Lorsqu'il se détacha de moi, il ne dit rien, et me donna simplement un regard qui voulait tout dire. Il allait partir.

Avant cela, il passa sa main droite sur ma joue, et la caressa de son pouce. Je pouvais voir dans son regard qu'il me demandait de lui faire confiance, et que rien ne m'arrivait. Oui, c'étaient les démons dans ses yeux qui me le disaient. Il était au summum de sa patience, le moment tant attendu étant arrivé. L'heure de sa vengeance avait sonnée.

Puis il retira sa main, laissant un voile froid sur ma joue, et tourna les talon pour s'en aller. Helia l'attendait dans une voiture garée à quelques rues d'ici, et Suzan avait ma position à distance.

Ça n'a pas été une mince à faire de les convaincre de ce plan, et la tension étant toujours présente entre ces trois-là, j'ai dû me débrouiller pour les faire céder à ma façon.

Puis à peine quelques minutes après, en voyant l'autre barman arriver, je compris qu'il était l'heure pour moi d'aller me changer.

Nerveusement, je me rendis dans le vestiaire, et après m'être changée, j'ouvris la maudite porte qui donnait sur la rue arrière, la main tremblante.

L'idée était qu'ils sont censés sauter sur l'occasion en me voyant seule aussi tard dans la nuit, tout en sachant qu'ils ont dû voir Isaac sortir plus tôt d'ici. D'après eux, je suis donc actuellement complètement à leur merci.

Je pris une grande inspiration et me mis à marcher lentement, mais pas trop non plus pour ne pas éveiller les soupçons.

Chaque fois qu'une voiture passait à côté de moi, mon coeur semblait faire le grand saut. À ce rythme, je vais clamser avant même d'être kidnappée.

Je marchai, encore et encore, sauf que le temps passait, et personne ne semblait roder dans les parages. Ajouté à cela, je m'approchai de plus en plus des rues bondées de Manhattan, et là-bas, il sera impossible pour eux de m'avoir.

À cette pensée, je ralentis davantage le pas, et fis mine de lire quelque chose sur mon portable.

Les secondes s'écoulaient, mais toujours rien.
Ils n'étaient peut-être pas ici ce soir ?

Défaite, je cherchai le nom d'Isaac dans mes contacts pour le prévenir que ce ne sera finalement pas ce soir. Le téléphone sonna une fois à peine qu'il décrocha immédiatement.

- Je crois que ce n'est pas-

Je n'eus le temps de terminer ma phrase que l'on me passa quelque chose autour de la tête. Je ne voyais plus rien, et deux hommes semblaient tenter de me porter, alors que je me débattais pour paraître crédible. Pour autant, mon coeur battait si vite que je crois qu'il s'agissait d'un début de crise de panique. Mes membres se mirent à trembler et l'adrénaline prit le dessus.

Je pouvais être préparée autant que je voulais, l'instant présent n'avait rien à voir avec les prédilections, et l'état d'esprit dans lequel je m'étais préparée à être n'était pas du tout au rendez-vous. En réalité, j'ai été bête de croire que je pouvais être prête à être kidnappée.

Je ne savais pas s'il allaient me faire du mal, ni même si ce plan allait réellement fonctionner, et je pense que c'est ce qui affolait mon angoisse.

Depuis quelques jours, je faisais pourtant des exercices de respirations et des techniques de contrôle d'émotions sous la direction de Suzan. Mais là, tout de suite, rien de tout cela ne me servait. Je n'avais tout simplement pas pris en compte le fait que je pouvais perdre mes moyens en une fraction de seconde sous l'adrénaline du moment.

Les hommes me tinrent fermement tandis que j'hyper-ventilais. En faite, j'avais l'impression de mourir. Peut-être était-ce le cas ? Je me sentis sombrer un instant durant lequel je cessai tout mouvement, mais repris bizarrement de nouveau conscience.

RENAISSANCEWhere stories live. Discover now