Chapitre 41 - Le bois des Esprits

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Sans ce douter une seule seconde de tout ce que traversait David, Öta s'éloigna en compagnie de Cissus. Il n'avait aucune envie de s'approcher du camp et de croiser des visages familiers. Pas ainsi.

Et surtout pas dans cette tenue. Il n'était pas prêt pour une confrontation, loin de là. Il se frotta doucement les bras en demandant à Cissus :

└ Alors ? Où allons nous maintenant ? ┐

Cissus lui répondit par un grand sourire. Il montra du doigt un chemin de terre qui descendait, longeant la cité en contrebas pour rejoindre les murailles de pierre et de végétation qui enlaçaient le village.

└ Qu'y a-t-il là-bas ?
- Le repos des esprits ! C'est le lieu préféré des Gardesprits qui sont venus avant toi, tu vas adorer. Hedera doit déjà y être. Viens ! ┐

Cissus emprunta aussitôt la petite route. Elle était si pentue qu'Öta manqua de tomber en le suivant. Son guide le rattrapa de justesse.

Petit à petit le décor devint plus broussailleux, plus sauvage. Les herbes étaient plus hautes, les plantes plus nombreuses.

Ils passèrent sous les murailles de la cité, empruntant un passage sous une arche qui était gardée par deux sylènes qui inclinèrent respectueusement la tête en voyant Cissus. Mais ce dernier ne leur accorda aucun regard, comme s'il ne les voyait pas.

└ Vos gardes ont l'air forts. ┐ fit remarquer Öta. └ Mais ils sont bien différents de ceux de chez moi.
- Ah bon ?
- Oui. Chez nous, ils portent de grosses armures de cuir et de métal pour les protéger, même lorsqu'ils patrouillent. On les entend arriver. Et parfois, ils portent un casque alors on ne voit même pas leur visage.
- Vraiment ? ┐

Cissus se mordit la lèvre. Curieux, il tenta d'imaginer des hommes couverts de métal. Ils devaient être drôlement robustes, sans doute même intouchables.

Cependant, l'image qu'il s'en fit était assez jolie. Ils devaient être très beaux lors des cérémonies ! Comme des statues vivantes.

└ Ce ne doit pas être très confortable.
- Je ne pense pas. ┐ rit Öta. └ Et c'est lourd.
- Je ne sais pas si mon frère adorerait ou détesterait l'idée.
- Adrepo, c'est ça ? Ça se voit qu'il est très fort.
- Fort oui, mais surtout rapide et agile. Il combat comme un feu-follet dansant sous la lumière de la lune. Il est très beau. ┐

Öta hocha la tête. Il aurait aimé voir ça. Ce devait être impressionnant.

└ Mais je suis sûr que si on lui raconte ton histoire, il serait capable de s'enrouler de métal pour foncer sur ses ennemis. Ou rouler dessus. Comme une grosse boule. ┐ ajouta pensivement Cissus.└ Hum. On ne va peut-être pas lui dire alors. Je n'ai pas envie de voir ça.
- Oui, ça vaudrait mieux. ┐

Ils échangèrent un regard amusé.

└ Donc, Adrepo est un guerrier ?
- Oui ! C'est le Gardien de nos terres. Mais il est un peu sur les nerfs ces dernières décennies, à cause de nos voisins. Ça fait un siècle qu'il se dispute avec Mère à ce sujet.
- Vos voisins ?
- Oui. Ils sont dangereux. Je te conseille d'éviter leur territoire, sinon tu ne feras pas long feu. ┐

Öta hocha la tête.

└ Noyer nous a avertis. Le territoire de Coenan c'est ça ?
- Oui ! Tu as vu Noyer alors ? Comment va-t-il ? ┐ s'exclama aussitôt Cissus. └ Il ne vient plus nous voir depuis un bon siècle à cause de Coenan, il me manque. J'avais peur qu'il se soit fait croquer.
- Oui, il va bien. C'est lui qui nous à dit de venir ici pour demander asile à Hedera.
- Oh ! ┐

Ils continuèrent ensuite de discuter tranquillement, Öta lui racontant les petites farces que Noyer leur avait faites durant leur voyage. Cissus l'écoutait avec attention, les yeux brillants.

Ils marchaient dans la forêt depuis plusieurs minutes, s'enfonçant toujours plus profondément, lorsqu'Öta s'arrêta. Un frisson parcourut son dos.

└ Cissus. Je n'irais pas plus loin.
- Quoi ? Pourquoi ? On est presque arrivé. ┐

Öta posa la main sur un arbre en fermant les yeux, comme pour tenter de se retrouver ses esprits.

└ L'endroit où tu m'emmènes ? C'est un lieu "pur", c'est ça ? Comme celui autour de la statue de la dame fleurie ?
- Oui ?
- Alors je ne peux pas m'y rendre. Je suis sensible à ça. La dernière fois, j'ai failli me laisser mourir l'allégresse. Je n'irais pas plus loin. ┐

Un éclair de compréhension traversa le regard de Cissus, qui ouvrit légèrement la bouche. Il répondit :

└ D'accord. C'est, euh... inhabituel. ┐

Début rapide - HISTOIRE ILLUSTRÉE - David & ÖtaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant