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Je me releva aussitôt... Je ne voyais pas le visage, mais mes yeux s'habituèrent assez vite à la pénombre ambiante.

- Brown ?

Le fait qu'il m'appelle par mon prénom m'a surprise, je dois bien le reconnaitre. Il me prend la main, et m'emmène, je ne sais pas où. Il fait pratiquement noire, je me laisse guider. Il n'y a aucun bruit : tous le monde doit vraiment dormir, je pense.

Il pousse finalement une porte, me fais entrer puis me rejoint. C'est quand même hyper glauque de parler à quelqu'un dans l'obscurité la plus totale, mais c'est dans doute mieux que de se faire repérer par des gardiens, des conseillers, ou même tout simplement d'autres détenues.

Brown : ça va ?

Je hoche la tête, oubliant l'espace d'un instant qu'il ne peut pas voir ma réponse.

Brown : à la base, je ne voulais pas te réveiller... Mais c'est le seul bon moment que j'ai trouvé pour te parler.

Moi : oh... Désolée pour le mot de la dernière fois, mai--...

Brown : tu étais en isolement, je sais... Tu lui as bien cassé la gueule d'ailleurs, elle avait le nez cassé, et l'arcade sourcilière ouverte...

Moi : ouais, c'est une longue histoire

Brown : quoi qu'il en soit, tu devrais éviter... Neverson ne te fera plus te faveur si tu retournes dans l'autre bâtiment.

Moi : ne t'en fais pas. C'est hors de question que je remette les pieds là bas...

Malheureusement, je ne peux absolument rien voir, mais aurais tellement aimé savoir s'il souriait, ou non.

Brown : enfin bref... Je vais pas t'embeter plus longtemps...

Moi : tu ne m'embete pas !

Ma réponse est vive, peut être même trop ?

Lui : je ne t'ai rien amener... Tu souhaites quelque chose la prochaine fois ?

Moi : quelque chose ?

Lui : oui, s'il y a un truc...

Moi : mon chèque a enfin été encaisser. Ne t'inquiète pas...

Lui : comme tu voudras...

Il ouvre la porte et me demande

Lui : je te ramène ?

[...]

Moi : elle est où Fenty ?

Kach lève ses yeux, interroge Maraj du regard... Mais c'est finalement Carter qui répond

Elle : elle est dans sa chambre, elle ne se sentait pas bien

Moi : ah... J'irai la voir après manger, alors

Aucune fille ne répond. J'ai la mauvaise impression qu'on me cache quelque chose... Les filles ne m'ont pas encore cernée : d'ici la fin de la semaine maximum, je saurais bien ce qu'à Fenty.

On finit notre déjeuner, il n'y a pas vraiment d'ambiance... J'aperçois Grande, au loin, qui mange avec Mendoza et les autres latinas. Elles me lance un regard noir, mais pas trop crédible vu son bandage sur pratiquement l'intégralité du visage. Que fais Grande ? Je l'ignore. Elle sait très bien que je n'ai pas peur d'elle.

[...]

Ces après midi à laver du linge deviennent de plus en plus barbant... Chaque jour ressemble un peu plus au précédent, qui lui même ressemblera au lendemain. Arghhh, c'est tellement horrible ! C'est comme regarder le même épisode d'Empire six fois d'affilé : au début on aime bien, mais on finit par tout connaître par coeur et s'en lasser.

Behind (Chris Brown)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant