Lentement, il franchit la petite distance qu'il restait entre nous et mon souffle se coupa, notamment lorsqu'il posa le joint sur la table basse.

Une douce nervosité se mêlait à l'excitation. Je me mordis de nouveau la lèvre inférieure et sans que je ne m'y attende, Isaac nous fit basculer en arrière, à califourchon sur moi.

Mes mains étaient de part et d'autre mon visage, bloquées. Je me dis qu'en ce moment même il pouvait faire ce que bon lui semblait de moi si ses intentions étaient mauvaises. Pour vérifier, j'essayai de soulever mon bras droit, mais sa pression était si forte que je ne bougeai pas d'un seul millimètre. Je me demandai alors s'il avait même ressenti que j'avais tenter de bouger, mais à cet instant, il me regardait seulement d'un air joueur et dominant.

- Ça me plaît de te voir dans cette position tu sais, me dit-il.

Le sang me montait à la tête et je sentis déjà mes joues chauffer. Ma poitrine montait et redescendait à une vitesse folle, trahissant mon emballement. Le bas de mon ventre palpitait, et s'échauffait à mesure que le temps passait.

Effectivement, il me détaillait d'un regard envoûté, avec à présent une lueur plus sombre dans ses pupilles. Il humidifia sa lèvre inférieure, et se pencha proche de mon oreille.

Nos pommettes se touchèrent, sa peau était douce et chaude.

Il attendit un instant durant lequel son souffle s'écrasa contre ma nuque, et je fermai les yeux pour me délecter de cet instant si intime et sensuel. Les battements résonnaient dans ma poitrine, amplifiés par l'anticipation de ce qui allait suivre.

- Et tu mens très mal, murmura-t-il finalement avant de mettre son visage face au mien.

Mes lèvres proches des siennes s'étirèrent alors en un sourire espiègle. Le bout de nos nez se touchaient. Il sentait bon le parfum pour homme.

Il releva la tête, puis après quelques instants à nous regarder, passa sa main droite dans mes cheveux d'une délicatesse qui me laissa interdite.

Il me caressa les cheveux, la tempe, la joue, tout en suivant ses gestes du regard. Lorsque sa main effleura ma lèvre inférieure, son regard remonta pour s'ancrer dans le mien. Un regard rempli de convoitise.

Puis mon coeur s'arrêta de battre.
À cet instant, Isaac Turner me souriait avec tendresse.

Et je décidai que j'aimais ce sourire.
Seuls ses yeux étaient vide de la vie qui animait son visage.
Et je me suis dit : si seulement la tristesse vivait ailleurs que dans ses yeux.

Oui, son sourire m'inspirait tant que je pouvais le décrire en poème jusqu'au bout de la nuit.

J'écrirais quelque chose de beau, je l'écrirais lui.

- Ma beauté... susurra-t-il.

Ce surnom, doux comme une mélodie chuchotée à l'oreille, s'échappa naturellement de ses lèvres. Comme s'il était le mot concluant de son analyse qui durait depuis plusieurs minutes déjà.

- T'es si belle.

Une émotion, semblable à une aile de papillon effleurant mon ventre, s'éveilla. C'était une sensation délicate, une danse légère de papillons qui tournoyaient.

Isaac dégageait pourtant une aura de pragmatisme et de dureté. Son apparence n'était pas celle d'un homme habitué aux douceurs ou aux fioritures. Il n'avait ni la patience ni l'inclinaison pour les frivolités ou les jeux de séduction, et pourtant, il l'avait dit.

J'espérais que cet instant dure pour toujours et que ce sourire ne quitte plus jamais ce beau visage.

L'instant ne fut pourtant pas aussi long que je l'aurais espéré, puisqu'il semblait maintenant perdu dans ses pensées, alors qu'il m'observait toujours.

RENAISSANCEWhere stories live. Discover now