La neige est insomniaque

PREFACE

La neige est insomniaque

Un roman d'ElliotBurton.

A Clara sans qui la neige ne serait qu'une autre intempérie...

LA NEIGE EST INSOMNIAQUE© 2015 ELLIOTBURTON

Tous droits réservés, y compris droits de reproduction totale ou partielle, sous toutes ses formes.

Les personnages sont fictionnels, toute ressemblance est une coïncidence.

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Tu fais des bulles de silence dans le désert des bruits. -Eluard

Je prends mon stylo avec en tête une idée,

Un récit étrange que je dois vous conter,

Une histoire fantastique que j'ai peur d'oublier

Et dont les héros, chaque nuit, viennent me hanter.

L'adulte oublie le pays des merveilles,

L'enfant qui entend parler d'amour est encore tout vermeille.

Le phénomène éphémère que je tente de décrire

Ne parlera qu'à certains dont le cœur n'a pas été aigri.

Oubliez tout, la terre n'est pas ronde.

Cyclique peut être, informe surement.

Elle accueille dans son sein une ville blonde

Tombée de l'éther en de délicats fragments.

Ecoutez donc les battements oppressants

Des cœurs malaimés de ces adolescents

Qui se réveillent d'un hiver qui semblait éternel

Et s'ouvrent à la première qu'ils jugent bien belle.

Il respire, il se brise, il encaisse et il rit

Car il ne vit que pour la fameuse étincelle

Qui l'anime et l'attise, qui le fait battre plus vite,

Qui dévoile aux séraphins tout ce qu'il recèle.

Mon histoire traite de malheurs et d'amour perdu,

Mais aussi de pardon et d'amour revenu.

Mes personnages, rien d'autre que de pauvres invalides

Aux cœurs amputés et aux âmes transies.

Ma ville est une boule neige aux multiples facettes

Et mes héros des flocons aux cœurs pleins d'arêtes.

Dites-moi, est-ce le destin ou ma plume qui les lient,

Leur rencontre rien d'autre qu'un fait embelli ?

Un démon et un ange peuvent-ils s'aimer sans conséquence ?

Verront-ils brûler leurs ailes, rappel de leur déchéance ?

A vous de reconnaître l'honnête du fourbe,

Et de croire, ou pas, en le véritable amour.

La mort se fait un chapeau de chacun de nos soupirs,

La nuit use des âmes pour bâtir son empire,

Un palais de glace où repose le souverain,

Prisonnier du royaume, il crie mais en vain.

Un naufrage, sur une île, fera échouer la fille

Sur les bancs de sable où fleurissent les jonquilles.

Les vagues, à leur tour, s'affaisseront sur son corps

Et de l'écume jaillira, non Vénus, mais Pandore.

Les plus belles histoires commencent à la mer,

La mienne s'y terminera et mes amants amers,

Malchanceux, mal écrits concluront que l'amour

N'est que chimère, instincts primaires : un vilain tour.

Le prince au cœur marin, en amour tombera.

Un tour de magie, un simple abracadabra,

Et son âme sauvage qu'il pensait disparue

S'entremêle au mirage de la femme inconnue.

Une couronne de flocons, un trône de givre,

Chaque attribut délaissé, leur pouvoir rendait ivre.

Cependant, ils attendent, impatients, le retour

De la fille d'été qui sonne les tambours.

Attention, méfiez-vous, des ombres ivoire,

Blanches comme neige, elles possèdent le savoir,

Ignorantes, elles se cachent et attendent dans le noir

L'heure de chasser l'inconnue du manoir.

Car elles ont vu la fille, le garçon, leur futur.

Elle guérira son cœur victime d'engelures.

Et dans les rues de Sneg, le sang coulera

Et tachera la neige qui s'évanouira.

Il lui parlera de ses songes d'aventures,

Elle se laissera charmer, fera tomber ses murs,

Lui contera en détail chacun de ses rêves,

Ils finissent par fuir car la vie est trop brève.

Le château de glace, en avalanche tombera.

Avec lui, une dynastie s'écroulera.

Le soleil percera ma boule de cristal

Et enfin fera fondre la neige virginale.

Mais gare à vous lecteurs, je vous aurais prévenu,

Mes héros peuvent se révéler des vilains en costumes.

Mon roman vacille entre réel et inconnu,

Lisez maintenant, j'ai posé ma plume.