Chapitre 2: Douce nuit

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Il fait nuit. Une chaleur moite emplie l'air autour de moi. Des effluves d'eau salée montent jusqu'à mon nez. Un frisson me parcours l'échine. Devant moi, le néant, je ne distingue rien. Les sens aux aguets, je me mure dans le silence afin de distinguer quoi que ce soit me permettant de définir l'endroit où je me trouve.
J'entends le bruit de l'eau qui coule, l'océan, si j'en crois mon précédent sentiment de sentir l'odeur âcre de l'eau salée.
Je n'ai pas de chaussures et mes pieds frottent sur un sol dur et froid. De la roche.
Je me déplace et touche une parois elle aussi rocheuse.
Une crique.
Je continue mon ascension en suivant le mur de mes mains. Parfois mes pieds rencontrent un ou deux cailloux mais rien ne me perturbe plus que le fait de me trouver si loin du camp où je me suis endormie.
Soudain, le néant. Mes pieds dérapent et je dévale un gouffre sans fond. Je me sens tomber, tomber, tomber toujours plus profond.

Réveil en sursaut, le corps trempé de sueur je me trouve dans mon lit au camp. Un simple cauchemars.
Je jette un coup d'œil bref à mon réveil et constatant qu'il n'est que 3h du matin je tente de me rendormir. Peine perdue.
Ne trouvant pas le sommeil, je décide d'aller me balader dehors. J'enfile un pull au dessus de mon fin débardeur ainsi que des baskets et sors de la chambre en faisant le moins de bruit possible. J'ouvre la porte du bungalow et me retrouve à l'air libre. Un sentiment de bien être m'envahis instantanément. Qui aurait cru que l'air pur pourrais faire autant de bien?

Le camp est désert à cette heure ci et je décide d'aller marcher dans un endroit où on ne pourrait me prendre à errer au milieu de la nuit. Un seul lieu s'impose: la forêt.

Je contourne mon bungalow et m'enfonce au milieu des arbres. Je n'aurai jamais cru ça, mais je me sentais chez moi dans cet endroit insolite. En effet, la forêt a été pendant deux nombreuses années, un lieu que je considère comme un refuge. Quand tout vas mal, je cours me réfugier entre les racines du grand chêne de la propriété familiale. Ce n'est qu'un arbre, allez vous me dire, mais je suis désolé, il est tellement plus que ça. C'est un dieu vivant. Quand il déploie ces longues branches ornées de feuilles d'un vert émeraude, je me sens en sécurité. Rien ne pourrais m'arriver tant que je reste près de lui. Il me conseil, m'instruit de sa sagesse infinie.

Je marche pendant environ une demi heure, caressant les feuilles et humant les fleurs, écoutant la musique de la forêt. Une mélodie cristalline emplie mes oreilles. Je me trouve alors devant une somptueuse cascade. L'endroit est magique. Des plantes encadrent un grand lac miroitant à la lumière de la lune, des lucioles volent un peu partout au dessus, faisant briller le lieu de milles feux.

J'enlève mes chaussures et vais m'assoir au bord de l'étendue d'eau, les pieds immergé dans l'eau cristalline. Un vent frais vient caresser doucement mon visage, réconfort incommensurable face à la chaleur de cette nuit d'été.

Assise sous les étoiles, je pense.
Comment se fait-il que je ne perçoive les pensées de personnes ici? Je suis sûre que le camp cache quelque chose et je suis déterminé à trouver de quoi il en retourne.
Tous ces ados semblent sortis tout droit d'un conte de fées, d'un roman fantastique à la Twilight ou autre histoire rocambolesque de ce genre.
Je me suis toujours trouvée bizarre à cause de mon don télépathique mais il existe peut être d'autres personnes dans ce vaste monde cachant un secret semblable au mien ou qui sait, encore pire? Je me suis toujours sentie seule au monde mais curieusement, ce camp où m'ont envoyé mes parents me fait me sentir à ma place alors que je ne connais personne.

Un bruit interrompt le fil de mes pensées. Une branche craque, j'entends un souffle presque indistinct derrière moi. Je ne suis plus seule.
Je me retourne brusquement et me remet sur pieds, prête à affronter qui ou quoi viendrait me surprendre seule, au milieu de la nuit en pleine forêt.
J'attrape un bâton afin d'avoir une arme au cas où.
-Qui que vous soyez, montrez vous.
Face à mon appel, je vous alors deux magnifiques yeux bleus sortir des fourrés, suivis d'un pelage charbonneux luisant à la lueur de la pleine lune.
À quelques mètres de moi un loup me fait face.
Il me regarde calmement, malgré mon bâton, il n'a pas l'air de me considérer comme une menace, si bien qu'il ne me montre aucune marque d'agressivité propre à son espèce.
Son regard hypnotique me donne une impression de déjà vu, mais je ne sais expliquer ce sentiment. Je n'avais jamais vu de loup auparavant. Ces animaux m'ont toujours fasciné, ils sont tellement magnifiques et majestueux.
Nous nous regardons, les yeux dans les yeux pendant 5 bonnes minutes avant que l'animal ne détourne le regard afin de repartir dans l'obscure clarté laissé passé par les arbres touffus de la forêt.

Ne voulant traîner d'avantage, je reprends le chemin du camp, me promettant de revenir au lac le lendemain. J'espérais revoir le loup qui me fascinais tant.

Intensité (en pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant