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5.4

*PDV LOUIS*

Ça fait deux jours maintenant. Deux jours que je n'ai pas parlé à Harry. Je me sens...vide.

J'ai plus que tout envie de céder, d'attraper mon téléphone pour lui dire que ce n'est rien, que je l'aime et que ça ne changera rien, mais je résiste. Je dois lui montrer que je suis plus fort que lui.

Je ne sais pas comment je dois réagir face à ce qu'il m'a dit et ce qui me met le plus mal à l'aise. Il se faisait chier. Il aurait pu rester sur son mensonge du "tu m'attirais" c'était peut être un peu pourri, mais mieux que "je me faisais chier".

Savoir que j'étais juste de quoi l'occuper au début me faisait mal. Combien de temps cela avait duré? Je veux dire, s'il avait continué à me parler, pourquoi? Je l'attirais vraiment à ce moment là? Je passe rapidement ma main dans mes cheveux, comme si ça pouvait m'aider à mieux penser...

Oh, je verrai bien ce soir,après tout...

Je finis mon café d'une traite, je déteste ce goût amer qui me reste dans la bouche plusieurs minutes après, mais c'est le seul moyen pour que je reste éveillé toute la journée. Je pose ma tasse dans l'évier, ça aussi, pour ce soir, et j'observe les murs bleus de mon appartement d'un air pensif.

Ça va faire un mois que j'ai rompu avec Eleanor. Déjà. Avant, elle venait souvent ici, même si elle ne vivait pas officiellement ici, mais à présent je suis... semi-célibataire, on va dire, mais son absence crée elle aussi un vide. Je suis seul depuis un peu plus de trois semaines, tous les soirs, je mange seul; je regarde la télévision seul, et je dors seul.

J'ai besoin d'une personne qui saurait combler ce vide, c'est devenu insupportable.

Harry.

*

Je pousse les portes de l'amphithéâtre 2 en soufflant, sans prendre attention s'il y a quelqu'un qui soit derrière.

Oh, qu'il se le prenne dans la gueule.

Mon moral a considérablement diminué  depuis que Harry et moi avons pris "une pause" j'ai l'impression que tout le monde veut me faire chier.

Et encore plus quand je vois quelqu'un assis à ma place. Cette place, je l'occupe depuis le début de l'année, contrairement aux autres qui changent tout le temps, tout le monde le sait et me la laisse.

Mais là, une masse de cheveux bruns enfouie sous un bonnet kaki y est assise. Je ne sais pas qui c'est, à première vue, personne de mon cours ne porte de bonnet, et ça m'intrigue un peu.

Je redresse la lanière de mon sac sur mon épaule et m'avance pour frapper doucement sur l'épaule de l'intrus.

Contrôle, Louis, contrôle.

Il relève doucement la tête et un sourire fier et chaleureux fend son visage alors qu'il observe ma réaction de ses prunelles vertes.

-Mais... Harry?