Chapitre 31

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Margaux

Je n'arrive pas à comprendre...

Noahm dort dans mes bras depuis deux heures maintenant, ça fait plus deux semaines que je viens le voir chaque après-midi chez lui.

Il ne vient presque plus en cours et il est dans un piteux état.

Lui qui aime tant le sport n'a pas couru depuis un bon bout de temps.

Je lui ai même proposé de courir avec lui alors que je déteste ça !

Suite à quoi j'ai eu pour unique réponse un soulèvement d'épaule.

Sa tête est posée sur mon ventre et ses bras encerclent mon buste.

Comme à son habitude.

Sa respiration reste calme, sa bouche est entrouverte.

Le voir ainsi est tellement reposant...

Un cil est posé sur sa joue, mes doigts viennent l'enlever délicatement.

Fais un vœu mon cœur.

Mes doigts se mettent à tracer les fins traits de son visage, passant de sa mâchoire structurée puis de son nez remonté à ses yeux fermés.

Des cernes violacées viennent orner le dessous de ses yeux.

Ça se voit qu'il ne dort plus...à part quand je viens, Noahm se laisse aller à quelques heures de sommeil.

Relisant sans cesse la même page, je n'arrive plus à me concentrer sur mon livre, même après plusieurs tentatives.

Pourtant c'est ma trope préférée !

Un ennemy to lover entre une jeune chanteuse et un producteur de musique froid ainsi que arrogant.

Cliché mais ça fonctionne toujours autant.

La porte de la chambre s'entrouvre laissant passer une fine arête de lumière ainsi que la tête de la maman de Noahm.

Cette femme est si douce.

Elle possède pareillement quelques cernes, son teint est plus fatigué qu'à son habitude puis ses cheveux blonds ont perdu de leur éclat.

Elle regarde son fils comme la septième merveille du monde.

C'est si beau...

- Il dort ? Chuchota t'elle à mon attention

J'hoche la tête, caressant tendrement ses cheveux ébènes.

Les épaules de sa mère se détendent, enlevant un infime poids qui la crispait depuis ses quelques jours.

D'une certaine manière c'est assez comique de voir une petit bout de femme s'inquiéter autant pour un grand garçon d'extérieur si inaccessible.

C'est elle qui m'a appelé pour que je vienne le voir, voulant le faire sortir de sa grotte.

Nous ne sommes sortis que deux fois.

Une pour aller à la librairie,

Et la deuxième pour qu'il m'accompagne balader Oasis.

Il refuse pour l'instant de parler et esquive tous les rendez-vous avec son psychologue.

On dirait que la vie veut nous tester en permanence pour savoir jusqu'à où allons nous tenir.

Si ce n'est pas l'un, c'est l'autre qui chute au bord du précipice rattrapé seulement par le bras de l'autre.

Raviver Où les histoires vivent. Découvrez maintenant