Prologue 2

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Alors que ma tante manœuvre habilement à travers les rues, le Minotaure rugit derrière nous, sa silhouette massive projetant une ombre menaçante sur la route. Je sens mon cœur battre la chamade, mais je m'accroche à l'espoir que nous puissions échapper à cette créature mythique.

« Tiens bon », murmure ma tante, sa voix tremblant légèrement avec la tension.

Nous filons à travers les rues, les bâtiments défilant comme des ombres dans la nuit. Le rugissement du Minotaure résonne derrière nous, de plus en plus proche, donnant des coups à la voiture.

Finalement, nous atteignons les limites de la ville, où les lumières urbaines cèdent la place à l'obscurité de la campagne, la créature nous a perdu de vue, mais cela ne durera sûrement pas longtemps.

Nous nous arrêtons net. À ma droite se trouve une forêt dense. Ma tante sort de la voiture, et je la suis aussitôt.

Elle me regarde droit dans les yeux. « Si tu longes la forêt, tu verras un pin, c'est là que tu pourras entrer dans le camp. »

Je hoche la tête, les larmes aux yeux, sachant que nous allons devoir nous séparer. « Et toi ? » je demande alors que les rugissements du Minotaure résonnent toujours.

Elle me rassure du regard. « Je trouverai un moyen de le distraire. Je vais tenter de le diriger loin de toi à l'aide de ta veste et de la voiture. »

Je la serre dans mes bras, sentant l'angoisse monter en moi. « Reste en vie, ne t'en va pas comme maman, s'il te plaît », je lui murmure, priant pour sa sécurité.

Elle ne peut de toute façon pas me faire cette promesse, lorsque quelqu'un est sûr de tenir une promesse alors que c'est difficilement possible, il y a de fortes chances que ce soit un mensonge. Mais... Je sais qu'elle fera de son mieux.

« J'essayerai ! »

Le Minotaure semble plus proche.

Elle m'embrasse sur la joue et me pousse doucement en avant. « Allez, vas-y ! »

Je me lance alors dans la course, laissant ma tante affronter le Minotaure seule. Les larmes brouillent ma vision tandis que je m'efforce de me concentrer sur la route devant moi. Je m'arrête un instant, me retournant vers ma tante, je la vois provoquer le Minotaure tout en étant dans sa voiture.

« Viens me chercher, sale bête ! »

Le Minotaure, fou de rage, se précipite vers elle, elle démarre alors la voiture, et n'hésite pas à foncer à toute allure. Je sais que je ne dois pas m'inquiéter pour ma tante, elle sait se battre, elle a fait trois sports différents ! Elle peut s'en sortir !

Moi, aussi, je devrais me remettre à courir.

J'accélère le pas, quand, un cri déchirant fend l'air, et quelque chose m'attaque violemment. Je tombe au sol, sentant une douleur atroce dans mon bras. Des griffes... Un griffon ?

Mes yeux, doucement, se dirigent vers le ciel, ou je vois une carrure imposante juste à quelques mètres de moi, une femme, ayant pour corps celui d'un lion et des ailes d'oiseaux.

Non, pas une nouvelle créature ! Il ne manquait plus que ça ! Le Sphinx !

Malgré la peur qui me tenaille, je sais que je dois continuer à avancer. Je me relève, ignorant la douleur dans mon bras. Ma tante est actuellement en train de risquer sa vie pour me donner une chance de survivre, et je ne peux pas la décevoir.

Je reprends ma course, mais le Sphinx ne me facilite pas la tâche.

« Hadelynna Davis ! » crie-t-elle, sa voix résonnant comme un avertissement sinistre dans l'air nocturne.

Son appel glace mon sang, et je sens un frisson d'appréhension me parcourir de la tête aux pieds. Comment cette créature sait-elle qui je suis ? Peu importe, je dois rester concentrée et trouver un moyen de la vaincre, ce n'est pas comme si elle allait me laisser tranquille.

Le Sphinx bat des ailes à mes côtés, déterminé à me barrer la route. Chaque battement d'ailes soulève des rafales qui menacent de me faire trébucher. Mais je refuse de reculer. Je refuse de laisser la peur m'envahir.

C'est alors que je me rappelle de la bague que ma mère m'avait donnée, prétendument un cadeau de mon père, je le déteste pour son absence et son indifférence, il s'est donc senti obligé de m'offrir quelque chose qui se transforme en une épée pour que je ne le prenne pas pour un monstre, eh bien, c'est raté.

Je saisis la bague entre mes doigts et appuis sur le diamant noir dessus. D'un geste rapide, elle se métamorphose en une grande épée étincelante, prête à être utilisée contre le Sphinx.

« Je ne suis pas censée me battre avec toi, mais je n'ai pas le choix », je crie en son intention.

Le Sphinx me fixe de ses yeux perçants, évaluant ma détermination. Je sens mon cœur battre la chamade, mais je refuse de fléchir. Je suis prête à affronter cette créature, à combattre pour ma survie. Je lève mon épée, prête à engager le combat.

Le Sphinx me fixe un instant, puis déploie ses ailes majestueuses, prête à fondre sur moi. Je resserre ma prise sur mon épée, me préparant mentalement et physiquement au combat imminent.

Dans un mouvement fluide, le Sphinx s'élance vers moi, ses griffes acérées brillant à la lueur de la lune. Je me jette sur le côté au dernier moment, esquivant de justesse son attaque mortelle. Mais dans ma précipitation, je trébuche sur une racine saillante et je tombe lourdement sur le sol, sentant une douleur lancinante dans ma cheville. Malgré ma blessure, je me redresse avec difficulté, me préparant à affronter à nouveau le Sphinx.

Je reste concentrée, surveillant chaque mouvement du Sphinx. Quand elle fonce vers moi une fois de plus, je riposte avec un coup d'épée habilement exécuté. L'acier de mon arme rencontre la chair de la créature, lui infligeant une blessure profonde.

Un rugissement de douleur éclate dans l'air alors que le Sphinx recule sauvagement blessé. Mais elle ne renonce pas facilement. Avec un grondement furieux, elle se rue à nouveau vers moi.

Tandis qu'elle me griffe sans relâche, la sensation de ses griffes s'ancrant dans ma peau me pénètre aussi bien dans mes mains que mes jambes et mon thorax. La colère me submerge progressivement lorsque je sens mes mains frémir, l'énergie rouge de ma colère émanant de mes paumes. Un éclair rouge jaillit, et rapidement, Sphinx gît sans vie sur le sol.

Je tente de calmer ma respiration haletante en observant mes mains, toujours soumises à mes émotions débordantes. Mais pendant que je lutte pour garder le contrôle, ma vision se brouille et, dans un cri de frustration, je m'effondre, perdant conscience.

***

𝐄𝐥𝐚𝐬𝐭𝐢𝐜 𝐇𝐞𝐚𝐫𝐭 | Percy JacksonWhere stories live. Discover now