Ce que la Voix murmure...

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Rien.

Rien...

Le Silence Absolu...

Un calme profond...

Une noirceur inconnue...


Puis doucement... au travers des méandres obscurs et difformes s'allument de petites étoiles timides.

Une onde de son naît tranquillement...

Des murmures circulent dans cette noirceur de néant, sans atteindre une destination exacte. Les étoiles timides ne diffusent aucune source chaude...

Le froid s'extasie dans ce lieu.


Vide.


Je me sens... vide. Sans existence..., sans connaissance...

Qui suis-je ?

Je ne ressens rien...

Pourtant, je m'imagine que je suis là... Quelque part...

Une présence...


Dans cet univers irrationnel, les murmures s'amplifient...

Puis, ils deviennent plus audibles.

Les voix se fondent l'une dans l'autre pour n'en devenir qu'une seule. Je l'entends parfaitement...

Mais elle est suivie d'autres qui refusent de se fondre en elle.

Des lamentations...

- « Écoute ma voix, petit être ! Dix ans se sont écoulés déjà... Mais il n'y a que le temps qui ait changé... Les cris et les pleurs montent encore vers les Étoiles... Le sang appelle le sang... La lame frappe la lame... Le feu venge le feu. Le bonheur n'est qu'un souvenir d'il y a mille ans... Tu as fait la promesse de revenir pour les tiens et, sous la Flamme de l'Orniq, chaque promesse doit être tenue... Il est temps d'accomplir ton destin. Que le Feu de tes Ancêtres veille sur toi. Réveille-toi, petit être... Il est l'Heure de vivre... »


Ces mots soufflent comme un soupir traçant dans le noir des milliers de chemins dorés qui serpentent et zigzaguent avant de se rejoindre en un point entre les étoiles. Les faisceaux lumineux me poussent en avant vers ces astres timides au loin. Parmi elles, une autre naît, devenant de plus en plus grande... Une chaleur s'en dégage au fur et à mesure que nous nous rapprochons l'une de l'autre... Une lumière orangée prend vie... Une forme ondulante se dessine dans le noir...

Une flamme...

La vie...

L'existence...


Je pense...


Je suis...


J'ouvre brusquement les yeux... Loin des manières charmantes des princesses longtemps endormies. Mais je les referme rapidement, ayant été assaillie par une lumière blanche trop violente. Une horrible sensation me parcourt, loin de me faire du bien.

Douleur...

Je bouge mes mains pour me cacher le visage... Je couvre mes yeux de mes bras... La douleur est horrible.

Mes larmes s'enfuient... trouvant un goût liquide à la liberté.

Je reste là, immobile un instant, laissant ma douleur s'estomper.

Les Selts 1. ~ Ceux qui ont des AilesWhere stories live. Discover now