Idée 50 : début d'histoire + extrait de chapitre (guerre ? Fantasy ?)

22 0 0
                                    

Début d'histoire : 

Elle avance sur le chemin, perdue dans ses pensées. Un liquide rouge coule le long de sa lance obsidienne. Elle fixe le sol de son seul œil valide. Elle se souvient d'avant. Lorsqu'ils n'avaient pas encore pris ses enfants et que son œil était intact.

Elle sourit en revoyant leur visage devant elle. Une odeur de poisson cuit la ramène à un souvenir en particulier. Une cascade inexistante coule près d'elle. Elle se replonge avec plaisir dans ce souvenir.

Elle revoit sa fille. Son sourire est éclatant alors qu'elle tend le poisson qu'elle vient juste de pêcher à sa mère.


— Maman ! Regarde le poissou que j'ai pêché.

— C'est un gros poissou que tu as attrapé là.

— Oui, c'est rigolo. On dirait qu'il sourit.

— Il est fier de toi.

— Je suis trop contente. Est-ce qu'on va le manger ?

— Bien sûr. Qui ne mangerait pas ça ?

— Je ne sais pas. Est-ce que je pourrais le cuisiner aussi ?

— Bien sûr. Je t'aiderais si tu as besoin.

— Merci maman. Mais je pense que je vais y arriver toute seule.

— On verra bien. Le soleil commence à se coucher. Viens on rentre.


Une main fantôme entoure la sienne comme le flot tranquille de la rivière qui coule entre les doigts. Elle referme la main presque instinctivement. Elle sourit en pensant à ce souvenir chaleureux.

Une lance se plante dans le sol devant elle. Elle se tourne vers un groupe d'hommes en armure. L'un d'entre eux a encore le bras détendu. Elle enrage à leur vue.

Le brasier qui s'était calmé un temps redouble de violence. C'est de leur faute si elle ne peut plus revivre ces moments. Ils le voient. Deux d'entre eux prennent les bras d'un de leur camarde. Celui-ci supplie pathétiquement :


— Non, non attendez.


Il est violemment jeté au sol. Les autres fuient comme des pleutres. Elle l'observe de toute sa petite taille. Il a le même visage que tous les autres : suppliant, faussement désespéré, faussement désolé. Mais quelque chose est différent.

Lui, encore replié sur lui-même, observe avec horreur la cicatrice sur l'œil du monstre en face de lui. Elle semble s'être étendu comme un incendie de forêt sur la peau aux alentours. Le relief est le même que celui des champs de batailles jonchées de cadavres.

Elle se met à sa hauteur. Il peut clairement voir les monstrueuses bosses et les effrayants creux qui jonchent sa cicatrice. Elle peut enfin voir ce qui est différent. Elle allait tuer un enfant.

Il était jeune. Est-ce qu'il lui est arrivé la même chose qu'à ses enfants ? Est-ce que ses parents lui manquent ? Ou est-ce qu'ils l'ont pris petit pour qu'il ne se souvienne de rien ?


— Dis-moi.

— Madame. Pitié.

— Comment est-ce que tu es arrivé là ?

— Pardon ?

— Est-ce qu'ils t'ont emmené de force ?


Il réfléchit pendant un instant. Il se met à trembler en se rendant compte qu'il n'avait pas la réponse à cette question. Il ne la comprend pas.


Idées en vracWhere stories live. Discover now