✨chapitre 20 ✨

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POV Marine:

La nuit a été longue, interminable. Maïa et moi ne nous sommes pas quittées, assises côte à côte dans cette chambre où chaque bruit de machine nous tenait éveillées. J'ai fini par m'assoupir quelques minutes, la tête posée contre l'épaule de Maïa, mais le moindre changement du moniteur me réveillait aussitôt.

Quand les premières lueurs du matin traversent les vitres de la réa, je me redresse d'un coup. Mes yeux vont immédiatement vers Matheo. Il est là, toujours branché, toujours fragile, mais quelque chose est différent. Son visage semble moins figé, comme si une petite tension l'avait quitté.

Le pédiatre arrive pour sa visite. Mon cœur s'emballe, comme à chaque fois qu'il franchit la porte. Il s'approche doucement, examine Matheo avec une infinie concentration, puis nous adresse enfin la parole :

Pédiatre: La nuit a été bonne. Son rythme est stable, sa saturation aussi. Et... je vois qu'il commence à montrer des signes plus nets d'éveil.

Je retiens mon souffle.

Marine: Des... des signes d'éveil ? (je répète, la voix tremblante)

Il hoche la tête avec un sourire prudent mais encourageant.

Pédiatre: Oui. Regardez son visage. Vous voyez ? Les mimiques, les petits mouvements de doigts... c'est le corps qui reprend doucement le dessus. C'est un très bon signe.

Maïa serre ma main fort, comme pour m'empêcher de m'écrouler de soulagement. Je sens mes yeux se remplir de larmes.

Le pédiatre ajoute :

Pédiatre: Aujourd'hui, nous allons rester dans la surveillance. Nous n'accélérons rien, il doit continuer à se réveiller à son rythme. Mais préparez-vous : d'ici peu, il devrait ouvrir les yeux.

Mes jambes me lâchent presque et je m'assois aussitôt sur la chaise, les mains devant ma bouche. J'ai tellement attendu ce moment... L'idée qu'il puisse nous regarder, enfin, me bouleverse.

Après son départ, Maïa s'approche encore plus du berceau, caresse doucement la joue de Matheo en lui chuchotant :

Maïa: Mon amour... on t'attend. Réveille-toi, avec maman ont est là.

Je la regarde, incapable de parler, et je sens mon cœur exploser d'amour et de peur mêlés. Puis je me penche à mon tour, je prends la petite main de Matheo dans la mienne. Cette fois, je suis sûre : ses doigts ont frémis, volontairement. Pas un simple réflexe, mais une réponse.

Je tourne la tête vers Maïa, les yeux écarquillés, la voix étranglée :

Marine: Tu as vu ?... Il m'a répondu...

Et nous restons là, toutes les deux, à attendre le moment où ses paupières s'ouvriront pour de vrai.

La matinée s'étire, interminable. Chaque minute est une éternité. Je ne quitte pas Matheo des yeux, scrutant le moindre mouvement, le moindre frémissement de ses doigts ou de ses paupières. Maïa est assise à côté de moi, la main posée sur mon genou, comme pour m'empêcher de perdre pied.

À plusieurs reprises, je crois voir ses paupières trembler, mais je me dis que je rêve, que je veux tellement que ça arrive que je me fais des illusions. Pourtant, les infirmières passent régulièrement vérifier ses constantes et, à chaque fois, elles échangent un regard en coin qui me fait comprendre que je n'hallucine pas.

Le temps devient irréel. Maïa lui parle doucement, comme si sa voix pouvait être la clé. Elle lui chuchote des mots d'amour, des petites phrases rassurantes. Je sens mon cœur exploser chaque fois que je l'entends l'appeler "mon bébé" d'une voix brisée.

Mon Eternal flamme Tome 2 Where stories live. Discover now