Chapitre 1: Arrivée

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J'ai peur.
Terriblement peur.
J'ai peur d'affronter les gens.
J'ai peur de ce que je suis.
J'ai peur de ne pas m'intégrer.
J'ai peur de tellement de choses...

-C'est l'heure ma puce, m'annonce ma mère d'une voix douce.
-Je sais maman. Mais laisse moi encore un peu de temps s'il te plait. J'en ai besoin.
Elle hoche la tête, compréhensive. Je respire profondément, essayant de me calmer et de réguler les battements de mon cœur. Mes mains se crispent sur mes cuisses. Ça y est. C'est le moment. Juste deux mois après retour à la maison où la tranquillité m'attend.
-Je sais que tu n'étais pas pour aller dans ce camp mais on père et moi pensons vraiment que tu vas t'y plaire.
-Vraiment maman? Que je m'y plaise? Comment pourrai-je être heureuse dans un endroit où je capte absolument toutes les pensées des gens? Où je viole leur intimité? Où tout se chamboule dans ma tête? Mais surtout comment veux-tu que je m'adapte?! Je n'ai pas vécu en société depuis si longtemps! Tout ce que j'en sais je l'ai vu dans les films! Autrement dit je n'ai que de la fiction ou une expérience minime de la vie qui a duré jusque mes 10 ans!
-Je pense que tu pourrais être surprise, me répond t-elle un sourire mystérieux sur les lèvres.

J'en ai assez. Je sens qu'il faut que je me jette dans la fosse au lions maintenant car sinon je n'y arriverai jamais. Je ne peux pas regarder le moment éternellement.

Je prends mon courage à deux mains et ouvre la portière de la voiture. J'ouvre le coffre et en extirpe ma valise puis je m'avance vers le portail en fer forgé de l'entrée du camp. Je me retourne une dernière fois pour dire au revoir à ma mère. Elle me fait un grand sourire et m'encourage à entrer. Un pied. Deux pieds. Ça y est. J'y suis enfin.

Le camp est rempli d'adolescents de 15 à 18 ans environs. Ils sont tous par bandes, j'ai l'impression qu'ils se connaissent tous. Je me sens comme une intruse.

-Bonjour, tu dois être Meredith?
Je me retourne subitement et me retrouve nez à nez avec une jeune femme à la chevelure flamboyante. Elle est manifeste avec sa peau d'albâtre, ses grands yeux verts et ses lèvres vermeilles. Elle me sourit largement attendant la réponse.
-Euh oui...c'est moi, je bafouille malencontreusement.
-Bienvenue. Je m'appelle Aria et je suis la directrice du camp, enfin co-directrice, tu rencontreras ma collègue sous peu. Puisque tu es nouvelle, je vais te guider si tu n'y vois pas d'inconvénients.
Je hoche la tête, attendant la suite.
-Très bien alors allons-y! Mais avant tout nous allons nous occuper de ta valise.

Nous nous mettons en marche, nous dirigeant vers les bungalows. Le camp se trouve en forêt ce qui me permet de me sentir plus à l'aise. Lorsque j'étais chez moi, les arbres et les plantes étaient à peu prêt les seuls être vivants que je côtoyais. Toujours calme, ils m'écoutaient attentivement et j'avais parfois l'impression qu'il me répondaient en entendant le léger bruissement de leurs feuilles, caressées par une légère brise. Ils ne me parlaient pas avec des mots mais curieusement je les comprenaient. Leur sagesse m'a d'ailleurs toujours été de bon conseil.

Aria s'arrête un peu à l'écart d'un bungalow et prends la parole.

-Voici ton bungalow, me dit-elle en esquissant un geste de la main vers celui-ci. Tu vas devoir le partager avec deux autres filles. Comme tu le voit, ils sont assez spacieux. À l'intérieur vous avez chacune une chambre, ce qui confère un sentiment d'intimité. Ne t'inquiète pas, tout se passera bien, ajoute t-elle en me souriant devant mon air gêné.

Bon, voyons au moins le bon côté des choses, j'aurai au moins deux amies... Enfin si je m'entend bien avec elles.

Aria me conduit jusque le bungalow et ouvre la porte. À peine eut elle ouvert celle-ci que quelqu'un me saute dans les bras. Un peu surprise je ne lui rend pas son étreinte mais heureusement elle ne paraît pas vexée le moins du monde quand elle s'écarte de moi. Elle est un peu plus petite que moi mais dois avoir mon âge. Ses longues anglaises blondes tombent sur des frêles épaules. Elle a de jolies yeux bleus très clair, un nez aquilin et une jolie bouche en cœur. Le rose de ses joues contraste quelque peu avec sa peau pâle. Elle me sourit d'un air charmant, elle est adorable. En fait, elle ressemble à la définition que j'ai d'un ange.

Intensité (en pause)Where stories live. Discover now