Chapitre 41

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— Votre silence crie bien plus que votre bouche ne le pourrait, docteur. Vous m'angoissez davantage en gardant le silence volontairement, murmura Elhéa, ses mains agrippant fermement les accoudoirs de la chaise.

— Continuez-vous de fumer ?

— Je ne fume plus depuis un long moment, pourquoi me demandez-vous cela ? Demanda Elhéa, essayant de dissimuler son anxiété grandissante.

Le docteur prit une profonde inspiration avant de répondre, choisissant ses mots avec précaution. Les mots semblaient peser lourdement sur ses épaules alors qu'il se préparait à prononcer le diagnostic qui allait changer sa vie à jamais.

— Vous êtes atteinte d'une ménopause précoce, c'est la raison pour laquelle vous ne voyez plus vos règles depuis deux mois. Je suis navrée, votre altesse, déclara le docteur d'une voix lourde de tristesse.

— Docteur, ce n'est vraiment pas le moment pour les formalités, déclara Elhéa en se redressant sur la chaise. Expliquez-moi ce que j'ai clairement, je vous en prie. S'exclama-t-elle en se redressant sur la chaise, ses yeux remplis de larmes.

Le docteur se racla la gorge, les traits tendus par la gravité de la situation. Ses yeux se posèrent sur Elhéa, dont le visage trahissait un mélange de confusion, de peur et d'incompréhension. Il sentit le poids de la responsabilité qui pesait sur ses épaules et inspira profondément avant de prendre la parole.

— La ménopause précoce correspond à la disparition définitive des règles avant l'âge de quarante ans. Elle survient parce que les ovaires ne libèrent plus d'ovules régulièrement et cessent de produire les taux d'hormones reproductrices normalement produites avant la ménopause.

Elhéa sentit son cœur se serrer à cette annonce. Le choc et la tristesse se mêlaient en elle, mais elle se força à garder son calme. Les mots résonnaient dans la pièce, emplis d'une détresse et d'une peur palpables. Le silence qui s'ensuivit fut assourdissant, rempli de la cruelle réalité qui venait de frapper Elhéa de plein fouet. Les émotions tournoyaient dans son esprit, lui laissant un goût amer de mélancolie et de désespoir.

— Vous pensez donc que le fait que j'ai fumé par le passé est la cause principale ? Demanda Elhéa dans un murmure.

Les mots résonnaient dans la pièce, chargés d'une émotion si déchirante qu'ils semblaient faire vaciller les murs eux-mêmes. Elhéa attendait fébrilement la réponse du médecin, espérant contre toute attente que cette terrible nouvelle ne fût qu'un cauchemar cruel, prête à affronter l'inexorable réalité qui l'attendait.

— C'est ce que révèlent les résultats de vos examens, dit-il en tendant des copies à la jeune fille. Elle les saisit, tandis que ses mains tremblaient de frayeurs.

— Les ovaires sont sensibles à certains composants du tabac.

La jeune fille releva les yeux vers les docteurs, les yeux embués de larmes de regrets. Elle se rendait compte de la manière dont elle avait joué avec sa santé pour des plaisirs éphémères qui avaient pourtant des conséquences désastreuses.

— Il n'existe que deux solutions si vous avez le désir d'enfanter à l'avenir.

— Lesquelles ? Demanda-t-elle avec des trémolos dans la voix.

Le docteur lui expliqua en détail les différentes possibilités, les traitements disponibles, les risques et les probabilités de guérison. Il lui assura qu'ils mettraient tout en œuvre pour la soutenir dans cette épreuve.

Elhéa sentit un frisson glacé parcourir son échine. La ménopause précoce, elle n'avait jamais envisagé une telle éventualité. Son souffle se coupa un instant alors que les larmes menaçaient de couler. Elle ferma les yeux, essayant en vain d'échapper à la cruelle réalité qui venait de lui être dévoilée.

Elhéa se leva subitement de la chaise, ne pouvant plus réfléchir correctement tandis qu'elle se dirigeait lentement vers la sortie.

