✨ Chapitre 6 ✨

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POV Maïa:

Un mois.
Un mois que je suis revenue dormir ici... mais que rien n'a vraiment changé.
Un mois que nous faisons semblant devant Victoire et Mattheo. Un mois que les « bonjour » et « bonne nuit » sont mécaniques, que les conversations tournent toujours autour des enfants et de ce qu'il faut acheter, préparer ou organiser. Jamais autour de nous.

Je me réveille comme chaque matin, seule, dans notre chambre. Enfin... ma chambre, maintenant. Le soleil filtre à travers le rideau légèrement entrouvert. J'entends déjà du bruit en bas, le cliquetis des tasses, la petite voix de Victoire qui raconte une histoire et les babillages de Mattheo.

Je m'assois sur le bord du lit, les cheveux encore emmêlés, et je me passe les mains sur le visage. Je n'ai pas vraiment dormi. J'ai pensé à tout ce qu'on a perdu. À cette sensation constante d'être à moitié là, à moitié ailleurs.

J'enfile mon sweat large et mon legging. Pas d'effort particulier. Depuis un mois, je n'ai plus vraiment la motivation pour m'habiller autrement.

Quand je descends, Victoire m'accueille en courant.

Victoire: Maman ! Viens voir, j'ai mis plein de confiture dans mon pain, regarde !

Elle est fière d'elle, son petit visage barbouillé de fraises. Je lui souris, comme toujours, pour elle. Je l'embrasse sur le front.

Maïa: Oh, c'est un chef-d'œuvre, ça !

Elle rigole et retourne à sa place.
Marine est derrière le plan de travail, en train de préparer un café. Elle lève les yeux vers moi.

Marine: Salut... tu veux un café ?

Sa voix est douce, presque prudente. Comme à chaque fois qu'elle m'adresse la parole maintenant.

Maïa: Oui, merci.

C'est tout ce que je réponds. On ne se regarde pas plus de deux secondes.

Je vais voir Mattheo dans son transat, je me penche pour l'embrasser et il me sourit immédiatement.

Maia: Coucou mon cœur... tu as bien dormi ?

Je lui parle doucement, caressant sa joue ronde. C'est dans ces moments-là que j'arrive à respirer un peu. Quand je suis avec eux, le reste disparaît.

Marine pose la tasse sur la table.

Marine: Je vais emmener Victoire à l'école tout à l'heure, ça te va ?
Maïa: Oui... merci.

Et le silence retombe, comme toujours.

Même si elle essaie, je le vois. Elle fait attention à tout, elle m'épargne, elle me laisse de l'espace... mais au fond, je sens qu'elle attend que je revienne vers elle. Sauf que je n'y arrive pas.

À chaque fois que je croise son regard, l'image de ce soir-là revient. Les mots, la blessure, la déception. Et cette boule dans ma poitrine qui ne disparaît pas.

Je bois une gorgée de café, la chaleur me réveille un peu. Victoire chante une comptine en beurrant une deuxième tartine. Mattheo agite les jambes. Et moi, je souris pour eux.

Mais à l'intérieur... rien n'a bougé.

Après le petit-déjeuner, Marine aide Victoire à enfiler son manteau et ses petites bottines.

Marine: Allez ma puce, on file, sinon on va être en retard, (souffle-t-elle avec un sourire qui semble forcé)

Victoire attrape son sac à dos, me regarde, puis court vers moi pour un bisou.

Mon Eternal flamme Tome 2 Where stories live. Discover now