2

112 11 0
                                    

MOLLY


Ma petite fille , c'est tout ce que j'ai jamais aimé. Elle était ma création, je l'avais entièrement façonné, modelé toutes les courbes de son petit corps dodu. J'ai aimé toutes les nuances de ses yeux, j'ai passé des heures à la contempler. Ma Amelia petite, je l'ai mémorisé sous chacun de ses aspects. J'étais capable de la reconnaître en touchant ses cheveux, ou en entendant ses petits pas sur le carrelage de la maison. Je peux facilement me souvenir d'elle quand nous allions à l'église le dimanche. Elle refusait de nous entendre parler, son père et moi. Elle n'avait aucune idée d'à quel point elle contrôlait mon monde entre ses mains. C'était drôle la façon dont je l'aimais, comme si, dans chaque inspiration que je prenais, j'avais le temps de débiter le nom de ma fille cinq fois de suite, sans me rendre compte qu'elle était plus important que ma propre vie. Mon mari dit que je l'a couvé trop, mais je ne l'ai jamais écouté. Ce n'était pas moi qui l'aimait trop, ce n'était pas moi qui la chérissait de trop. C'était mon cœur qui se m'était à battre comme un fou chaque fois qu'elle me regardait avec ses yeux de nouveau né, et ensuite c'est lui qui se réchauffait quand elle me récitait l'alphabet, et qui se brisait quand elle agissait comme si je n'existais pas devant ses camarades. Les gens sous-estiment à quelle point une mère peut aimer son enfant, pour eux ça s'arrête à « C'était sa fille ». Oui, c'était ma fille. MA fille, à qui j'avais destiné chacun de mes états d'âme. Ma fille,mon bras, ma jambe, mon cerveau, moi. On  ne peut pas définir une personne avec des mots, souvent on la définit avec des sentiments. Et vous savez ce qu'on dit à propos des sentiments, « Le dictionnaire s'arrête là où le cœur commence ».

Amelia, même morte, je continue de l'aimer.

AmeliaWhere stories live. Discover now