Chapitre 22

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PDV Connor

    Cela devait être horrible pour elle. Se rappeler ces souvenirs. Revivre ça. Elle était une nouvelle fois impuissante. J'avoue que je ne comprenais pas : pourquoi son père faisait-il ceci ? C'était son père ! Le mien ne m'aurait jamais fait ça ! Je n'étais pas comme mon père : je suis beaucoup moins dur et je sais que ça l'exaspère énormément. Si j'étais comme lui, je n'essaierai pas de me débattre alors que je sais que je n'ai aucune chance contre ces chaines, je resterai zen et je les regarderai sans broncher même si cela me tue intérieurement. 

    Je tentai encore une fois de défaire les chaines qui me retenait quand j'entendis la porte de la chambre s'ouvrir : mon père se tenait là, les yeux dur et pourtant inexpressifs, les poings et la mâchoire serrés. Il se jeta sur le père de Victoria et commença à lui envoyer des coups dans tout son corps. Je n'avais jamais vu mon père dans une telle fureur ! Il était comme... possédé par une colère sourde et muette qui contrôlait tous ses membres. Pourquoi ? Après tout, il avait fait pire avec elle même s'il disait que ce n'était pas lui. Comment ? C'était forcément lui ! Un témoin l'avait vu. 

    La clé de mes chaines tomba de la poche du père de Victoria mais malheureusement, elle était trop loin pour que je les atteigne. J'essayai de trouver quelque chose me permettant de les attraper mais rien ne venait à moi pour m'offrir ce plaisir.

    Pendant que je m'agitai et que mon père frappait Charles, Victoria n'avait pas bougé d'un pouce. Elle restait allongé, sur ce lit, la tête sur le côté, comme trop choquée pour réagir ou même bougé. Comme lorsque je l'avais trouvé, elle ne respirait que très faiblement. 

    Mon père fit discrètement glisser la clé dans ma direction et je m'en emparai pour me libérer. Une fois ceci fait, mon père me hurla d'emmener Victoria. Je la pris dans mes bras et sortis de la pièce pour me heurter aux deux frères.

  -  On dirait que les prisonnier se sont échappés, Scott !

  -  Alors ramenons-les, Ryan.

    Sur ce, ils se jetèrent sur nous mais je réussis à les éviter et déposai Vicky dans un coin puis me ruai sur eux. Une bagarre se déclencha alors et ne se termina que lorsque mon père nous rejoigne. Nous portâmes Vicky et partîmes vite de cette endroit tandis que les hommes de mon père nous couvraient. Nous courûmes jusqu'à la voiture, moi regardant le sol, lorsque mon père s'arrêta net. Je levai la tête : une femme d'à peu près l'age de mon père, des cheveux avec de longues boucles brunes qui tombaient en cascade, des yeux d'un vert sombre, un débardeur noir, un pantalon militaire et un pull accroché à sa taille se tenait devant nous, les bras croisés, contre la voiture noir de mon père et nous regardait d'un regard amusé et curieux. 

    Je jetai un coup d'œil à mon père. Je ne l'avais jamais vu comme ça : il paraissait détruit et impuissant. De toute évidence, il connaissait cette femme. 

  -  Qui est-ce ?

  -  Je... 

    Il prit Vicky dans ses bras, souffla un bon coup, puis se tourna vers moi.

  -  Je te présente ta mère...

    Avais-je mal entendu ? Ma... mère ? C'était complètement impossible : ma mère était morte lors de ma naissance. Mon père me l'avait dit. Mon père. Ce pourrait-il qu'il m'ai menti ? Cela m'attristais profondément intérieurement car je pensais être  le seul qui ne subissait pas ses mensonges. Apparemment, je me trompais.

  -  Ma... mère ? Tu m'avais dit que...

  -  ...je sais ce que j'ai dit ! Mais j'ai menti.

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