• CHAPITRE TRENTE DEUX •

Începe de la început
                                    

— J'ai dit dehors, répète-t-il les mâchoires contractées au maximum.

— Bien. Très mature comme chaque fois. Puisque tu es occupé, je ne vais pas m'étaler sur le sujet, mais sache juste qu'il est dans la voiture et qu'il ne demande qu'à monter un moment. J'entends que tu ne veuilles plus avoir affaire à lui, mais tu ne pourras pas l'éviter ad vitam æternam.

— Regarde-moi faire alors.

Il la contourne sans ménagement et me laisse planté là. Je reste sur place, sans vraiment savoir quoi faire de mon propre corps. Je me retrouve au milieu d'un drame familial qui ne me regarde en rien et cette situation n'en est que plus gênante.

— Vous devriez partir, me conseille-t-elle avant de s'en aller elle-même.

Monsieur bleu acier se dirige vers son bar et sert deux verres. Il en pose un à mon attention sur la table basse avant de déboutonner le haut de sa chemise. Malgré la distance, je sens la colère qui gronde en lui. Ses respirations se font de plus en plus brusques jusqu'à ce qu'il arrive à son point de rupture et qu'il jette son verre contre le mur le plus proche. Il le fait avec tant de hargne qu'il éclate brutalement et que les débris s'envolent aux quatre coins du salon. La violence du geste me glace le sang.

— Monsieur ? demande timidement une voix depuis la cuisine.

— Je n'ai pas besoin de vous  !

Il aboie sur elle avec une telle force que j'en frissonne. Monsieur bleu ouragan s'assied dans l'un des fauteuils et je réalise que je n'ai peut-être pas aussi bien cerné le personnage que je le pensais. Qu'est-il arrivé au leader invétéré de la maîtrise de soi  ?

— Vous devriez partir, lâche-t-il froidement sans même me regarder.

Je perçois sans mal la mise en garde dans sa voix alors je tourne les talons sans demander mon reste et je m'en vais. Il n'esquisse pas le moindre mouvement et je me retrouve à l'extérieur de son bâtiment en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Mon téléphone sonne dans la seconde et je reconnais le numéro qui n'est pourtant pas enregistré dans mon répertoire. Je décide de prendre l'appel sans solliciter les derniers neurones qui veulent encore fonctionner.

— Monte.

Elle coupe la communication avant que je ne puisse lui répondre. Qu'ont-ils tous chez les Reed à être aussi autoritaires ? Je fais quelques pas et elle me fait signe depuis la fenêtre arrière d'un véhicule. Je m'y engouffre rapidement et nous nous engageons dans la circulation.

— Merci, lâche-t-elle brusquement.

Je suis surprise qu'elle ne s'étouffe pas en prononçant ce mot.

— Tu as l'air d'une personne charmante, mais Hayden n'est pas fait pour toi.

— J'ai bien compris que je n'étais rien face au grand Hayden Reed.

— À quel moment ai-je avancé de pareils propos ?

Elle marque un point. Elle n'a effectivement jamais dit une telle chose. Je l'ai naturellement supposé à cause de la façon dont elle m'a traité.

— Tu sais que tu me donnes beaucoup de fil à retordre.

— Ravie de l'entendre.

— Angelina, dans cette histoire, ce n'est pas lui que j'essaie de protéger mais toi.

— Vous avez une étrange manière de le faire. Vous en conviendrez.

— Dis-moi, pourquoi as-tu quitté l'appartement de mon frère au galop après mon départ ? Je suppose que ce n'était pas à la suite de mon conseil.

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