Chapitre 34

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Noahm

Nous sommes assis l'un en face de l'autre.

Personne ne parle.

Seul le martèlement de la pluie cognant sur les volets bercent cette atmosphère pesante.

Nous nous défions du regard, du moins je la défie.

Ma jambe tressaute et mes doigts viennent agripper le bijou autour de mon poignet.

Ses yeux sont vides, on dirait qu'elle est partie loin, sûrement dans ses souvenirs.

Mais moi, ce que je demande maintenant, c'est de récupérer ceux que l'on m'a arrachés.

Ma mère se redresse et vient planter son regard sombre mais si maternelle dans les miens.

La copie conforme des siens.

Petit, mon père ne me répétait sans cesse qu'il était fier que je possède les mêmes yeux que ceux de ma mère.

Car pour lui, je représentais la fusion parfaite d'un amour passionnel.

Mon père...

Elle s'éclaircit la gorge avant de prononcer.

— Qu'as- tu lu...en haut ?

— La vérité.

Actuellement, je bluff.

Dans les lettres il n'y avait que des récits de différents souvenirs en famille ou encore nos sorties aux musées.

Il relatait tout.

Le moindre souvenir.

Ma mère hoche la tête, comprenant qu'il n'y a plus d'issues.

— Mmh...je me doutais bien qu'un jour je serai contrainte de te dire la vérité.

Elle se lève, m'intimant de la suivre.

Nous montons les escaliers, puis bifurquons dans l'atelier de mon paternel.

Ma mère s'accroupit face au bureau et en sort un carnet, caché dans un sous tiroir.

J'en étais sur !

Il planquait bien quelque chose.

— Tiens, lis le...dedans tu auras toutes les explications. J'étais censé te le remettre à tes dix huits ans mais...tes résultats s'amélioraient et après tu l'as rencontré. Tu n'es plus le même...j'ai enfin retrouver mon Noahm...

Mes yeux restent fixé sur ce carnet en cuir rouge, les pages sont jaunes et toutes froissées.

Ma mère reduit la distance entre nous, jusqu'à me prendre dans ses bras.

Je reste figé un moment avant de moi aussi à mon tour, lui rendre son étreinte.

Son odeur de fleurs printanières emplit mes narines.

Comme lorsque j'étais enfant..

— Je t'aime mon fils, ne l'oublie jamais.

— Je t'aime aussi maman.

Une larme rebelle s'échappa de son œil.

Cela doit bien faire dix ans que je n'ai pas prononcé ses trois mots.

Pourtant il n'y à que sept lettres.

Rien de plus simple que de les dire.

Mais leur valeur est immense...

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