Mon Eternal flamme Tome 2

✨ Chapitre 40 ✨

POV Maïa:

Le réveil affiche 6h20. Comme tous les matins depuis un mois, je n'ai pratiquement pas dormi. Mes yeux piquent, mais je me redresse aussitôt. Je ne veux pas que Victoire se rende compte de quoi que ce soit. Elle n'a que 5 ans aujourd'hui, mon bébé, ma lumière, et je refuse que son sourire soit assombri par nos histoires d'adultes.

Je m'assois un instant sur le bord du lit de la chambre d'amis, le silence m'écrase. Un mois déjà que je dors ici. Chaque nuit, je m'imagine la rejoindre, lui dire qu'on doit se battre, qu'on peut encore sauver ce qu'on a. Mais chaque matin, je me réveille seule, et je ravale mes mots.

Je me glisse dans le couloir, pieds nus, et monte doucement les escaliers. Je fais toujours attention à me lever avant Marine, avant Victoire, pour que personne ne voie que ma place n'est plus dans le lit conjugal. Je me sens comme une étrangère dans ma propre maison.

Dans la cuisine, je mets l'eau à chauffer pour le café. Je sors les bols, les tartines, je coupe quelques fruits. Ce matin n'est pas un matin comme les autres : c'est l'anniversaire de ma fille. Je dois sourire, quoi qu'il m'en coûte.

Je m'appuie un instant contre le plan de travail, les mains serrées autour de la tasse brûlante. Mes yeux se posent sur les ballons que j'ai gonflés hier soir, les guirlandes accrochées au mur. J'ai préparé tout ça seule, tard, pendant que Marine couchait les enfants. On se croise, on se parle du nécessaire, mais plus rien n'est pareil.

J'entends des pas dans l'escalier. Mon cœur se serre. C'est Marine. Elle apparaît dans l'encadrement de la porte, les cheveux en bataille, un sourire forcé quand elle me voit déjà debout.

Marine: T'es déjà réveillée... comme toujours, (dit-elle doucement)

Je hoche la tête, sans trouver de mots. Son regard croise le mien une seconde, et je détourne aussitôt les yeux, fixant le café qui coule.

Quelques secondes plus tard, un petit cri joyeux retentit dans le couloir.

Victoire: Maman ! C'est mon anniversaire !!!

Victoire déboule en pyjama, ses cheveux en bataille, ses yeux qui brillent. Elle se jette d'abord dans mes bras, puis court vers Marine. Son rire emplit la cuisine et, l'espace d'un instant, je ravale mes larmes. Aujourd'hui doit être son jour, pas celui de nos silences.

Je la serre contre moi, et je lui murmure :

Maïa: Joyeux anniversaire, mon trésor.

Et quand elle me regarde avec toute son innocence, je me promets que, quoi qu'il arrive entre Marine et moi, je ferai tout pour qu'elle garde ses 5 ans comme un souvenir heureux.

La matinée défile dans un tourbillon. Victoire, surexcitée par ses 5 ans, court partout dans la maison, ses petites mains attrapant les ballons que j'essaie de fixer correctement. Elle rit, elle chante, elle nous appelle toutes les deux toutes les trente secondes.

Je me force à sourire, à rire avec elle, mais au fond, j'ai le cœur en miettes.

Marine est là, à mes côtés. On se répartit les tâches comme on le faisait avant, sauf que maintenant, il n'y a plus de gestes tendres, plus de complicité dans nos regards. Juste une organisation froide.

Maia. Tu peux accrocher ça un peu plus haut ? (je lui demande en lui tendant une guirlande colorée)
Marine: Oui, bien sûr, (répond-elle, sans me regarder)

Je reste figée une seconde, observant son profil concentré. Tout est là, devant moi : la femme que j'aime, la mère de mes enfants... mais plus rien ne nous relie, pas comme avant. Et pourtant, je l'entends rire avec Victoire, et mon cœur se serre, parce que c'est toujours ce rire qui m'a fait tomber amoureuse d'elle.