Idée 2 : long chapitre (plutôt fantasy/fantastique)

136 4 0
                                    


Au cours de ses nombreuses quêtes, la guerrière Safran ne s'est jamais aventurée plus loin que les frontières de son territoire. Mais la fumée du volcan céleste obscurcit le ciel d'été. Les nuits noires en plein jour se succèdent. Les récoltes sont perdues et si elle souhaite sauver son peuple de la famine, elle doit parler avec la divinité du volcan.

Pour aller au volcan au plus vite, Safran utilise sa forme primordiale, celle d'un alligator doré et parcourt les rivières à toute vitesse. Bientôt, elle arrive au pied du volcan.

Elle grimpe sur les flancs noirs du volcan. Plus elle avance, plus les cendres obscurcissent sa vue. Ses poumons se remplissent de fumée. Elle respire de plus en plus fort. La peau d'alligator sur son dos n'a jamais été aussi brûlante et lourde.

Elle s'arrête pour reprendre son souffle. Elle observe les pierres calcinées et la lave coulant sur les parois. Ce paysage ne lui est pas familier. Elle remarque une entaille dans le volcan. Elle s'y rapproche et reconnaît des symboles célestes. Elle est tout près de son but.

Elle s'engouffre dans la brèche et bientôt il fait noir. Elle avance à tâtons dans le tunnel. Celui-ci semble la mener au cœur de la terre. Privée de la lumière du jour, la guerrière ne peut pas dire depuis combien de temps elle est à l'intérieur. Le tunnel semble s'étendre à l'infini.

L'angoisse sert le cœur de Safran. Pendant combien de temps va-t-elle devoir avancer dans le noir complet ? Pourra-t-elle revoir la lumière du soleil ? Sa respiration est de plus en plus saccadée. Les cendres l'étouffent. Elle a besoin d'air pur.

La panique fait trembler la guerrière. Elle sait quoi faire pour atténuer la peur. Elle s'assoit sur le sol et pose une main sur sa poitrine. Elle ne bouge plus, elle pense seulement à sa respiration. Elle reste comme ça aussi longtemps qu'il le faut. Puis elle reprend sa route.

Enfin, elle voit une lumière chaude et douce. Elle s'y avance lentement. La lave s'écoule paisiblement vers les profondeurs. Les pierres sont aussi noires qu'à la surface mais il n'y a plus de cendres.

Un écho cristallin l'invite à se montrer. Elle obéit à la voix. Devant elle se tient un dieu habillé de longues étoffes blanches luisant d'une lueur pâle. Six morceaux d'or entourent sa tête comme les branches d'une étoile. Il n'y a aucun doute, c'est l'un des fils de la Lune.

Il semble insatisfait. Aucune étoile ne brille dans le ciel nocturne de ses yeux. Aucun sourire ne semble être apparu sur son visage depuis longtemps. La guerrière sait déjà qu'elle va devoir se plier à la volonté de ce dieu ou se battre pour sauver son peuple.

Les lèvres de la divinité ne bougent pas mais une voix douce lui demande :

—  Pourquoi es-tu venue ici ? Vas-tu me demander de partir aussi ?

—  Non. Je souhaite seulement savoir pourquoi vous avez réveillé le volcan.

—  En quoi cela te regarde ?

La voix s'affermit. Les sourcils de la divinité se froncent. Son regard, autrefois calme, se remplit de nuages orageux. La guerrière lui répond :

—  Mon peuple meurt de faim et la lumière du jour leur manque.

—  Qu'en est-il de la lumière de la nuit ?

—  Elle leur manque tout autant.

—  Elle ne devrait pas.

—  Est-ce que je peux faire quelque chose pour vous ? En échange de l'arrêt du volcan.

—  Rien.

—  Je me plierai à votre volonté.

—  Non. Je n'ai pas besoin d'un serviteur. J'ai besoin de voir la nuit. La nuit la plus totale, la nuit la plus pure. Sans étoile ni Lune.

—  Pourquoi souhaitez-vous ça ? N'aimez-vous pas voir la lumière de votre mère dans le ciel ?

—  Assez ! Je ne veux plus t'entendre. Meurs !


Des lames dorées apparaissent de chaque côté de Safran. Apparemment, elle va devoir se battre. Les lames la frôlent mais elle parvient à toutes les esquiver. Elle prépare son attaque et court vers le dieu. La colère se lit sur le visage du fils de la Lune.

Celui-ci s'élève dans les airs et des dizaines de lames fondent sur la guerrière. Elle court en faisant des virages serrés. Il est difficile pour elle de respirer mais l'adrénaline lui permet de tenir.

La chaleur et les attaques s'intensifient mais petit à petit, elle gagne du terrain sur le fils de la Lune. Une barrière en or se forme autour de la guerrière. Elle est piégée. Un écho rageur parvient à ses oreilles :

—  Tu n'es qu'une vulgaire mortelle ! Comment peux-tu me tenir tête ? Comment arrives-tu à survivre ? Comment oses-tu être aussi puissante que moi ?


Elle ne peut que voir le visage courroucé du fils de la Lune avant qu'une douleur fulgurante ne la transperce. Elle baisse les yeux, une lame rouge sort de son buste. Ses vêtements commencent à se teinter de carmin. Puis c'est le noir complet.

Idées en vracWhere stories live. Discover now