Je grimace, rien qu'à ce mot « morveuse », pour qui il se prend ? Mais il a raison, je dois me ressaisir si je ne veux pas finir entre quatre planches. Son message est bien passé.

Il passe son index dans une de mes mèches de cheveux comme pour la contempler et arbore un léger sourire.

— Pourquoi tu rigoles ? Lui demandé-je nerveusement.

— C'est drôle comme, dès qu'il ne reste qu'un infime espace entre nous, madame-je-trouve-toujours-une-répartie, ne trouve plus aucun mot à prononcer.

Je laisse entendre un grognement et le repousse avec mes deux mains plaquées contre son torse. Sentant par la même occasion la forme de ses muscles à travers son t-shirt. Il ne recule pas d'un centimètre. Ça ne m'étonne pas.

— Je n'ai simplement pas envie de gaspiller ma salive pour quelqu'un comme toi. Maintenant, j'aimerais voir ma chambre, pour que je puisse avoir la paix et ne plus t'avoir dans les pattes !

Il s'esclaffe et finit par reculer d'un pas pour me permettre de passer. Il est tellement arrogant. Je ne sais pas comment je vais réussir à tenir une année avec lui, alors qu'en même pas vingt-quatre heures, j'ai déjà envie de lui balancer ma chaussure au visage !

Allongée sur le lit, je contemple le plafond, perdue dans mes pensées. Je regarde le cadre qui porte la photo de ma mère et moi posé sur ma table de chevet, et je prends mon téléphone. Entendre sa voix et voir son sourire me procurent un sentiment doux-amer. Elle me manque.

— Regarde ma fille comme tu es belle.
— Maman arrête ! Tu as vu ce que tu m'as fait ?! Je ressemble à un clown ! *rire*
— Mais tu restes magnifique !

Ce jour-là, c'était une fête de fin d'année et elle s'est amusée à me maquiller. Elle n'avait aucun talent dans ce domaine, c'est certain.
Je visionne une seconde vidéo remplie de nostalgie.

— Oh, tu vas voir !
— Non, maman ! Je ne l'ai pas fait exprès, je te jure !
— Et en plus, tu jures !

Cette journée, j'ai pris plaisir à lui vider le sac de farine sur elle. On a couru autour de la table pendant d'innombrables minutes pour qu'elle puisse se venger.

Quelqu'un frappe à la porte. Sans aucun doute, c'est Jace qui passe sa tête. Je reviens soudainement à la réalité, mon sourire s'efface spontanément et j'essuie discrètement la petite larme qui coulait sur ma joue.

— Tu parlais à qui ?

Je fronce les sourcils. Il a sûrement entendu le son provenant de mon téléphone. J'espère que ce n'est pas le genre de personne à écouter derrière les portes.

— À personne.

— Il y a Declan qui veut te voir en bas.

Je me lève du lit et passe devant lui. Il me stoppe brusquement, les traits de son visage expriment une inquiétude, mais il s'efforce de paraître passif.

— Tu as pleuré ?

Je secoue la tête. Il a dû remarquer mes yeux rougis par la tristesse. Je devrais faire attention, ça m'évitera ce genre de questions.

The fallen brotherhoodOù les histoires vivent. Découvrez maintenant