurait été capable de m'interdire New-York !
- Je peux savoir ce que tu faisais, maintenant ?
- C'est à dire que... Tu vas trouvez ça bizarre, et tu va me juger. J'étais avec...
- Marcel ! me coupe-mon amie.
- Comment tu sais ?
- Tu as ce léger pétillement dans la voix quand tu t'apprêtes à parler de lui.
- J'ai quoi ? ris-je, plus que gênée.
- Ma vielle, tu es amoureuse. Tout le monde le sait, sauf toi.
- Tout le monde ?
- Façon de parler. Et je suis sûre que Marcel ressent la même chose. Tu n'as qu'à voir comme il te regarde... Et toi, quand tu es avec lui, tu es toujours super à l'aise. Des ailes te poussent et tu parle avec lui comme si tu l'avais toujours connu. Et puis, vous êtes très complices...
Je ne répond pas, troublée, et écoute le grésillement de la ligne téléphonique du au silence de Lola.
- Au passage, je suis vraiment désolée pour ce matin. J'ai été conne et...
- C'est pas grave, j'ai oublié. Et encore merci pour ce soir. Je vais te laisser, j'arrive chez moi.
- Ok. Bisous Élise !
- Bisous Lol'."

Après une dizaine de minutes de réprimandes sur le respect et la rigueur, ma mère se décide à dîner. L'ambiance est légèrement tendue mais cette tension disparaît peu à peu. J'essaie de faire rire ma mère par tous les moyens et elle cède enfin à la tentation, ce qui rétablit la bonne humeur.

Voilà !

Prochain chapitre très prochainement, avec un développement des remarques de Lola .

Bisous !

Différente (prof/élève)Where stories live. Discover now