STALKER. 11

226 11 0
                                    

Je regardais tes yeux qui scintillaient si fort malgré le peu de lumière que délivrait la petite cabane.

Tes yeux verts.

Et ces larmes qui dévalent petit à petit ton visage. Mes yeux les suivaient jusqu'à ce qu'elles s'éclatent contre le sol.
Je les voyaient à peine, dues au sol qui m'apparaissait noir comme toutes les pensées qui me traversaient la tête.

Devais-je te sortir de là? N'était pas ce pas trop facile pour toi?

J'étais perdu.

J'entendais tes dents s'entrechoquées entres-elles. Ce bruit me ramenait à la réalité.

- S'il te plaît! J'ai tellement froid!

Je craquais sous tes multiples plaintes. Au fond, j'étais faible face à elle, face à toi, Emma.

- D'abord, écoute moi. Tu sais Emma, mon but est en aucun cas de te faire du mal, vraiment.

- Pourtant..

- Non, laisse-moi terminer. Moi, je t'aime tout simplement! Et toi aussi! Alors pourquoi me repousses-tu sans cesse et de cette manière, au fond ça fait très mal ce que tu fais Emma. Ça me tue, petit à petit.

Seul le silence me répondait.

- Bon, attends-moi-là que j'aille récupérer l'échelle. Ah et aussi, n'ose pas abuser de ma gentillesse, d'accord Emma?

Ta petite tête allait de haut en bas.

Une fois arrivée à ma hauteur, je te posais la couverture que j'avais pris soin de te prendre. Immédiatement, tu la resserrais contre toi.

Je ne pus m'empêcher de lâcher un sourire face à cette scène. T'étais mignonne quand tu le souhaitais.

Tout le reste se faisait ensuite dans ce silence, le retour à la maison, la cuisine. Ce silence n'était ni pesant, ni calme.

L'heure était de dormir même si honnêtement, je ne me sentais aucunement fatigué. Par contre toi, Emma, tu avais de lourdes cernes.

- Ne sois pas surprise si je ferme à clé ta chambre. Je ne serais pas loin, si tu as besoin de quelque chose, et bien crie mon prénom. Je devrais t'entendre.

Évidemment, je lui ai enlevé son portable et tout moyen de communication. Je ne suis pas stupide à ce point.

Enfin, je vais pouvoir lire les messages que tu envoyais à ce salop d'Antoine Klein. Je suis sûre d'une chose venant de ce garçon, il en pince pour toi et rien que dit penser, cela me rendais jaloux et énervé.

Une fois sur le pas de ta chambre, tu y rentrais et te retournais vers moi.

Tu semblais toute docile maintenant que s'en était presque suspect.

- Je te souhaite une bonne nuit et de bien dormir, Emma.

Sur cette phrase, je refermais la porte ayant comme dernière image de toi; ton corps face à moi et tes yeux qui me regardaient.

C'est encore une nouvelle fois le silence qui me répondait, avec le bruit sourd en arrière-plan du cliquetis de la serrure.

Mais avant de partir, je te chuchotais les seuls mots qui te seront toujours destinés.

- Je t'aime.

Je t'aime pas.  STALKEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant