Chapitre 33

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Margaux

J'entre en trombe dans ma chambre, ma main sur mon cœur, afin de ressentir ses battements, malgré le fait que l'on vient de me l'arracher.

Ma respiration commence à dérailler.
Pas ça...c'était censé être fini !

Ça va faire plus d' un mois que je n'ai pas fait la moindre crise d'angoisse.
Reprends toi.

Ces mots tournent en boucle dans mon esprit, ne le lâchant plus.
M'emprisonnent dans une cage inaccessible de l'extérieur.

Menteuse
Menteuse
Menteuse

Menteuse, menteuse, menteuse, menteuse, menteuse, menteuse, menteuse, menteuse, menteuse, menteuse, menteuse, menteuse, menteuse, menteuse, menteuse,menteuse,

Papa aussi me traitait de menteuse quand j'étais petite...

" C'est faux, je n'ai jamais frappé ta mère ! Tu n'es qu'une menteuse, c'est grave Mag... J'ai simplement attrapé son poignet pour la faire asseoir et on a discuté comme des grands adultes."

Pourtant, jusqu'à mes dix ans, dans mon cauchemar ce n'était pas cette vérité...
Je m'en souviens aussi... c'est moi qui suis venu voir maman, qui attendait tous les soirs que vous dormiez, qui aller voir ma soeur dans son berceau pour que rien ne lui arrive.

Lui aussi disait la même chose quand je ne voulais pas faire ce qu'il voulait.

" Personne te croira, ils te traiteront de menteuse. Je suis plus grand que toi, tu es nouvelle, alors j'ai raison."

Pourtant je disais la vérité, je ne voulais pas...

Menteuse
Menteuse
Menteuse

Il faut que ça cesse !

Menteuse
Menteuse
Menteuse

Arrête !

Je veux que tout ça cesse !

Des bruits sourd viennent perturber mon audition, me stressant davantage.

La friction qu'exerce mes ongles sur ma peau ne me fait aucun effet.

Je cherche désespérément à me reconnecter avec la réalité mais tout m'échappe.

Il ne faut pas que l'on me voit ainsi.
Et s' il arrive ?

Je pars donc me réfugier dans les toilettes, puis je ferme à double tour derrière moi.

Mes jambes cèdent, mon postérieur rencontre la froideur du carrelage.
Froid comme le trou dans ma poitrine laissé par ses paroles.

Ma vision est totalement obstruée par mes pleurs s'intensifiant au fur et à mesure.
Respire...

Je me recroqueville sur moi même cherchant du réconfort dans mes propres bras.
Ils sont froids.
Pas comme ceux d'une personne aimante venant vous rassurer.

Toutes sortes de pensées me viennent, mais je ne veux pas céder.
Contrôle toi...

Éloigne des pensées noires, je me suis promise de ne jamais y céder.

Du sang dégouline maintenant de mon bras.
Il s'accumule sous mes ongles qui n'ont pas cessé de gratter mon épiderme.

A cette vision mon estomac se retourne.

Raviver Where stories live. Discover now