Chapitre 1

158 6 4
                                    

Il est temps pour moi de dire au revoir à cette maison . Mon père m'attend déjà dans la voiture. Je finis de ranger mes dernières affaires dans ma valise et de la refermer. Je prends le cadre de ma mère, et c'est le souffle court que je l'enfonce dans mon sac à dos.

Elle a perdu la vie dans un accident de voiture il y a un an, alors que je me trouvais à l'arrière du véhicule. D'après les infirmières de l'hôpital, j'ai réussi à m'en sortir de justesse, mais heureusement, je suis sortie sans aucune séquelle. Si ce n'est-ce le souvenir insoutenable de cette journée avant que tout ne se brouille et mon père devenu plus que protecteur envers moi.

Toutefois, il doit partir en déplacement, et moi, je désirais achever ma dernière année de lycée afin de pouvoir intégrer l'université d'Oxford. Depuis toujours, j'ai eu l'ambition de devenir écrivaine, ma mère était impliquée, et je compte bien suivre son parcours.

Il n'était pas du tout rassuré de me laisser toute seule et c'est le cœur très lourd qu'il a finalement accepté de me laisser poursuivre mon rêve.

Nous avons réussi a dénicher un appartement dans le Massachusetts. Compte tenu de la distance, j'ai dû changer d'établissement scolaire, qui est situé à proximité de mon futur logement. Heureusement pour moi, cela n'a aucun impact sur mes études. J'appréhende simplement mon arrivée. En étant nouvelle, tout le monde me verra comme si je venais d'une autre planète. J'en frissonne, rien qu'à l'idée de devoir supporter les regards lourds de questionnements et de jugements.

Les souvenirs d'ici, et l'odeur de ma mère qui imprègne chaque recoin de la maison vont me manquer. Je referme la porte d'entrée derrière moi avec une grande mélancolie.

Je me rapproche de la voiture et je dépose mes bagages dans le coffre. Après l'avoir refermé, je me retourne et je reste immobile devant ma maison pour la contempler une dernière fois.
Mon père, impatient, commence à klaxonner, ce qui me fait sursauter de frayeur. Je prends une grande inspiration et m'installe du côté passager.

— Tu m'as foutu la frousse ! Je lui fais remarqué.

— Je sais. Mais je te rappelle que ton avion ne va pas t'attendre jeune fille. Tu n'as rien oublié ?

Je secoue la tête négativement et j'attache ma ceinture. Je ne peux m'empêcher de penser que je ne reviendrai plus jamais ici, à Kansas City dans le Missouri.

Alors que la route se déroule dans une atmosphère morne, mon père interrompt le silence en diffusant de la musique. Je l'observe chanter comme si sa vie en dépendait. Je ne peux retenir mes lèvres qui s'étirent en un sourire tandis que je soupire d'exaspération.
Finalement, il réussit à m'entraîner avec lui dans sa folie.

La route s'est passé plus vite que je ne l'aurais imaginé. Me voilà maintenant à l'aéroport. Mon père m'aide avec mes bagages pour les envoyer en soute.
Une voix féminine retentit dans un micro qui nous fait tendres l'oreille.

— Mesdames et Messieurs, nous vous informons que le vol pour Boston est maintenant prêt pour l'embarquement. Nous prions à tous les passagers de se rendre au lieu indiqué sur leur billet.

Je cherche à capter le regard de mon père, les yeux embués de larmes. Il me serre fort dans ses bras et m'embrasse sur le front.

— Surtout, tu m'appelles quand tu seras arrivée à Beverly ! Et je veux des nouvelles de toi le plus souvent possible.

— Oui papa ! Ne t'en fais pas.

— Je ne me le pardonnerais jamais s'il t'arrivait quoi que ce soit !

Il semble inquiet, mais j'aimerais que pour une fois il puisse me faire confiance.

— Il ne m'arrivera rien, promis.

The fallen brotherhoodWhere stories live. Discover now