Chapitre 35 - Mauvaise surprise

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— Ashton, il est rentré du sport, continua Sam.

Sans rien dire, Sally passa devant le petit garçon et se dirigea vers l'escalier qui menait à l'étage. Elle monta les marches d'un pas rapide et s'arrêta brusquement. Elle adressa un clin d'œil à Sam et posa un doigt sur ses lèvres lui faisant ainsi comprendre de rester silencieux. Il imita le geste. Avec un sourire, elle disparut en haut des escaliers.

— Qui c'était ? s'écria Maddie d'un coin du salon.

— Personne ! répondit Sam en trottinant vers elle.

Maddie lui jeta un regard suspicieux.

— Comment ça personne ? Ça a bien sonné !

— Oui, confirma-t-il, mais... la dame, elle s'est trompée !

— Dean, ne ressors pas tout, s'il te plait ! Je viens de ranger, souffla-t-elle en attrapant les jeux des mains du petit garçon. Mes bonshommes, on va se trouver une autre activité !

Sally ne se donna pas la peine de toquer à la porte et l'ouvrit à toute volée. Ashton, qui jouait sur sa console, se leva d'un bond, surpris par l'arrivée en trombe de sa petite amie.

— Quelle entrée ! s'exclama-t-il.

Sally respirait fort et referma la porte derrière elle.

— Il faut qu'on parle, Ash.

Ashton écarquilla ses grands yeux bleus et se précipita sur Sally.

— Oh non, bébé ! On peut pas se séparer ! Qu'est-ce que tu me fais, là ? Qu'est-ce qui t'arrives ? enchaîna-t-il à toute vitesse.

À voir l'expression paniquée d'Ashton, Sally aurait ri si elle n'était pas autant énervée.

— Calme-toi ! Je veux pas qu'on se sépare. On doit discuter de la personne qui est en bas.

Ashton poussa un soupir de soulagement. Puis, le front plissé, il réfléchit quelques instants avant de s'exclamer.

— Ah ! De Maddie, tu veux dire !

Sally le guida vers le lit où ils s'assirent côte à côte. Elle se contint pour ne pas hurler.

— Ashton, tu me dois des explications, je suis troublée. Je débarque chez mon mec et qui je trouve ? Mon amie et coéquipière.

— Elle ne vient pas pour moi, mais pour garder mes frères ! se défendit-il.

Sally leva la main pour lui signifier de se taire. Elle répliqua avec une soudaine violence.

— Je sais ! Il faudrait que vous soyez fous pour qu'elle soit là pour toi ! Dis-moi depuis quand ça dure.

Ashton lui expliqua que le baby-sitting avait lieu depuis plus d'un mois et que Maddie avait souhaité que cela reste entre eux.

— Elle n'a pas d'argent et elle a honte de travailler, bébé ! J'ai eu pitié d'elle, c'est pour ça que j'en ai pas parlé.

Sally maitrisa la rage qui l'animait et afficha une moue triste.

— Tu mens à ta chérie pour faire plaisir à Maddie. Elle n'a pas honte de demander à MON mec de ne rien dire à personne, moi y compris. Je suis déçue. Après les accusations qu'elle a lancées, elle essaye même de monter mon mec contre moi.

— Pas du tout ! objecta Ashton, paniqué. Elle avait honte, c'était pas par rapport à toi !

Sally poursuivit en provoquant volontairement une montée de larmes.

— Tu pouvais n'en parler qu'à moi. Tu ne me fais pas confiance, c'est ça ?

— Oh non, bébé ! J'avais pas réfléchi et j'avais pas vu les choses comme ça. T'as raison, j'aurais pas dû accepter ! Tu sais quoi, je vais lui parler tout de suite à Maddie.

Il se leva avec énergie et s'apprêta à quitter la pièce.

— Non ! l'arrêta Sally. Ne lui dis rien. Je comprends sa situation, je ne veux pas la mettre en difficulté. Faisons comme si de rien n'était. Mais toi, ne me cache plus jamais quelque chose comme ça.

Il approuva avec un signe de tête déterminé et vint prendre sa petite amie dans ses bras. Alors qu'il l'étreignait avec force et s'excusait platement, Sally, elle, arborait un sourire vengeur. Elle ne quitta la chambre qu'une fois certaine que les parents Connan étaient de retour et que la fameuse baby-sitter avait été libérée.

De son côté, Maddie passa une matinée folle à suivre les garçons. Ils ont mangé du lion ce matin, ce n'est pas possible ! se répétait-elle à chaque nouvelle course dans la résidence.

George et Liz revinrent peu avant treize heures et Maddie quitta la maison avec grand plaisir. Elle appela sa mère pour la supplier de venir la chercher, mais elle ne réussit pas à la joindre. Épuisée par sa matinée, elle s'orienta vers l'arrêt de bus, le pas mou.

— Ils m'épuisent ces mioches ! Vivement que je m'en débarrasse ! s'exclama-t-elle, faisant sourciller une vieille dame présente à la station.

Maddie s'assit sur le banc et souffla. Quelle vie !


MaddieWhere stories live. Discover now