2.Maéva

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Un mal de crâne épouvantable ma bien pourrit la nuit et semble bien parti pour poursuivre sur sa lancée, toute la journée.

Évidement que je meurs d'envie de voir Coral, ma meilleure amie depuis notre premier jour de collège. En revanche, quand la douleur qui s'est incrustée dans mon cerveau m'oblige à froncer les sourcils quand j'allume la lumière de la salle de bain, je suis loin de crier ma joie.

"Tu es magnifique, les garçons vont te courir après et il ne faudra pas que tu les laisses te dévorer."

C'est ce que je me dit en croisant mon reflet dans le miroir. Pas que je sois narcissique à ce point, mais seulement parce que c'est ce que me répétait sans arrêt Amélia. Ma grande sœur.

On nous appelées « les fausses jumelles ». Yeux turquoises, crinières blondes ondulant sur nos épaules. Même nez fin. Seuls treize mois séparaient nos naissances, de ce fait, nous étions similaires en tout point. Sauf un.

Alors que je consacrais mon temps à faire mes devoirs, quand je n'allais pas frapper dans une balle de Tennis, Amélia traînait, sortait avec ses rares amies et était la fille la plus populaire de l'université de New-York.

Ce que tu ne m'avait pas dit... je souffle sur mon reflet, le visage dégoulinant de l'eau fraîche dont je viens de l'asperger, c'est que ça fait aussi mal de se bourrer la gueule !

Une douche plus tard, je suis fin prête (quoique encore déboussolée), lorsque je descends les escaliers deux par deux, parviens à la porte, d'où je récupère le perfecto accroché et l'enfile à la va-vite avant de sortir. Quand je passe mes doigts sous mes cheveux pour les balancer par-dessus le cuir, un bruit de carton que l'on ouvre dans mon dos me fait stopper net, la main encrée sur la poignée.

Je jette un regard morne sur ma mère, occupée à tirer toute sorte de matériaux de l'un des cartons qui jonchent la table pour six personnes de la salle à manger, qui est devenue un véritable atelier de confection digne des lutins du père noël, depuis plusieurs jours. Après tout, il faut bien qu'elle serve à quelque chose, puisque nous ne sommes plus que deux, ma mère et moi, et que je préfère prendre mes repas à l'extérieur, à la Fac, ou grignoter des sandwichs dans mon lit.

Mac Do. Rendez-vous avec Coral, je réponds quand à ma mère lorsqu'elle soupire sans pour autant quitter ses bijoux fantasy du regard. Je sais pertinemment ce qu'elle évite de croiser : mon nouveau look. Plus précisément, les vêtements que je portes et qui appartenaient à Amélia.

Alors je soupire à mon tour, et me précipite dehors sans me retourner.

                                                                   ***

Laisse, c'est moi qui offre ! Me coupe Coral, alors que je glisse une main dans la poche de mon jean troué de part en part, à la recherche de ma carte bancaire.

Si tu tiens tellement à profiter de ta nouvelle richesse, je souris en la laissant payer nos commandes.

Le garçon derrière la caisse ne la lâche pas des yeux tandis qu'il lui rend sa carte. Il nous informe que cela va prendre un peu de temps, et je le remercie intérieurement de ne pas hausser la voix. Ma tête est sur le point d'exploser avec le brouhaha des clients.

Évidemment, ce faire un Mac Do à l'heure du rush, un samedi qui plus est, n'est sans doute pas la meilleure idée du monde. Je n'ai cédé qu'à cause des menaces de mort de ma meilleure amie qui me reprochait notre éloignement de ces dernières semaines. Coral est la dernière amie qu'il me reste. La seule que j'ai tenu à garder. Entre intello on se comprend !

Concours New Romance Fyctia 2024Where stories live. Discover now