Chapitre 5 - Un geste déplaçé

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(C'est Charlotte sur la photo)

Ps : Désolée je passe le bac dans une semaine alors je met du temps à écrire

Le lendemain matin, ou plutôt 4 heures après m'être couchée, mon réveil sonne. Je suis de bonne humeur et sourit avant même de me relever. Mais la réalité me rattrape. J'ai blessé Louis hier et je suis en colère contre Ethan. Cette journée ne s'annonce pas si bien que je l'avais cru une minute plus tôt.

Je commence à 9h30 aujourd'hui et il est donc 8 heures. Par conséquent, ma mère ne va pas crier pour me faire descendre car elle est déjà probablement à son cabinet. Je sors de mon lit, pour seule tenue une culotte, et vais dans la salle de bain. J'ai ma propre salle de bain, collée à ma chambre. J'entre dans la douche et reste une bonne vingtaine de minutes sous l'eau chaude en pensant à ce que ma journée va bien pouvoir me réserver. Je ressors, une serviette autour de ma poitrine, retourne dans ma chambre et ouvre ma penderie. Je choisis un short en jean et un haut court, blanc, avec des franges. (tenue en lien externe à droite, à côté des mots clefs) Je met des spartiates et prend mon sac en tissu blanc sur lequel il y a un chat portant des lunettes rondes.

Je descend et entre dans la cuisine. Je me prépare des toasts et prend au moins quatre verres de jus d'orange. Pour certains, c'est le chocolat, d'autres le fromage.. Mais moi, c'est le jus d'orange mon pêché mignon. Il est 9h05 et je sors de chez moi. Je prend une pomme pour le chemin et met mes écouteurs. J'arrive au croisement et vérifie qu'Ethan n'est pas derrière moi. Je continue mon chemin et arrive au bout de 15 minutes devant le lycée. Je passe à côté d'un groupe de filles et perçois quelques commentaires vis à vis de Mr. Feld. « Il est tellement sexy ! » « Melissa m'a dit qu'il ne portait pas d'alliance ! » « Tu crois qu'il se taperait ses élèves ? J'aimerais trop.. »

Une chose est sûre, absolument toutes les filles du lycée sont de mon avis. Ça m’énerve de me conformer aux goûts des adolescentes lambdas, mais que voulez-vous ? Personne ne peut juger Mr. Feld comme n'étant pas de son goût. Je rentre dans le hall et Juliette m'interpelle.

- Salut Juliette ! T'as passée une bonne soirée hier ?

- C'est plutôt à toi que je devrais demander ça ! Hier j'ai juste regardé un film et dormi, toi par contre... J'ai eu quelques échos de Charlotte..

- Mmphff.. Qu'est ce qu'elle t'a dit ?

Elle sourit et énumère l'histoire à l'aide de chacun de ses doigts.

- Alors, premièrement, que Ethan t'a regardé toute la soirée. Deuxièmement, que Louis t'as avoué ses sentiments. Et dernièrement, que t'as dansé collée serrée avec Ethan !! Raconte moi !!

Je soupire derechef et commence à marcher vers ma classe de littérature avec elle.

- J'aurais préféré ne jamais l'avoir fait, c'est un gros con ce mec.

- Pourquoi tu dis ça ?

- Bah.. Louis était trop mal et je m'en veux trop, et ça a fait sourire Ethan...

- Mais c'est parce qu'il est content que tu l'ai repoussé 

J'allais répondre mais nous sommes devant la porte de la classe et il y a trop de monde pour que je puisse parler tranquillement. Je lui sourit et va m'assoir. Les élèves sont déjà installés et je me retrouve tout devant. La prof arrive, je l'avais déjà eu hier après-midi mais elle ne m'intéressait pas. Nous allions étudier deux œuvres : Lorenzaccio, de Musset, et Zazie dans le métro, de Queneau. Je dessine sur ma feuille pendant l'heure de cours et compte les minutes. Charlotte dort à moitié sur sa table et Juliette prend des notes attentivement. Je ne la comprend pas, même lorsqu'elle n'est pas intéressée, elle arrive à écouter. Moi, je déconnecte directement. Charlotte, elle, et bien... elle n'écoute jamais. La prof part et nous restons dans notre classe car nous ne changeons pas de salle avant cette après-midi. Ne connaissant pas encore mon emploi du temps par cœur, je ne m'attendais pas à voir Mr Feld arrivé.

Dès qu'il franchit le seuil de la porte, plus personne ne parle. Enfin, plus aucune fille ne parle car les garçons n'y prêtent même pas attention. Il pose sa mallette sur le bureau.

