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Falker: Tu as conscience que tes doutes n'ont aucune logique?

Je ne répondis pas. Mes émotions s'entrechoquaient. Peur, panique, doute, haine et tellement d'autres que je peinais moi-même pas à comprendre.

Falker passa une main dans ses cheveux trempés. Il projeta des gouttelettes partout autours de lui. Mon ami avait cependant, à ma demande, remit un haut.

Falker: Le caporal est dans le bataillon depuis... Trop longtemps pour faire ça.

Une idée noire, enfouie sous cet enchevêtrement de doute fit surface.

T/p: Mais... Et si il avait intégré ce groupe avant...

Je n'eus pas besoin de continuer ma phrase. Falker avait très bien compris là où je voulais en venir.

Falker: Ça n'a aucun sens...

Mes sens se brouillèrent. Un nouvel accès de rage me poussa à m'écrier.

T/p: C'est justement ce qu'on essaye de trouver Falker! Un sens à ce merdier!

Il se laissa tomber à côté de moi.

Falker: Calme toi T/p...

Me calmer? Des personnes avaient tué mes parents, ma sœur, et même ses parents! Comment au diable pouvait-il rester si calme?

T/p: Je vais les trouver.
Falker: Tu vas?
T/p: Je vais les trouver, et les arrêter. Avec ou sans toi. J'ai déjà prévenu Mélya, on part dans pas longtemps.

Il me glaça d'un regard.

Falker: "Tu" ne fera rien sans moi T/p. On s'était mis d'accord là dessus.
T/p: Et tes doutes? Ils disparaissent comme ça?
Falker: Non, j'en ai toujours, comme tout le monde. Mais je te fais confiance.

Me faire confiance? Mauvaise idée, je ne savais pas moi même quoi règlement penser. D'un petit rire nerveux, j'exprimais mon scepticisme pour son avis.

T/p: C'est pas une très bonne idée.

Il se retourna pour prendre ma main entre ses paumes.

Falker: C'est faux T/p! Tu le sais. Jusqu'ici, tu avais senti qu'il y avait quelque chose de bizarre avec la cave. Et tu as vu juste. Tu as trouvé que la cicatrice de Mélya était étrange, et tu as aussi vu juste. Tu as trouvé le fait d'avoir oublié une semaine de ta vie bizarre, et tu avais encore une fois raison. Alors fais toi confiance T/p.

Je plissai les yeux. Il avait raison, mais, pour ce coup ci, je n'étais sûre de rien.

Falker: On va les trouver tout les deux.

- Ou on se fera tuer avant.-

Falker: Qu'est-ce que t'as dit à Mélya?
T/p: Qu'elle devait rester vigilante dans les prochains jour.

Falker claqua ses mains sur ses cuisses et déclara.

Falker: On part quand?

Un instant, je pensais qu'il était en train de faire de l'humour, mais, son visage et sa voix me détrompèrent. L'air de mes poumons se vida soudainement.

T/p: Je... On peut pas partir comme ça...
Falker: Et qu'est-ce qui te fait dire ça?

Le problème me frappa de plein fouet. Nous allions déserter le bataillon. Le désertage était un crime. Nous serons jugés par le tribunal. Peut-être pas à mort, mais ce serait une raison largement suffisante pour nous exclure du bataillon et de tout autre corps d'armée. Pire que de ne pas pouvoir retourner dans le bataillon. Je ne pourrais peut-être pas revoir Livaï. L'idée qui me paraissait être, pour moi, la seule solution envisageable il y a quelques minutes retombait lourdement du nuage sur lequel je l'avais fait moi-même trôner.

Falker: Qui ne dit mot consent. Je pense que ce serait une bonne idée de partir dans les jours qui viennent.

Sans réponse de ma part, Falker considéra mon accord comme donné. Quelques détails échangés plus tard, je sortis de sa chambre. Les remords qui m'avaient assailli plus tôt revinrent avec violence. Je dus m'accrocher à la barre d'escalier et reprendre mon souffle plusieurs fois. Je faillis tomber en arrière quand les mains de Livaï se posèrent sur ma taille.

Livaï: Qu'est-ce que tu fais ici?

Mon cœur s'emballa. Il allait forcément me parler de l'expédition et de mes petites excursions nocturnes pour aller voir. Était-ce un des derniers moment que je partagerai avant longtemps avec Livaï? Une dispute? Je mordis ma lèvre et me retournais en plaquant un sourire sur mes lèvres pour répondre

T/p: Je monte à l'étage.

Il fronça les sourcils. Je me remis à mordiller mes lèvres. Il crochetage ma mâchoire entre ses doigts, me forçant à arrêter ce que je faisais.

Livaï: Arrête... tes lèvres sont moins douces quand c'est toi qui les mords.

J'aurais aimé piquer un phare, j'aurais aimer rigoler. Mais il n'en était rien. Livaï n'eut pas besoin de beaucoup plus pour se douter que quelque chose me perturbait..

T/p: Je suis fatiguée, je vais me coucher.

Je me penchais vers lui pour l'embrasser rapidement. J'avais peur de ce qui pourrait se passer si je prenais plus mon temps. Pas peur de sa réaction, mais de la mienne. Ces derniers jours j'étais sur les nerfs. Les raisons étaient plutôt apparentes. J'avais peur de fondre en larmes en me rappelant que je partirai bientôt loin pour un long moment. Je me séparais de lui rapidement et continuai mon chemin vers ma chambre. Arrivée à l'intérieur, je m'assis sur mon lit. Réalisant ce dans quoi j'allais m'engager. Je frissonai en laissant les yeux vagabonder dans le vide. Je passai mes mains sur mon visage dans une tentative désespérée de reprendre confiance. Sans même m'en rendre compte, quelques larmes dévalerent mes joues, accompagnant les violents frissons qui me poussaient à garder mes poings serrés appuyés sur mes cuisses. Quelqu'un toqua à la porte et je ne trouvais pas la force de répondre. Livaï entra sous mes yeux larmoyants. Il ferma la porte et s'avança vers moi inquiet. Il s'assit à côté de moi en passant un bras autours de mes épaules. Il posa l'autre sur mes mains pour arrêter leurs tremblements. Tout se passa dans le silence. Je le remerciais intérieurement, car, si il m'avais demandé ne serait-ce qu'une seule explication, je n'aurais été capable de lui répondre. Ma tête tomba d'elle même sur son épaule. Je ne sais pas trop combien de temps j'étais restée contre lui. Mais ce n'avait  pas été suffisant pour calmer ma peur de ne plus jamais le revoir. J'aurais voulu rester une éternité prisonnière de ses bras, en sécurité et aimée. Mais, même l'éternité n'aurais pas été suffisante.

Livaï x ReaderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant