Ce que les Gens semblent...

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Mon groupe et moi arrivons devant une porte aussi large que grande. La porte est grise métallique, luisant sous la lumière blanche et reflétant notre aspect d'enfants timides.

Autour de nous, les adultes passent et repassent... Certains jettent un coup d'œil sur nous.

Mais je sens des yeux qui perdurent sur moi.

La femme rousse sort ce qui ressemble à une plaquette blanche, - une carte peut-être ? – et la pose au centre de deux battants de la porte où est dessiné un cercle blanc visible.

Le cercle émet une lumière verte et un son en sort, comme pour indiquer que c'est ouvert.

La porte s'ouvre en coulissant à gauche et à droite, laissant voir ce qu'elle cache de si précieux.

Elle se met devant nous, nous dominant de sa corpulence et dit d'une voix douce et tranquille :

- Deux par deux, les enfants !

Lentement, les filles cherchent leur seconde, avec une démarche robotique, manipulées par des fils invisibles. Moi, je me tiens, inerte, regardant les choses agirent... et attendant celle qui me cherchera...

Mais je me retrouve toute seule.

J'entends la femme dire quelque chose devant nous avec une fille près d'elle :

- Viens !

Elle s'approche de moi et laisse la fille à mes côtés. Je ne tourne pas la tête pour la regarder, montrant une indifférence totale, me camouflant dans la masse des enfants creux.

Sous l'indication de l'adulte qui nous guide, nous entrons par deux dans la salle blanche.

C'est une salle étroite plus longue que large. Devant moi, je regarde les enfants monter sur une sorte de tapis roulant qui leur fait avancer vers le loin, passant par des jets de fumée opaque pulvérisés.

À notre tour de monter.

Mécaniquement, nous montons sur l'estrade qui précède le tapis. Lentement, nous nous stabilisons pendant que l'engin avance avec nous.

Main dans la main, nous regardons devant... Enfin, elle regarde devant. Mais moi, je la regarde, elle.

C'est une fille fine, peau blanche, joues grises. Son casque est sévèrement ancré sur sa tête. Aucune réaction, aucune vie.

Monotonie...

Elle semble à une poupée malade dans un monde qui l'ignore.

Sa main est froide, sans poigne. Elle semble flotter dans sa tenue un peu plus grande qu'elle. Ses cheveux bruns longs ne bougent qu'au mouvement de l'engin sous nos pieds, contraints à agir comme tel...

Elle semble vide...

Elle semble transparente...

Elle semble...

Morte...

La fumée m'interrompt, jaillissant sur mon casque. Par réflexe, je me protège les yeux, oubliant qu'ils sont déjà protégés.

Ma vue est obstruée. Je sens des sortes de mains sur moi qui m'agrippe soudainement, me paralysant d'effroi. Seul un couinement retentit dans l'espace. Je sens mon corps se dénuder, le froid s'introduit dans chaque pore de ma peau... avant qu'une douce chaleur ne la caresse.

Ma main tient toujours celle de l'autre qui n'a émis aucun son... contrairement à moi.

Je sens un liquide chaud couler sur moi, enivrer mon corps et chaque partie de moi. Un bruit de turbines qui tournent résonne au-dessus de nous. Une masse gluante et mousseuse se déverse sur nous pendant que des mains nous palpent de toutes les coutures.

Les Selts 1. ~ Ceux qui ont des Ailesजहाँ कहानियाँ रहती हैं। अभी खोजें