𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝟎𝟒 : Chasse

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Après son réveil soudain durant la nuit, Izuku met deux bonnes heures à essayer de se rendormir, en vain. Il eut beau se tourner et se retourner, le sommeil l'avait visiblement quitté. Ne tenant plus en place, il décida finalement de sortir de sa couche et de commencer ses responsabilités plus tôt cette fois. Aujourd'hui, au besoin, c'était son jour de chasse. Le vert s'habille donc en conséquence directement, pour ne pas avoir à revenir si jamais il manquerait de la viande séchée.

Une fois sortit, ses pas le menèrent donc rapidement vers l'endroit qui leur servait à faire sécher la viande que les chasseurs ramenaient régulièrement. Autant fallait-il veiller à ce qu'ils n'en manqueraient pas mais ils devaient aussi faire attention à ne pas trop en avoir et la gaspiller. Chacun avait à cœur les animaux de la forêt et leurs portait, évidemment, un immense respect. Son clan se devait donc de ne tuer que les animaux qui leurs seraient nécessaires à 100%. Et tout était utilisé en totalité. Leur fourrure était utilisée pour faire des capes chaudes lors de leurs traversées en hiver, la viande était divisée et préparée avec soin et les os leur seraient également utilisés pour confectionner des outils ou des armes. Une fois à destination il salua Mina, l'amoureuse de son meilleur ami, qui se chargeait de venir retourner les filets à chaque 2 ou 3 jours au lever du jour pour qu'il sèche parfaitement.

Mina surprise :
Bon matin. Tu es bien matinal aujourd'hui dit donc.

Izuku :
Pas très bien dormi après hier en fait... J'ai fait un drôle de rêve.

Mina :
C'est compréhensible. Laisse-toi du temps Izuku.

Izuku :
Je compte le faire. Mais aujourd'hui je voudrais surtout me changer les idées.

Mina :
C'est une bonne idée.

Izuku :
Alors, est-ce que tu crois que je dois partir à la chasse aujourd'hui ?

Mina :
Hormis le bison, rien n'est une urgence. Ça te va?

Izuku :
C'est pas ce que je préfère d'ordinaire mais pour aujourd'hui, c'est parfait. Leur territoire est loin, ça va me permettre de prendre un moment pour moi! Merci Mina, on se voit demain.

Mina :
Soit prudent.

La remerciant, le vert se saisit donc de son arc, son carquois et son couteau habituel avant de filer. Il faut croire que la chance était de son côté, car la chasse au bison était rare compte tenu de la corpulence de l'animal. Ca lui laisserait donc tout le temps nécessaire pour se ressaisir. Et surtout... Pour réfléchir à ce que, croyait-il, les esprits avaient bien pu essayer de lui faire comprendre la nuit dernière. Simplement pour se rendre sur le territoire qu'occupait les bisons, ça lui prendrait plusieurs heures. Certainement jusqu'à ce que le soleil soit à son zénith. Avant de se diriger vers sa destination, il fait un petit détour par une section de la forêt près de la montagne rocheuse ou s'installent souvent les aigles dont il s'occupait depuis qu'il était petit. Par habitude, Izuku amenait toujours avec lui son aigle favori, Aiko. C'était le premier aigle dont il avait eu la chance de s'occuper et de soigner. Ce qui avait créé un grand lien entre les deux. C'est donc lui qu'il prévoyait amener à la chasse aujourd'hui. En sifflant, il déclara donc sa présence à l'orée des arbres.

Izuku :
Aiko, vient par ici.

L'aigle ne mit que quelques secondes à le rejoindre ou il lui expliqua ses intentions avant qu'il ne reparte au vol pour tournoyer autour du vert, démontrant sa joie de l'accompagner. C'est donc quelques heures plus tard qu'Izuku prit sa première pause. Il s'installa contre un arbre pour boire un peu d'eau de sa gourde et manger une des pommes qu'il avait cueilli sur le chemin.

Izuku :
Et bah, ça fait changement de la pêche.

Au même moment, Aiko vient le rejoindre avec un poisson dans le bec. Il s'installa sur une branche et se délecta rapidement de sa petite récolte imprévue.

