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Chapitre 16 : fuck you, prince

PDV Hélio

12 Novembre, 14h45

Il y a trois mois de cela, je me suis rendu sur la tombe de Nick. Depuis septembre, je n'ai pas eu l'occasion d'y retourner en raison de mes engagements universitaires. Lors de mon retour à Céléstoire, j'ai trouvé Arianne et Alex endormis paisiblement. Au moment de leur réveil, Alex m'a questionné sur mon absence. Je lui ai simplement répondu qu'un membre de ma famille avait eu besoin de mon soutien. Ils n'ont pas insisté pour en savoir davantage.

Nous sommes maintenant en novembre, le 12, et il me reste seulement 7 jours pour me libérer et aller voir Nick. En ce moment même, la voix de mon professeur de Taphonomie Forensique résonne dans l'amphithéâtre, mais mon esprit est ailleurs. Les images de Nick me hantent, son fantôme semblant me reprocher mon absence à sa tombe. Je sais que je devrais y retourner, lui rendre hommage comme il le mérite, mais chaque fois que j'essaie de trouver du temps, quelque chose d'autre se présente.

Ma Démone et Alex sont présents dans ma vie quotidienne, mais ils ne savent rien de mes luttes intérieures. Ils ne connaissent pas le fardeau que je porte, les fantômes du passé qui me hantent. Arianne, elle, connaît Nick, enfin, elle connaît les souvenirs de moi et de Nick, mais je n'ai pas osé lui parler de ce qui se passe dans ma tête, de ce putain de fantôme qui est toujours là. Et peut-être est-ce mieux ainsi, peut-être est-ce plus simple de garder mes tourments pour moi-même.

Mais pour l'instant, je reste là, assis dans l'amphithéâtre, les yeux perdus dans le vide, cherchant désespérément une issue à mon tourment intérieur. Mon esprit se détourne brièvement du fantôme de Nick au milieu de l'amphi pour se diriger vers Arianne.

Ma Démone.

Elle aussi a été accaparée par ses cours, tout comme Alex. Nous nous croisons rarement ces derniers mois, elle ne rentre pas souvent. Mais chaque fois que je la vois, je la trouve de plus en plus belle. Ce matin, elle portait un costume taillé à la perfection pour son magnifique corps. Ses longs cheveux noirs étaient relevés en un chignon parfaitement exécuté, et elle s'était légèrement maquillée.

Elle ressemblait à une rose rouge au milieu d'un champ vide.

Unique et magnifique.

Son aura semblait irradier une élégance naturelle, contrastant avec la banalité de l'environnement qui l'entourait. Chaque mouvement qu'elle effectuait semblait calculé, gracieux, comme si elle dansait au rythme d'une mélodie que seul elle pouvait entendre. Son regard, aussi profond que l'océan, captivait quiconque avait le privilège de croiser son chemin.

Pourtant, malgré sa beauté éblouissante, il y avait une certaine mélancolie qui émanait d'elle, comme si elle portait le poids du monde sur ses épaules délicates. Peut-être cachait-elle des tourments similaires aux miens, dissimulés derrière son sourire éclatant.

En cet instant, alors que nos regards se sont brièvement croisés, j'ai ressenti une connexion fugace, un échange silencieux de compréhension mutuelle. Peut-être était-ce le reflet de nos âmes en quête de réconfort dans ce monde chaotique.

Elle était plus qu'une simple femme, elle était une énigme à déchiffrer, un mystère à explorer. Et tandis qu'elle disparaissait dans la foule, laissant derrière elle un parfum envoûtant, je me suis promis de percer un jour le secret de cette rose rouge parmi les épines.

Je soupire profondément, tentant de chasser les pensées qui tourbillonnent dans mon esprit pour me reconcentrer sur le cours. Les mots du professeur résonnent dans l'amphithéâtre, mais leur sens semble lointain, comme étouffé par le tumulte de mes pensées.

Je lutte pour suivre le fil du discours, mais les images de Nick, d'Arianne et de mes propres tourments continuent de danser devant mes yeux intérieurs. Je me force à prendre des notes, à faire semblant d'être présent, mais mon esprit erre toujours dans un autre monde, incapable de se libérer des chaînes du passé.