— Ne partez pas ainsi, déclara le docteur tandis qu'elle s'apprêtait à ouvrir la porte.

Elle sentait le regard compatissant du médecin sur elle, mais rien ne pouvait apaiser la tempête de douleur qui faisait rage en elle. Néanmoins, elle ne se retourna pas, elle courut à toute vitesse en courant dans le couloir de la clinique.

Alors qu'Elhéa traversait le couloir de l'hôpital, les murs semblaient se refermer sur elle, l'oppressant de leur silence accusateur. Chaque pas résonnait comme un rappel cruel de sa propre fragilité, de sa propre imprudence.

 Les mots du médecin résonnaient encore en elle, créant un écho lancinant dans son esprit tourmenté. Son cœur battait à tout rompre, empli de regret et de chagrin.

Les pieds d'Elhéa semblaient ne toucher terre, comme si elle était transportée par une force invisible, poussée par la douleur insoutenable qui lui transperçait le cœur. Ses larmes tombaient en cascade, brûlantes et amères, laissant derrière elles des traînées salées sur ses joues pâles et crispées par la désolation.

 Chacun de ses pas résonnait dans le couloir désert, comme un écho de sa propre souffrance. Les murs semblaient se rapprocher dangereusement, menaçants, prêts à s'effondrer sur elle et à l'engloutir dans un abîme de désespoir infini.Elle voulait crier, hurler sa colère, son chagrin, son injustice, mais aucun son ne sortait de sa gorge nouée par l'angoisse. 

Tout semblait s'effacer autour d'elle, ne laissant que le vide béant de son chagrin pour la consumer.Elle atteignit enfin la sortie, mais ne put se résoudre à franchir le seuil. Son corps secoué de sanglots, elle s'accrocha désespérément à la poignée de la porte.

Alors qu'Elhéa se tenait devant la porte, les mots du médecin continuaient de résonner dans sa tête, comme un écho lancinant qui la tourmentait. Sa respiration se faisait difficile, ses yeux embués de larmes ne pouvaient cacher la douleur qui la consumait de l'intérieur. Chaque fibre de son être tremblait sous le poids de cette terrible nouvelle, de ce destin implacable qu'elle devait désormais affronter.

Elle ouvrit la porte lentement, laissant échapper un sanglot étouffé, se préparant à affronter le regard de celui qu'elle aimait pour lui annoncer la nouvelle qui allait bouleverser leur existence à jamais.

Arrivée enfin à la voiture dans laquelle son chauffeur l'attendait, Elhéa s'effondra sur le siège, laissant échapper un sanglot étouffé. Des images de sa vie passaient en boucle devant ses yeux embués de larmes : les soirées, les cigarettes fumées à la légère, les promesses de lendemains insouciants.

Comment allait-elle informer celui qu'elle aimait qu'elle ne pourrait peut-être jamais lui donner d'enfant ? La douleur muette qui la consumait semblait lui brûler les entrailles. Les rêves qu'ils avaient bâtis ensemble s'effritaient maintenant entre ses doigts tremblants, se dissolvant dans l'air froid de cette journée funeste.

Avec une détermination mêlée de désespoir, Elhéa redressa la tête, essuya ses larmes et prit une profonde inspiration tout en déverrouillant son téléphone afin de contacter Soen.

 Elle savait qu'elle devait affronter cette épreuve avec courage, qu'elle devait trouver la force de surmonter cette tragédie qui s'abattait sur sa vie comme un coup de tonnerre inattendu.

 Le regard perdu dans le lointain, elle murmura les mots qu'elle redoutait de prononcer : 

— Mon amour, il faut que je te parle...

 Les mots semblaient s'échapper de sa bouche avec une douleur lancinante, comme si chaque syllabe était une lame qui lui transperçait le cœur.

𝗠𝗜𝗘𝗟 & 𝗙𝗜𝗘𝗟Unde poveștirile trăiesc. Descoperă acum