Chapitre 35 - La fuite du village

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- Flashback -

« David ! David ! » hurla Wilfrid en traversant le village, son épée à la main. « Putain d'merde, t'es passé où ?!
- Là ! Je vais chercher Ayel, il doit être à son atelier ! »

En apercevant David, l'homme se précipita à ses côtés. Sans reprendre son souffle, toujours aux aguets, il posa la main sur son épaule et grogna :

« Borde, dépêche-toi. J'te couvre, d'accord ? On doit s'barrer d'ici au plus vite. »

David hocha la tête. La main qui tenait le pommeau de son épée tremblait. Il n'arrivait pas à réaliser ce qu'il s'était passé. Tout était allé si vite.... trop vite.

Il n'arrivait pas se défaire de ce qu'il avait vu. De tout ce sang.

Söl n'était plus là pour les guider maintenant.

« Dès qu'on à récupéré ton rouquin, on bouge à la frontière en espérant que les autres y seront parvenus aussi. »

David se dirigea d'un pas rapide vers l'atelier de Ayel. Le camp des artisans était excentré du village, dans un coin calme encore épargné par les hurlements et la mort.

Ce dernier n'avait pas tenu à assister au combat, et David n'avait pas insisté. Ils pensaient tous que Söl gagnerait. Elle ne pouvait pas perdre. C'était impossible.

Et pourtant.

Lorsqu'elle était... lorsque Soren lui avait coupé la tête, tout était devenu flou. Il avait à peine entendu les premiers ordres de Soren, exigeant l'excecution de tous les proches de Söl. Il avait à peine entendu ce dernier les déclarer coupables de trahison.

Wilfrid lui avait sauvé la vie en lui criant de courir. David l'avait écouté sans réellement comprendre et ce n'était qu'à cet instant qu'il réalisait ce qu'il s'était passé.

« Ayel ! On s'en va. » cria-t-il en entrant dans l'atelier.

Son compagnon, jusqu'alors concentré à fabriquer un pied de meuble, releva la tête avec surprise.

« Quoi ?
- Prends tes affaires et discute pas.
- Oui, euh, d'accord. »

Mais ils perdirent un temps fou. Ayel refusait de partir sans ses outils. Il voulait prendre ses vêtements. Ses bijoux. Ceci. Cela.

« Je veux repasser à la hutte pour —
- Bordel Ayel on à pas le temps ! Söl est morte et ce sera notre tour si on reste là ! »

Ayel écarquilla les yeux. Il hocha lentement la tête, sous le choc, et se laissa trainer dehors par David qui lui avait attrapé le bras et le tirait maintenant derrière lui.

Mais lorsqu'ils sortirent de l'atelier, Wilfrid n'était plus seul.

Il combattait Senna, qui s'amusait visiblement de la situation. Il se défendait du mieux qu'il pouvait, mais il était évident que la femme avait le dessus.

Elle s'arrêta et les fixa d'un air ennuyé, tandis que Wilfrid criait :

« Il était temps ! Partez, j'la retiendrais pas éternellement.
- Mais...
- CASSEZ-VOUS ! »

David ne se fit pas prier et courut dans le sens opposé, en tirant toujours Ayel derrière lui. Ils traversèrent les rues du village, tentant d'éviter de croiser qui que ce soit.

David priait pour que Wilfrid s'en sorte, tout en sachant pertinemment qu'il était déjà perdu. Qu'il était déjà mort.

Et alors qu'ils se rapprochaient des frontières, leur route fut bloquée par un visage familier.

« Tiens, tiens. Ne serait-ce pas mon adorable apprenti et sa petite pute rousse ? »

 Ne serait-ce pas mon adorable apprenti et sa petite pute rousse ? »

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David s'arrêta aussitôt. Ayel se cacha légèrement derrière lui, effrayé, tandis que Warin les fixait sans la moindre once de sympathie.

« Warin ? Qu'est-ce que —
- Je suis désolé gamin, mais j'peux pas te laisser partir. Si ça ne tenait qu'à moi, je t'aurais laissé une chance de nous rejoindre. » fit l'homme en dégainant son épée. « Mais les ordres sont les ordres.
- Mais pourquoi ? Söl était votre femme ! Sa mort ne vous fait rien ?
- Cette salope me trompait. J'ai voulu croire à notre relation, mais elle s'est bien foutue de moi. » cracha Warin. « Elle n'a eu que ce qu'elle méritait. Elle ne m'a jamais considéré comme son égal ou comme un homme à aimer, j'étais seulement celui qu'il fallait épouser pour asseoir son autorité. J'ai été bien con, mais c'est fini maintenant. »

Et aussitôt, sans crier gare, il attaqua David qui l'esquiva avec peine et le repoussa.

Ils échangèrent quelques coups, mais Warin avait entrainé David. Il connaissait tous ses mouvements.

« Soren fera un bon guide. Il a le sang de nos anciens meneurs.
- Vous êtes fou ! »

Warin grogna et attaqua de nouveau. David ne parvint pas à l'esquiver et l'épée de Warin lui entailla le torse. Du sang coula, ainsi qu'une douleur vive. David se plia de douleur en lâchant son épée.
Ayel hoqueta.

« David !
- Ayel. Reste loin, je t'en prie. »

Warin sourit. Il s'approcha et tendit le bras pour effleurer le visage de David du bout de sa lame.

« Félicitations. Tu es le premier à expérimenter mon nouveau jouet. » susurra-t-il en incisant la tempe de David. « J'ai hâte de voir son effet. À ce qu'il parait, ça va faire mourir ton corps de l'intérieur. Comme si tu pourrissais.
- Quoi ? Mais...
- Maintenant tu vas me suivre gentiment jusqu'aux cachots, ou je coupe la tête à ta jolie petite rouqui —
- AU SECOURS ! À L'AIDE !! »

Warin perdit aussitôt son sourire.
Un enfant venait de crier non loin de là. 

Début rapide - HISTOIRE ILLUSTRÉE - David & ÖtaWhere stories live. Discover now