En mer (3/3)

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Plus de trente minutes, depuis que Stendhal affalé sur une chaise dans un restaurant situé face au port, regardait les passants sans les voir.

Il s'était contenté de commander un simple verre de jus d'orange qu'il buvait sans grand intérêt. Lui, pourtant si pointilleux en mets.

Son métier même l'exigeait, son rôle étant de faire découvrir tout un tas de plats variés , tous avec leur propre histoire et leur saveur nonpareille.

Pour lui, manger représentait plus qu'un besoin, c'était une passion dont il ne pouvait se défaire.

Cependant, dans ce restaurant où l'odeur aguichante d'un aiglefin accompagné de frites et d'une sauce tartare envahissaient l'espace, il restait imperturbable.

Une main sur son visage, perdu dans ses pensées, il se remémorait la scène avec Rosa.

Il n'avait en rien voulu la blesser, tout ce qu'il recherchait c'était de lui faire comprendre qu'il avait besoin d'elle, tout comme elle de lui.

Rosa faisait partie de ces femmes qui jouaient les indépendantes trop excessivement éloigné du terme.

Tout ce qu'il voulait c'était une femme présente dans sa vie. Une femme qui exaucerait son désir le plus cher, celui de créer sa propre famille.

Parfois, il se perdait dans une imagination sans borne, où Rosa et lui formaient un couple de parents heureux.

Un monde où il passait récupérer ses enfants à l'école, et ravis de le voir, ils lui sautaient au cou.

Il voyagerait moins, et passerait son temps entre les spectacles scolaires, passant au cours de danse, allant aux entraînements de football.

Il s'imaginait les repas de famille qu'ils prendraient tous ensemble, sans compter les jeux de carnage dans la cuisine.

Était-ce trop demander de vivre normalement ? D'oublier les préjugés, les caméras, et d'accomplir sa propre volonté.

Une fois il lui avait demandé la raison d'une telle réticence à ne pas vouloir d'enfants, elle lui avait simplement répondu : " Regarde moi bien Stendhal, es-tu capable de m'imaginer avec un ventre qui déborde ? En plus je te l'ai déjà dit, un enfant ne ferait que m'embarasser les pattes chéri ".




📖📖📖📖




Le studio d'Edward se constituait de trois pièces. Il les avait aménagées à son goût, aidée par sa femme.

La première pièce, était réservée à l'accueil. Composée d'un grand sofa bleu, qui lui donnait un aspect chaleureux, se mariant complètement avec la blancheur des murs et de la moquette en dalle appareillée.

Puis, on y trouvait le comptoir métallurgique, derrière lequel siégeait Tiffany la réceptionniste.

Une petite porte pivotante en acier séparait la première pièce de la deuxième beaucoup plus spacieuse que cette dernière, où se déroulait généralement les séances photos.

La troisième quant à elle, faisait office de cabine d'essayage, c'est aussi là qu'on pouvait trouver le petit bureau d'Edward tapi dans un coin.

Il n'y passait pas beaucoup de temps et s'y réfugiait seulement lorsqu'il avait de la paperasse à remplir, comme ce matin d'ailleurs.

Devant lui, siégeait une montagne de documents que Tiffany venait de déposer. De son tiroir, il sortit ses lunettes de vue, qu'il laissait toujours là et remplaça ses lunettes de soleil à regret.

Eden IslandWhere stories live. Discover now