Chapitre 16: Le départ

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Enfin, je pense que je sais pourquoi je fais ça finalement. Je suis effrayée. Effrayée et frustrée par les sentiments qu'il m'inspire. Plus fort et plus fougueux que ce que je n'ai jamais ressenti.

Je décide de chasser Alex de mes pensées et continue ce que j'étais en train de faire avant son arrivée si perturbante, soit, terminer de faire mon sac. Les vêtements ne sont pas la priorité dans cette quête et aussi dérangeante que soit l'idée je vais devoir prendre le strict minimum. Je ne suis pas une fille coquette, loin de là, mais c'est juste que l'idée de passer plusieurs mois avec le même vêtement... enfin vous voyez. J'attrape deux t-shirts, deux sweatshirts et fourre un pantalon de rechange dans mon sac à dos. Je privilégie le noir et la simplicité, car c'est ce qui me permettra de me fondre le mieux dans l'obscurité ambiante.

Excalibur trône sur mon lit. J'agrippe mon épée et caresse doucement le plat de la lame du gras du pouce. Cette arme représente mon salut. Jamais, au grand jamais je ne devrais l'égarer et la perspective d'un tel malheur m'effraie considérablement. J'ai comme une petite voix dans le fond de ma tête qui me dit que si cette arme et moi finissons par être séparés, alors tout sera perdu. Je ne peux pas laisser cela se produire.

Prête, je prends mon sac ainsi que mon arme si précieuse et sors du bungalow. Ils sont tous présents, à l'entrée de celui-ci. Jake, Dayla, Alex... et Grace. Cette dernière m'adresse un sourire et s'approche de moi afin de me prendre dans ses bras. Ce geste si doux et si simple et tout à fait ce dont j'avais besoin.

-J'ai décidé de t'accompagner dans ta quête, me murmure-t-elle à l'oreille.

-Merci, je murmure en retour.

Grace, si menue et si angélique, s'éloigne peu à peu de moi. Tous me regardent. Jake m'adresse un léger signe de tête, son regard océan est déterminé et cette détermination est encore accentuée par les traits de son visage. De Dayla se dégage cette même impression, mais cependant, et à mon plus grand étonnement, elle m'adresse un léger sourire. Si léger et si bref qu'il en était presque imperceptible. Alex, quant à lui a les bras croisés et parait être perdu dans le fond de ses pensées. Je pense qu'il m'en veut à cause de mon attitude injuste à son égard.

-On y va? me demande Grace de sa douce voix.

Je jette un coup d'œil à ma montre. 23h45. C'est l'heure de se mettre en chemin.

Je ferme les yeux et inspire profondément avant de donner ma réponse, puis nous nous dirigeons vers les bois. J'ouvre la marche et mes amis et compagnons de route m'emboitent le pas.

-Eh! Attendez! nous hèle une voix féminine que je connaissez fort bien.

Aria, la directrice du camp, se dirige vers nous. Ses cheveux flamboyants battant au rythme de ses pas trahissent d'autant plus son identité.

-Vous n'alliez quand même pas partir sans me dire au revoir? demande-t-elle, l'air grave. Je vous souhaite de réussir cette quête, et de ne pas abandonner, même devant les obstacles les plus ardus. Trouvez le courage mes amis. Trouvez-le au fond de votre être, de votre cœur. Mais surtout, ne vous perdez pas en chemin. N'oubliez pas qui vous êtes. Là où vous allez les dangers sont nombreux et ce que vous allez vivre là-bas est susceptible de changer une personne. Alors, de grâce, soyez prudents, soyez forts et braves. Ne vous laissez pas envahir par les ténèbres. et laissez la lumière vous guider.

Suite à son discours sensé nous encouragé mais qui était plutôt effrayant, elle tourne la tête vers la forêt et ajoute:

-Partez, maintenant. Et bonne chance.

Avant que nous ayons pu la remercier, elle avait déjà disparu.

Ainsi, nous reprenons notre route vers le grand chêne, lieu de notre rendez-vous.

Il ne nous faut pas longtemps pour l'atteindre, ni difficulté pour le trouver. Au milieu de cette océan de noirceur, une lumière, douce et chaleureuse se dégage afin de nous guider. Devant le grand arbre, ma mère, Artémis, en robe blanche et les cheveux incrustés de fils d'or, nous attend. Lorsqu'elle nous entend arriver, trahis par le froissements des feuilles sous nos pieds,elle se retourne vers nous. C'est ma mère, mais pourtant je ne la reconnais pas. Elle parait différente et en même temps si semblable, si fidèle à elle-même.

-Meredith, ma chérie, enfin tu es là.

Puis, se corrigeant et adressant un regard à chacun de mes amis:

-Enfin, vous êtes là. Merci de votre courage et de votre loyauté. Nous savons que ce que nous vous demandons d'accomplir est un exploit considérable mais sachez que même si les chances de réussite vous paraissent infimes, et la quête impossible, vous pouvez réussir. J'ai foi en vous. Nous avons tous foi en vous.

Devant ses paroles pleines d'encouragement, personne n'ajoute rien.

Artémis se tourne ensuite vers le grand chêne, puis, à notre plus grand étonnement, le phœnix apparait, flamboyant de mille feux, et se pose sur l'épaule de ma mère. Il pousse un cri guttural, déchirant et puissant. A la suite de ce cri, le grand chêne qui brillait déjà d'une lumière éclatante, luit d'une lueur encore plus puissante, nous aveuglant.

-C'est l'heure, dit ma mère. Tout ce que vous avez à faire est de vous avancer vers la lumière. Allez-y quand vous serez prêts, mais ne tardez pas trop car le passage se fermera dans peu de temps.

Autant ne pas trainasser et embrasser mon destin. Les yeux plissés, excalibur à la main et suivie de mes compagnons, j'avance dans la lumière. Aussitôt, une douce chaleur m'envahit et je me sens comme lavée de toute impureté morale et psychique. Cette sensation ne dura malheureusement, et très vite, l'obscurité et le froid m'envahirent, me paralysant et m'enlevant toute idée de bonheur.

Intensité (en pause)Donde viven las historias. Descúbrelo ahora