Prologue

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J'ai un secret. Un pouvoir. Un "don du ciel". Personnellement j'utiliserai plutôt le terme "malédiction". J'ai attisé votre curiosité? Très bien alors voici ce qui me rend si peu commune: je peux lire dans les pensées. À cause de cela je vis en recluse, depuis que ça a commencé il y a 6 ans.

J'étais au collège à l'époque. Oui je sais, j'avais 10 ans et j'étais bien au collège même si ça peut vous paraître étrange c'est la vérité. -Je suis une sorte de "surdouée" si je puis dire, j'ai passé les 4 premières années de maternelle et si je n'ai pas été directement en primaire c'est parce que mes parents ne voulais pas qu'il y est trop de différence d'âge avec les autres élèves.- J'étais alors en cours de mathématiques où mon voisin plutôt faible d'esprit recopiait mes exercices. En effet, en plus d'avoir une intelligence limité il était aussi fainéant et n'hésitait pas à m'exploiter. Je montais la garde afin que le professeur ne découvre pas notre petit manège en le surveillant quand soudain une douleur sourde emplie mon crâne. J'avais tellement mal que je suis tombée, me cognant la tête sur le sol dur et froid. L'effet fut immédiat. La classe jusque là bruyante se tut brutalement. Le professeur, Mr March, marcha à ma rencontre en me demandant si je m'étais fais mal. Des années ont passées et je n'en reviens toujours pas de sa question si stupide. Il faudrait être un extraterrestre pour s'affaler de ton son poids par terre en s'éclatant le crâne et ne pas ressentir de douleur! Cependant, l'élancement que je ressentais avant de tomber avait disparu. La classe s'était remise à jaser mais encore plus bruyamment que d'habitude. J'avais envie de les étriper, de leur faire remarquer qu'un brouhaha pas possible n'était pas conseillé pour quelqu'un souffrant d'une légère migraine suite à une chute! Je relevais les yeux et restais stupéfaite devant ce que je voyais: les élèves me regardaient toujours mais n'ouvraient pas la bouche. Pourtant je les entendais! Je me mis à penser à diverses explications plausibles. 1) La classe est ventriloque 2) Ma chute m'a rendue cinglée. Je préférais opter pour la première proposition même si elle était un peu farfelue.

Devant mon silence éloquent, Mr March demanda a ma meilleure amie, Ellie, de me conduire à l'infirmerie.

Une fois dans le couloir, les nombreuses voix que j'entendais disparurent.
- Que s'est-il passé? Tu as eu un malaise ou quelque chose comme ça? Demanda Ellie une lueur d'inquiétude dans ses yeux océan.
-Oui quelque chose comme ça, repondis-je.
-C'est la première fois que ça t'arrive?
-Non depuis une semaine je ressens des douleurs lancinantes dans mon crâne.
-D'accord, ce n'est sûrement rien de grave mais tu devrais aller voir un médecin quand même.
«J'espère que ce n'est pas une tumeur...»
-J'espère aussi que ce n'en ai pas une. Je suis trop jeune pour avoir une tumeur, je veux avoir le temps de vivre avant.
Ellie se tourne soudain vers moi, les yeux ronds.
-Je n'ai pas parlé de tumeur! Ajoute t-elle contrarié.
-Bien sûre que si, je t'ai entendue, je ne suis pas folle. N'essaye pas de me faire croire le contraire, la rabrouai-je.
-Pour tout te dire Meredith, je l'ai pensé. Mais je ne l'ai pas dis à voix haute...

À partir de ce moment là, j'ai compris que j'étais différente. J'ai d'abord pensé à la schizophrénie mais j'ai écarté l'hypothèse car elle m'effrayait. En rentrant ce soir là, j'ai raconté ce qui s'était passé à l'école à mes parents. Étonnamment, ils n'ont pas paru surpris le moins du monde. Malheureusement je n'arrivais pas à contrôler mon don, d'ailleurs je ne le peux toujours pas. Puisque je n'arrivais à rien en entendant les pensées de toutes les personnes du collège qui me donnaient des migraines, mes parents m'ont retirés de l'école et ma mère est devenue ma professeure attitrée. Curieusement, je ne peux pas lire dans l'esprit de mes parents, ce qui est extrêmement reposant. À cause de mon pouvoir je ne peux pas rester dans des endroits bondés de monde trop longtemps. Comme je le disais plus haut, je suis devenue une recluse, une anomalie de la société imparfaite de notre monde.

Maintenant, j'ai 16 ans. Je passe mon temps à bouquiner, à me balader dans la forêt bordant le domaine familiale (parfois j'y campe même), à pratiquer l'équitation ainsi qu'un tas d'autres activités et à essayer de vivre comme une ado non ordinaire. Quand à mes parents, ils sont devenus cinglés. C'est obligé vu ce qu'ils veulent me faire endurer pendant 2 mois!

Cette année ils ont eu une idée lumineuse. M'envoyer dans un camps de vacances. Une petite danse de la joie s'impose vous ne pensez pas?

Intensité (en pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant