Ceci est une invitation (1/2)

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" Considères le chemin par où tu passes, et que toutes tes voies soient bien réglées ."



Rosa Curtis, après une longue somme, se réveilla dans une pièce sombre de la résidence secondaire, que Stendhal avait acheté pour éviter les paparazzis qui envahissaient leur résidence principale, sans doute à la recherche de buzz.

Voici, le jour était passé et la nuit fidèle à son poste, avait pris la chandelle.

Sur la petite table de nuit, seule une lampe de chevet en bois, cadeau symbolique de Valéry, sa seule amie d'enfance, dont la célébrité n'avait suscité aucune complexité à leur amitié, laissait filtrer de par son abat-jour quelques rayons de lumières.

La fatigue était telle, que dans son assoupissement elle n'avait guère songé à ôter ses vêtements.

De par ses agitations, endormie, sa jupe avait gravi le long de ses jambes pour se tasser sur sa cuisse.

Depuis quelques années, le sommeil était devenu un luxe, qu'elle ne se permettait pas.

Elle ne se rappelait même plus à quand remontait la dernière fois qu'elle s'était aussi bien reposée.

Elle s'adonnait à sa carrière, et travaillait jour et nuit sans relâche. Après tant de sacrifices, Rony avait trouvé qu'elle n'en faisait pas assez, il la connaissait assez pour savoir que c'était sa seule passion pourtant.

Rony Cale était un ami de longue date, leur amitié avait commencé depuis l'université. Les deux jeunes rêvaient tous les deux de devenir plus tard des stars hollywoodiens, mais le destin avait fait les choses autrement.

Lorsqu'ils se présentaient tous les deux à un casting on gardait toujours Rosa et on le mettait de côté. Rony avait fini par comprendre qu'être acteur n'était pas son fort et s'était résigné à servir de manager à Rosa.

Et aujourd'hui, il l'avait quand même viré, c'en était presqu' humiliant.

Lorsqu'au milieu de la nuit Mcgareth se réveillait, il la trouvait toujours devant le miroir, imitant une scène quelconque.

Par à-coups, il lui tenait compagnie et tentait tant bien que mal à interpréter le rôle d'un personnage de ses scènes.

Et un soir qu'il s'était réveillé au beau milieu de la nuit, telle ne fut pas sa surprise de remarquer l'absence de Rosa du lit.

- Rosa... Il se retourna et l'aperçut devant le miroir, comme il l'avait imaginé. Chérie, que fais tu ? Il est tard, tu devrais dormir un peu.

- Tu sais bien que je ne m'arrêterai pas tant que ça ne soit pas parfait.

- C'est toi qui rend la scène parfaite chérie, tu devrais t'y habituer.

Rosa l'avait regardé de ses grands yeux étincelants, puis se retournant face au miroir, le regard rempli de confiance elle lui avait lancé :

- Tu sais quoi ? Tu as parfaitement raison, je rends les scènes parfaites.

Et délaissant son occupation, elle s'était levée pour aller le rejoindre dans le grand lit.

Dans la pénombre, un sourire s'était étiré sur les lèvres de Stendhal , oui il aimait cette femme, plus que ce qu'elle pouvait imaginer.

Se redressant sur un coude, il lui avait tendu son autre main tout en l'attirant à lui.

- Sage décision, je commençais à prendre froid seul dans ce lit immense.

Pour reprendre les dires de Rony , il lui avait lâché un : " Tu es bien trop distraite ces jours-ci Rosa, la scène n'avance pas, ça fait un mois qu'on refait la même scène."

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