Chapitre XI

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Le son de la lourde porte qui se refermait devant moi résonnait en écho derrière moi. Je ne distinguait rien, traversant un brouillard épais tandis qu'une brise faisait frissonné mes membres. Un halo de fumée se dégageait de mes lèvres à chaque respiration. Il faisait très froid.

Avances dans les méandres de ton passé.

Une voix féminine, que je ne connaissais pas, s'élevait dans les airs. Un pied devant l'autre je m'avançait sur un pont de pierre. Le son d'un cours d'eau sous mes pieds parvenait à mes oreilles. J'avais l'impression que ce pont était sans fin. Aucune rambarde à laquelle se tenir, je m'approchais du vide pour y observer le fond : Rien. Le brouillard bloquait la vue.

Enfin, une lueure verte s'élevait au loin dans le brouillard face à moi, plus loin sur le pont. Je distinguait alors, plus je m'avançait, deux large miroirs qui me barraient la route. Il couvraient chaque côté du pont. Aucun reflet, les miroirs étaient semblables à deux fenêtres dont la réflexion n'étaient qu'une épaisse fumée verte.

Un bon choix, et tu avances sans encombres.

Encore cette voix, mystérieuse et énigmatique qui semblait guidé mon chemin. Pourtant, de quels choix parlait-elle ?
Je n'avais aucune autre option, que d'avancer à travers l'un de ses miroirs, mais lequels ?

Au petit bonheur la chance, j'avançais à travers celui de droite. La sensation était étrange, alors que j'y passait en premier ma main : c'était comme traverser un nuage chaud, doux et réconfortant.
Presque immédiatement, dès que mon corps quittait cette épaisse fumée verte, deux autres miroirs se dressaient de part et d'autre du pont. Ils étaient identiques à une différence près, la fumée n'était plus verte, mais rouge.

Un mauvais choix, et la douleur sera ton ennemi.

Cette voix enchanteresse s'était transformée en présage sinistre, un ton funeste présageant une sentence mortelle. À nouveau, pour avancer, je devais traverser ces miroirs, où la chute du pont pourrait bien être fatale. Mes options étaient limitées.

Dès que le bout de mon doigt effleurait cette fumée rouge, j'étais englouti. Un torrent de douleur déchirait mon corps, comme si mille lames transperçaient chacun de mes membres. Les ténèbres me happaient, tandis que la douleur s'intensifiait, créant un tourbillon de souffrance insondable. Mon être semblait se dissoudre dans une mer de tourments, chaque vague de douleur évoquant une sensation nouvelle et atroce. Il n'y avait ni répit ni échappatoire, seulement une immersion totale dans cette mer, où le temps semblait s'étirer à l'infini, prolongeant ma torture.

Enfin, je recouvrait mes sens, la douleur s'était évanouit d'un seul coup. C'était comme se réveiller d'un cauchemar. J'étais allongée sur le sol, la fumée rougeâtre derrière moi. Difficilement, je me redressait et observait mon corps : indemne. Aucune plaie mais une douleur physique invisible.

C'est quoi ce bordel.“ Demandai-je plutôt à moi-même, serrant les dents tout en avançant sur ce pont interminable.

Deux nouveaux miroirs, s'élevaient plus loin encore. Mais aucune fumée cette fois.

Choisis bien. Bienvenue dans l'épreuve des souvenirs mêlés. Bonne chance.“

Face aux miroirs, j'observais alors les réflexions se mouvoirs. C'était comme regarder dans mes souvenirs, les images etaient brouillées, mais je pouvais clairement distingués l'orphelinat où je vivais à Londres.

~• C'était un souvenir, je devais avoir six ou huit ans à ce moment. Les images se mouvaient en même temps, montrant la cours de l'orphelinat, à une différence près. Dans l'un, j'étais seule, assise sur un banc. Dans l'autre, je riais avec les filles de l'internat. •~

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