Chapitre 4

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7 septembre        

           Je me réveille dans l'obscurité, bercée par le silence de ma chambre, un espace que je vais apprendre à considérer comme un refuge dans ce château immense et intimidant. Les rideaux épais filtrent une grande partie de la lumière, mais je sens instinctivement que le jour s'est levé. Une présence à mon chevet me tire doucement de mes pensées.

— Qui êtes-vous ? demandé-je épuisée.

Sa silhouette me paraît fantomatique dans la pénombre.

— Nora, votre femme de chambre.

Sa voix est si frêle qu'elle n'est qu'un murmure à mes oreilles.

— Mademoiselle Catherine, veuillez vous lever. Monsieur Nathaniel exige votre présence pour le déjeuner.

Je frissonne à l'évocation de son nom. Nathaniel. L'homme dont l'aura domine chaque pierre de ce château, chaque souffle du vent qui s'y engouffre. Je refuse de me soumettre à ses caprices, mais la peur serre mon cœur.

— Je ne viendrai pas, réponds-je peu assurée, espérant mettre fin à la discussion.

Nora persiste sa voix devenant plus pressante.

— Il insiste, mademoiselle. Il ne serait pas sage de le contrarier, prévient-elle en prenant de l'aplomb.

Je repousse les couvertures et m'assois au bord du lit tandis qu'elle ouvre les rideaux me permettant d'observer le lever du soleil en me frottant les yeux que la lumière incommode.

— Alors qu'il vienne me chercher lui-même s'il le désire tant.

Je n'ai pas le temps de regretter mes paroles. À peine quelques instants plus tard, la porte s'ouvre brusquement. Nathaniel apparaît, son sourire narquois tranchant comme une lame. Sa présence impose un silence lourd, chargé de menaces voilées. Nora, intimidée, s'écarte.

— Ah, ma chère Catherine, toujours aussi rebelle ! J'apprécie ton esprit combatif, vraiment, ricane-t-il, ses yeux étincelant d'une lueur que je ne peux déchiffrer.

Je me lève d'un bond, prête à lui tenir tête, mais Nathaniel agit plus vite. Il me saisit comme si je n'étais rien de plus qu'un objet, me jetant par-dessus son épaule avec une aisance déconcertante. Son rire résonne dans les couloirs alors qu'il me porte à travers le château, ignorant mes protestations et mes coups.

— Posez-moi immédiatement ! Ce que vous faites est insensé !

Ma voix se perd dans l'immensité des galeries. Mes mots sont aussi inutiles que mes tentatives de me libérer.

Nous traversons le château dans un ballet grotesque, Nathaniel riant à mes dépens, jusqu'à ce que nous atteignions la salle à manger.

Bien qu'il fasse jour, la pièce est sombre. Les murs foncés et les épais rideaux de velours donnent l'impression d'absorber la lumière.

Nathaniel me dépose enfin sur une chaise capitonnée, mais garde une main ferme sur mon épaule empêchant toute évasion.

— Tu vois, ce n'était pas si terrible. Et maintenant, nous pouvons déjeuner, comme je l'avais prévu, dit-il, sa voix soudainement douce presque caressante.

Je me dégage de son emprise et bondis du siège.

— Je refuse de me plier à vos désirs ! Vous ne pouvez pas m'obliger à rester ici. Encore moins en me menaçant ou en menaçant ma famille !

Il s'incline légèrement, un sourire en coin.

— Je peux te contraindre à tout et n'importe quoi, Catherine. Tant que tu seras sous mon toit, tu te plieras à mes règles.

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⏰ Last updated: Apr 11 ⏰

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CAGE DORÉE - PrisonnièreWhere stories live. Discover now