Chapitre 10

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La lampe de Pelir semblait peu à peu perdre de son éclat à mesure que la lumière grise et froide qui précède l'aube se répandait dans sa chambre. Elle passa sa nuit à se tourner et à se retourner dans son lit, songeant dans son insomnie à un plan pour s'échapper de sa Sentence. Elle trouva toutes ses idées presque insensées, et passa son temps à pleurer, malgré elle. Elle se sentit plongée dans un total désarroi. Les premiers rayons du soleil commençaient à apparaître, et la peur de Pelir ne cessait d'accroître, mais elle décida tout de même d'aller affronter sa Sentence. Elle voulait tout de même recevoir une sorte d'énergie positive, comme une bouffée de courage. Il n'y avait qu'Ivella qui pouvait lui rendre cet ultime service, alors elle se dirigea vers la demeure de celle-ci. Sa maison était la plus éloignée du campement, à la lisière d'une forêt assombrie, où Ivella passait la majorité de son temps.

Pelir toqua à sa porte, elle reçut comme réponse un très long silence, qui l'inquiéta fortement. Elle frappa encore. Aucune réponse. Elle tambourina sur la porte, en criant désespérément le nom de la Meneuse. Toujours pas de réponse. Elle comprit alors qu'Ivella n'était pas chez elle. Elle eut la vague impression qu'il se passait quelque chose d'anormal. Elle se mit alors à se promener autour du campement, pour évacuer sa peur.

Le cor retentit, malgré les prières de Pelir. Elle se dirigea, en se trainant lourdement jusqu'à la maison de Livar, parcourue de nombreuses secousses, imbibée de sueur. Elle attendit contre son gré, devant cette maison, craignant la sortie de sa lieutenante. Un attroupement de Stiobel se regroupa autour de Pelir, pour l'encourager et la calmer, tout en promettant de rester avec elle, malgré la perte de ses habilités magiques. Pelir n'accordait pas son attention aux nymphes, et se contentait de regarder la porte de la maison de Livar, craignant le moment le plus cruciale de sa vie.


 


 

Ivella brûlait de colère, toujours sa dague en main, la brandissant sur Olaï. L'autre se contentait de la regarder, ne faisant aucun mouvement. Il contemplait son visage, ses yeux noisette, ses cheveux noirs jais, et ses traits renfrognés à cause de la colère, qui défigurait son visage. Le silence et l'impassibilité d'Olaï troublait Ivella. Il lui tint le poignet, toujours en la regardant, et jeta sa dague par terre, comme si cela était le plus normal du monde. Elle lui jeta un regard noir et se contenta de ramasser sa dague, cherchant une échappatoire : c'était là qu'elle remarqua que la pièce où ils se trouvaient tout deux ne possédait pas de porte, seulement une fenêtre vitrée. Elle essaya d'ouvrir la vitre mais en vain. Elle poussa alors un soupir et décida de garder ses distances avec Olaï, et s'assit opposé à lui, de l'autre coin de la pièce.


 


Pelir attendait toujours devant la maison de Livar, et déjà plusieurs heures s'étaient écoulées depuis l'aube. Tout le monde était inquiet pour Pelir mais aussi pour le retard de Livar, qui allait à l'encontre de son habitude. La jeune nymphe ne sut que faire, et attendit sagement devant cette porte. Elle ne voulait pas fuir, elle ne voulait pas montrer qu'elle avait peur. Il était évident qu'elle refusait la Sentence, mais elle essayait d'assumer ses responsabilités, même si elle était innocente. Mais ce n'était pas le retard de Livar qui inquiétait Pelir, mais plutôt son pressentiment constant de quelque chose de bizarre et de lourd. Elle espérait seulement qu'elle se trompait, et que c'était à cause de la peur de la Sentence. Après les consentements de quelques nymphes responsables de l'ordre et de la sécurité du campement, il a été décidé d'entrer de force chez Livar pour éclaircir la situation. La porte a été rapidement enfoncée. L'intérieur était uniquement éclairé par la lumière provenant de la Ceinture D'Orion, à première vue, aucune trace de Livar. Une fois les rideaux tirés, on aperçut le corps inerte de Livar, gisant sur le sol.

Chaos sauvageWhere stories live. Discover now