chapitre 4: Enfreindre les règles

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- Tenez, voilà votre chambre, me lança le patron de l'auberge d'un ton bourru, pour manger, descendez quand vous le souhaitez, on vous servira.

Je murmurai un timide remerciement. Ce n'est qu'ne fois seule, que je réalisai ma situation : j'avais une chambre d'hôtel pour moi toute seule, et j'avais toute la soirée pour faire absolument tout ce que je voulais !

Je fis rapidement le tour de la chambre qui comportait un lit simple en bois, une table et un fauteuil qui, je dois dire, était plutôt agréable. Dans un coin de la pièce était posée une immense bassine où je pouvais carrément m'asseoir. J'ignorais à quoi elle servait... Puis je remarquai qu'il n'y avait pas de salle de bain. Avaient-ils ici la moindre notion d'hygiène ici ? Franchement, j'en doutais...

Je pris mon courage à deux mains et sortis de ma chambre. J'allai au comptoir, où un homme avec un bel embonpoint servait des chopes remplies de bière mousseuses à quelques clients.

- Excusez-moi, monsieur ? demandai-je d'une voix timide.

- Qu'est-ce que vous désirez, mademoiselle ? dit l'homme avec un grand sourire qui me le rendit aussitôt sympathique.

- Euh... Comment fait-on pour prendre un bain ici ?

J'avais peur que ma question paraisse stupide. Malheureusement pour moi, il partit dans un grand éclat de rire, attirant le regard de quelques clients attablés.

- Simon ! Viens remplir un bain pour la demoiselle ! cria-t-il derrière lui.

Le jeune homme au grand chapeau de paille qui avait pris le cheval d'Edwin arriva en sifflotant. Quelques minutes plus tard, la grande bassine fut, à ma plus grande horreur, remplie d'eau fumante.

- Voilà, mademoiselle. Si vous avez encore besoin de moi, n'hésitez pas, me dit le garçon avant de partir.

- Merci... lançai-je sans réelle conviction.

Je regardai avec dégoût la bassine pleine. Avait-elle été nettoyée entre deux passages ? Finalement, après une bonne demi-heure d'hésitation, je me déshabillai et m'assis dans la bassine. Après m'être rincée, j'avais dû avouer avouer que l'eau chaude était plutôt agréable après la longue marche que j'avais effectuée.

Une fois habillée, je sortis de ma chambre. Le soleil avait presque terminé sa descente vers l'horizon et la place était complètement ombragée. Je décidai d'aller voir de plus près la grande tour qui m'avait intriguée lors de mon arrivée. D'ici, le chemin semblait facile. Je devais prendre l'escalier là-bas, puis quelques rues vers la droite avant d'arriver.

Malheureusement, ces quelques rues n'existaient pas.

Commençait alors mon long périple à travers le dédale de monuments tous plus majestueux les uns que les autres. Je traversai une arche où j'eus pour la première fois le vertige. Je traversai une étrange place magnifique avec une sorte d'aquarium rempli de poissons que je n'avais encore jamais vus, jusqu'à ce que j'arrive à une grande porte en pierre bleue. Je posai une main sur la pierre froide.

- Du saphir ? m'exclamai-je.

Je levai la tête. La porte de la ville ressemblait à celle que j'avais vue avec Edwin. Deux gardes la surveillaient. Dehors, l'herbe était d'un vert d'émeraude, et je pouvais distinguer un morceau de forêt... Et si j'allais y faire un tour ?

Edwin m'avait pourtant interdit de sortir de la ville. Et pour quelles raisons ? J'étais libre de faire ce que je voulais, il n'était pas mon père après tout, ni mon frère. Je m'avançai

- Halte ! Qui êtes-vous ? me demanda un garde.

- Je m'appelle Amalis. Dis je tranquillement.

Le second garde feuilleta rapidement un petit livre semblable à un dossier. Il pointa du doigt un bout de la page à son collègue et annonça :

Seul l'avenir nous le diraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant