Chapitre 43 - A la recherche de Cissus

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Durant les deux jours suivants, Tyra n'avait presque pas vu Öta.

Après leur étrange rencontre avec Hedera et toutes les révélations qui avaient eu lieu, le jeune homme avait laissé son amie en lui expliquant qu'il avait juste besoin d'être un peu seul pour tout digérer.

Elle ne pouvait pas lui en vouloir pour ça. Comment le pourrait-elle ?

À sa place, elle n'était pas sûre de mieux prendre de telles annonces.

Öta attendait avec impatience de pouvoir suivre le conseil de Hedera. Parler à Cissus pourrait peut-être lui permettre de se soulager de ce fardeau. Mais ce dernier étant absent, il devait de résoudre à attendre qu'il daigne réapparaitre.

Et pendant ce temps, Öta ne se sentait pas d'humeur à faire connaissance avec les amis de Tyra, de parfaits inconnus pour lui, et à faire comme si de rien n'était.

Tyra qui comprenait bien tout ça, n'insista pas.

Alors, en attendant qu'il se sente un peu mieux, elle avait visité le village avec Mylen et elle avait pris un peu de temps pour discuter avec David. Se faufiler dans sa cellule n'était pas bien compliqué.

Elle s'était abstenue de lui parler de ce qui troublait Öta, estimant que ce n'était pas son rôle, et avait plutôt choisi de lui raconter son séjour à Morthebois.

Mais à défaut de lui raconter les véritables motivations derrière son voyage, elle souhaitait lui partager quelques souvenirs mémorables.

« Je n'arrive pas à croire que tu y sois allée sans moi. » grommela David en croisant les bras. « C'était à moi de te faire visiter !
– Parce que tu comptais m'y emmener ?
– Absolument pas. Plus je suis loin de Morthebois, mieux je me porte. Cette région me porte la poisse. »

Tyra haussa un sourcil en répliquant :

« Tu te rends compte que ce que tu dis n'a aucun sens ? Comment tu veux me faire visiter sans m'y emmener ?
– Tu m'emmerdes, tu sais ? »

Tyra adorait David. Il lui avait manqué. Son petit air bougon et sa manière de croiser les bras en boudant étaient des trésors à ses yeux.

Elle s'était attachée à lui au fil du temps et ne s'imaginait plus la vie sans lui. Il était son petit soleil ronchon.

« Tyra ? Ça va ?
– Ah, pardon. J'étais plongée dans mes pensées.
– Tu pensais à quoi ?
– A toi. Je me disais juste que j'ai de la chance de t'avoir comme meilleur ami.
– Oh...
– J'veux pas dire, mais sans toi ma vie serait bien chiante. Et j'ai quand même traversé les souterrains pour tes beaux yeux ! Enfin, ton bel œil. Je suis désolée, mais l'autre c'est plus trop ça haha. »

La rougeur qui avait commencé à apparaitre sur les joues de David, touché par les mots de Tyra, disparue aussitôt.

« On t'a déjà dit que tu as le même humour foireux que ton cousin ?
– Oui, souvent. Pourquoi ?
– À ton avis ? »

Tyra éclata de rire. Elle se pencha légèrement en arrière, s'étirant en souriant.

« Alors ? Tu veux savoir quoi ? J'suis sûre que t'es un peu curieux. »

David hésita, avant de demander timidement :

« Tu... tu as vu ma vieille chambre ? Elle est toujours là ?
– Non. » répondit Tyra. « Elle était où ?
– Dans la cour, près des cuisines. »

David se mordit la lèvre avant de continuer :

« Le matin, j'étais réveillé par la bonne odeur du pain. Parfois, je récupérais même les restes en douce et je les cachais sous mon lit en attendant de pouvoir les manger.
– Récupérais ? Ou volais ? » fit Tyra, tandis que David haussait les épaules avec amusement. « Ooh ? Tu étais un petit filou en fait. Tu cachais bien ton jeu.
– Qui sait ? »

– Qui sait ? »

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