Izuku riant :
Oh, je vois. Y'en a qui se mettent bien ici. Bon appétit!

Le vert reprit la route rapidement, ne lui restait qu'une petite heure de marche à la vue de l'emplacement du soleil, Aiko non loin dans le ciel, au besoin. À seulement quelques mètres de sa destination, il tomba sur un bison qui s'était visiblement laissé déranger par l'herbe qui longeait la forêt plus tôt que celle dans l'immense prairie ou le reste de son troupeau était en train de paître.

Izuku chuchotant :
Décidément... C'est ma journée.

Izuku s'accroupit donc derrière un grand buisson et saisit son arc dans son dos, l'arma et visa l'animal. Il avait une vue parfaite dessus et pouvait sans aucun problème l'atteindre au bon endroit d'une seule flèche, lui évitant ainsi de souffrir. Il tendit donc sa corde et tira. Mais cette fois, la chance l'avait oubliée. Car au moment où le bison aurait dû être touché, un bruit du haut des arbres attira son attention, ce qui lui évita la fatalité de la flèche. Et, au plus grand malheur d'Izuku, il se retrouva donc à fixer d'énormes yeux, indéniablement apeuré par l'humain. Le bovidé s'enfuit donc, étonnamment, dans la forêt, à l'opposé du vert et, du même coup des siens.

Sans attendre une seconde, il s'élança à sa suite. Heureusement pour lui que les arbres ralentissaient un minimum la course de sa proie sinon il n'aurait jamais pu la rattraper au bout d'un quart d'heure de course poursuite dans la forêt. Dès que le bison s'arrêta, Izuku tira et, cette fois, ne le rata pas. Leur course les avait menés sur un territoire que le vert ne reconnaissait pas. Il n'avait jamais eu l'occasion de dépasser la clairière au bison, comme son peuple l'appelait. Vivant en grande partie du côté nord de la montagne, il n'allait pas spécialement au sud de celle-ci.

Depuis tout petit il entendait que c'était des terres occupées par plusieurs animaux sauvages qui pourrait se montrer dangereux envers les humains. Et, inévitablement, il venait de tomber sur une meute de prédateurs bien particuliers. Le voilà donc entouré par des loups géants. Le jeune homme savait bien que devant un prédateur il fallait se faire imposant et menaçant dans le but de le décourager mais à cette instant, l'idée lui paraissait complètement invraisemblable et stupide. Six loups se trouvaient de part et d'autre de lui le fixant sans un son, semblant attendre un son de leur alpha qui ne semblait pas encore présent. N'en connaissant que très peu sur cette espèce, Izuku savait seulement que celui qui dirigeait dans la meute avait une "parole" inestimable et qu'aucun membre n'en dérogeait d'ordinaire. Il ne pouvait donc qu'espérer qu'il ne l'intéresserait pas et le laisse repartir sans mal. Autant rêver...

Quelques minutes passent pendant lesquelles l'anxiété ne faisait que monter pour Izuku. Aucun des canidés ne semblait vouloir l'attaquer, mais ils ne semblaient pas plus enclins à partir. Pourquoi cet alpha ne se montrait-il donc pas? La question restait sans réponse pour lui, jusqu'à ce qu'une voix grave le percute de plein fouet. Cette voix...

... :
Qu'est-ce que vous avez encore trouvé les louveteaux? Oh tiens tiens, tu n'es pas d'ici toi. Retourne-toi, lentement, ou Suki s'occupera de toi sans aucun problème.

Suivant donc la demande, ou plutôt, l'ordre, Izuku pivota le plus lentement possible pour ne pas alerter les loups. Il tomba face à des yeux dorés qui ne le lâchait pas du regard, pourtant il n'y décela absolument aucune animosité à l'intérieur. Se doutant bien que ce n'était pas de l'animal dont la voix provenait il leva donc son regard sur la personne la qui chevauchait. Et, c'est là qu'il le vit. Assis là, sur le plus imposant loup qu'il lui est été donné de voir, se trouvait l'homme qui avait occupé ses rêves la nuit précédente.

L'esprit des forêts 〈Katsuki × Izuku〉Where stories live. Discover now