Chapitre 8 : À bout de souffle

426 41 7
                                    

Bonjouuuur ! Les chapitres mettent beaucoup de temps à arriver, mais ils arrivent, c'est le principal haha ! Je vous laisse découvrir le 8 sans plus tarder !


Je claque la portière et me retrouve nez à nez avec une petite cabane en chaux, peinte en blanc. Son toit pentu a l'air d'être recouvert de paille brunie. Une porte en bois clair et deux fenêtres visibles. Tout autour de nous, des rizières. Je commence à comprendre. Comment Lexa peut-elle avoir accès à la cabane d'un riziculteur ?

— Suis-moi, traduit Lexa.

Sans répondre, je regarde Lexa s'approcher de la porte et pénétrer une clé dans la serrure. Au moins, rien d'illégal cette fois. Je la laisse entrer et disparaître avant de la rejoindre. À l'intérieur, les murs sont d'un blanc immaculé. Il y a deux autres fenêtres sur la façade opposée. Une sorte de cheminée d'une forme qui m'est inconnue. Deux pièces visiblement, car une porte se dévoile dans le fond à droite. Au milieu de la pièce principale, un canapé, c'est un clic-clac. À gauche, une toute petite table, assez grande pour manger en solitaire. Derrière, un petit évier avec une arrivée d'eau froide. Un meuble au-dessus et son unique porte. On devine très bien l'usage premier de ce genre d'endroit.

— Tu peux mettre tes affaires ici, dit-elle en désignant mon sac à dos.

Je le pose au pied du clic-clac. Pendant ce temps, Lexa installe la table. Elle sort deux sandwichs de son sac à dos, qu'elle dépose sur le carré de bois, avant de se diriger vers le placard. Elle attrape deux verres. Je sors alors la bouteille d'eau que j'avais prévue sous ses conseils et je la place à côté des deux verres, proches du dîner. Mon hôte tire sa chaise et m'invite à faire de même.

— Bocadillo de jamón ibérico, dit-elle dans un espagnol parfait. ... ... ... Sandwich au jambon ibérique.

J'en salive déjà. L'emballage aluminium est vite retiré, laissant apparaître un pain blanc plutôt banal. En revanche, la viande a l'air succulente. Mon hôte ouvre ma bouteille pour nous servir un verre. Avec malice, Lexa attrape le sien, elle le lève vers moi. Je comprends qu'elle veut trinquer, j'entre dans son jeu. Après avoir bu une gorgée, nous croquons dans nos sandwichs respectifs.

— Mmh ! Ché trop bon !

Je vais pour sortir mon téléphone afin de traduire, mais Lexa me fait comprendre qu'elle a saisi le sens de ma phrase. Je croque un nouveau morceau, avant de tout de même sortir mon smartphone et de lui poser une question.

— Dónde estamos? [*Où-est-ce qu'on est ?]

— T'es-tu déjà demandé pourquoi je viens ici en vacances chaque été ?

Je fais non de la tête, elle lance une nouvelle traduction.

— Mon grand-père était riziculteur dans le Delta. Nous venions lui rendre visite chez lui chaque été. Ici, c'était sa cabane de travail. Il me l'a laissée à sa mort, il y a trois ans.

Je suis toujours autant impressionnée par sa faculté à prononcer le français. Elle n'a pas l'air si attristé que ça par la disparition de son aïeul. Je repasse ses mots dans mon esprit, tout en regardant la pièce. Est-ce qu'elle ramenait une fille chaque été dans cette cabane depuis trois ans ? Mieux vaut ne pas y penser. Comme si elle avait lu dans mes pensées, Lexa me fait une nouvelle traduction :

— Tu es la première personne qui n'est pas de ma famille à venir ici.

— Gracias por confiar en mi también. [*Merci de me faire confiance, toi aussi]

Pour toute réponse, elle croque dans son sandwich avec son air malicieux. D'un coup, la scène me semble étrange. Si Lexa m'a amenée ici ce soir, c'est pour une unique raison, n'est-ce pas ? Coucher ensemble. Quand bien même l'objectif est de nous voir, la finalité dans son esprit est forcément celle-ci, non ? Je crois surtout que c'est la finalité que j'espère de mon côté. Je n'ai de cesse de repenser à notre moment intime en haut du phare. Oui, je désire être avec elle et la voir le plus souvent, mais il existe essentiellement une chose qui m'intéresse : redécouvrir le charnel avec elle. J'aimerais pouvoir me baigner dans son corps à chaque minute, à chaque second que l'Univers a créé. Je veux sentir son être entier contre le mien.

Arroz - Un été calienteWhere stories live. Discover now