- Bonjour tout le monde !

Son sourire éclatant me fait fondre sur place. Néanmoins je fais mon possible pour ne pas le montrer. Son regard se pose sur moi et il continue ce qu'il avait à nous dire comme si de rien était. Alors que je suis intérieurement figée sur place.

- Comme vous le savez, il va falloir élire deux délégués de classe ainsi qu'un représentant de l'établissement. Le directeur a collé une affiche dans le couloir juste en face de la salle pour la postulation de ce poste de représentant. Je vous rappelle que seul un délégué peut se présenter pour ce poste. Pour l’élection des délégués de classe, qui voudrait se présenter ?

Je lève la main et sent son regard sur moi qui m'avait quitté une minute. Mon cœur bat à toute allure et je tente de garder mon calme. Je regarde autour de moi et aperçoit que deux autres filles se présentent ainsi qu'un garçon.

- Très bien, alors.. comment t'appelles-tu ? Demande-t-il à Charles.

- Charles Gredin

- Très bien Charles, alors tu es élu d'office car il faut une mixité parmi les délégués. La compétition sera donc entre..

Il interroge du regard Louise qui lui donne son prénom et son nom. Noémie les lui donne aussi tout en lui faisant les yeux doux. Je m'apprête à lui donner les miens mais il prend la parole.

- Alors vous allez devoir choisir entre Louise, Noémie et Blanche.

Je rougis car je me rappelle que j'avais déjà remarqué qu'il connaissait mon prénom, pour je ne sais quelle raison, et sent les regards jaloux des filles de la classe. Mr Feld nous demande de nous lever et d'aller à l'estrade. Il marque nos trois prénoms au dessus de nous au tableau et distribue des bouts de papier à chaque élève, sauf nous trois.

Après quelques minutes de dépouillement, je gagne haut la main avec 18 voix contre 7 pour Noémie et 6 pour Louise. Je remercie le ciel de m'avoir donner une classe avec une majorité de garçons, car sans ça, je n'aurais jamais gagné. Les filles me détestaient déjà, mais les garçons avaient voté pour moi juste car ils voulaient coucher avec moi. Je ne suis pas vraiment vantarde, mais c'est la vérité.

Il ne nous reste plus que 30 minutes de cours d'anglais normal et la cloche sonne. Les deux heures d'après sont de l'anglais renforcé et seuls 8 élèves, dont moi, restent dans la classe. Il nous expose les différentes notions que l'on aura a traité et nous explique que nous n'aurons qu'à en choisir deux et constituer un dossier pour chaque. J'écoute attentivement et prend des notes car je sais que je vais oublier tout ce qu'il nous dit. Il s'approche à côté de moi lorsque nous étudions un texte chacun de notre côté et prend une chaise qui était à la table d'à côté de moi et s'assoit.

- Blanche, je n'ai pas corrigé toutes les évaluations mais j'ai pu corriger la tienne. Tu as un très bon niveau d'anglais. Tu as vécu à l'étranger ?

Je tourne la tête pour l'écouter et ne peut quitter ses lèvres du regard. Je n'ai qu'une envie, lui sauter dessus et l'embrasser. À la fin de sa phrase je met quelques secondes à réaliser qu'il m'a posé une question et revient à ses yeux. Il a l'air aussi gêné que moi et je rougis.

- Heu.. j..je.. non, non, mais j'aime beaucoup cette langue et je lis beaucoup en anglais.

Il sourit et bouge sur sa chaise, son genou frôle le mien qui était nu et je frissonne. Il a du le remarquer car je le vois rougir. Il rougit ! Je crois que c'est la chose la plus mignonne et excitante du monde qu'il m'a été donné de voir. Je ne sais pas ce qu'il me prend et pose ma main sur son genoux tout en le regardant dans les yeux. Nous restons bloqués comme ça quelques demi-secondes qui m'ont parues une éternité et il se lève brusquement. J'ai envie de sauter par la fenêtre tellement je suis bête. Je viens de poser ma main sur le genou d'un prof. Ça vous arrive souvent à vous ?! Bien sûr que non ! Maintenant il va me détester. Il a passé toute l'heure à m'éviter du regard et ne m'a pas adressé la parole. Quand je levais la main pour répondre à une question il ne m'interrogeait pas et les 5 filles de la classe me lançaient des regards mesquins. Elles étaient heureuse et n'étaient plus jalouse.

Lorsque la cloche sonne, je prend mon sac et sort la dernière de la salle sans jeter un regard à Mr. Feld.

- Blanche ?

Blanche LinklaterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant