L'imposteur

39. Parasite

Chris...

Il y a quelques minutes en arrière...

*21h50

- Chris : Alors, vas-tu enfin parler ? Vas-tu enfin me dire où est passé Alejandro et où tu étais pendant toutes ces années ? demandai-je à Lucho Rivero en le saisissant par les cheveux alors qu'il était assis sur une chaise, ligoté, le visage ensanglanté.

Il cracha le sang de sa bouche avec un sourire aux lèvres. Ça fait des minutes que j'essaie de le faire parler, mais depuis le début, il n'a rien dit. Il refuse de parler.

- Lucho : Tu m'as trouvé, je savais que tu me retrouverais !

Bien sûr que j'allais te retrouver, espèce de minable. Je me devais de te retrouver.

- Moi : Où est mon frère, où est Alejandro ?

Il ne dit rien. Je me rappelle de l'époque où il travaillait pour mon frère. Il était beaucoup trop fidèle, loyal et dévoué. J'espère qu'il l'a été jusqu'au bout.

- Matthew : Vous voulez que je m'en occupe, chef ? Me demanda-t-il en repositionnant correctement son poing américain dans ses doigts, attendant impatiemment mes ordres.

- Moi : Non, ça ne sera pas nécessaire !

Je regarde Rivero de nouveau dans les yeux. Comment le faire parler ? J'ai besoin qu'il parle. J'ai besoin de découvrir ce qu'il s'est passé, ne serait-ce que pour Rosmery. Je veux qu'elle trouve enfin la paix après toutes ces années.

- Moi : Alejandro a emprunté une somme colossale à un prêteur sur gages quelques temps avant sa disparition. Vous avez été vu en Colombie quelque temps après. Que faisiez-vous là-bas et pourquoi a-t-il emprunté de l'argent ?

- Lucho : Pour les affaires !

- Moi : Non, si c'était pour les affaires, il les aurait pris directement à l'organisation. Qu'avait mon frère en tête avant de disparaître ? Où est-il ? Et où étais-tu caché pendant toutes ces années ?

Encore une fois, silence radio. J'ai tellement de questions en tête et il doit me donner des réponses. J'ai trop attendu.

Ça me rend fou, la disparition d'Alejandro. La clé USB qui peut nous compromettre est sans doute entre les mains de Willow, entre de mauvaises mains. Il est hors de question que je perde tout ce que j'ai mis du temps à construire. Pour cela, il faudra me tuer. Je finirai par régler cette histoire de clé USB tôt ou tard.

- Matthew : Je vais m'en occuper, chef !

Il s'avance vers lui, prêt à le cogner. Je l'arrête d'un geste ferme de la main.

Lucho: Tue-moi, tu sais très bien que je ne dirai rien !

Moi: Où est-il ? hurlai-je, rempli de frustration.

Lucho: Je ne rentre pas dans ton petit jeu !

Il semble déterminé à ne pas coopérer, à en juger par son attitude. Il n'a rien à perdre.

- Moi : "Parle ! Si ce n'est pas pour toi, fais-le au moins pour ta femme et ton fils !" lui dis-je en lui tirant violemment les cheveux vers l'arrière

Je n'ai pas le choix, je vais devoir passer par là. S'il s'en fout de sa propre vie, il faut trouver une autre alternative.

Comme je l'avais prévu, sa réaction ne se fait pas attendre. Il écarquille les yeux de peur.

- Lucho : Tu n'oserais pas t'en prendre à un enfant et à une femme !

- Moi : S'il le faut, je le ferai, et tu es mieux placé que quiconque pour savoir de quoi les Moero sont capables pour arriver à leurs fins. En réalité, tout dépendra de toi et de ce que tu vas me dire. Je te demande juste de répondre à mes questions, ni plus ni moins ! Au fait... au papa formidable que tu es, quel âge a ton gosse... 6, 7, 8 ans ?