Moisson et familles du 8

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Tandis que le train des tributs du 2 continuait de foncer vers le Capitole, Déborah, elle, venait d'arriver au District 8, après avoir effectué les tirages au sort des Districts 3 à 7. Si elle avait été subjuguée par le plus intense des enthousiasmes après le rebondissement qui s'était déroulé dans le district de la maçonnerie, la présentatrice avait rapidement réalisé que tout compte fait, la plupart des autres moissons était plutôt inintéressante. Aucun des tirages au sort n'a été aussi palpitant et surprenant... Au final c'est même une tâche assez répétitive... Sûrement parce qu'il n'y a plus de volontaires. Mais bon, il me reste encore dix tributs à moissonner avant d'en finir, donc autant y aller avec le sourire ! Ainsi, elle se présenta en vitesse à la maire, essayant d'être la plus rayonnante possible, avant de monter sur l'estrade, et de se retrouver devant les jeunes habitants du District 8, qui arboraient pour la plupart des visages inquiets et remplis d'appréhension. Déborah ressentit une once de pitié à leur égard. Je ne pensais pas que désigner des adolescents pour les envoyer aux jeux serait une tâche aussi pesante, mais maintenant que j'ai vu comment réagissaient certains tributs à l'annonce de leur participation, je me sens presque coupable d'être celle qui les tire au sort... Même si je sais que leur situation ne sera pas aussi terrible que ce qu'ils imaginent, au final. Elle secoua la tête, laissant ses sentiments de côté, et reprit à nouveau le discours qu'elle répétait depuis son passage au District 1. Une fois cela terminé, elle s'approcha de la bulle de verre à sa droite, remplie d'une multitude de bulletins, sur lesquels se trouvaient les noms des filles du district. Voyons voir quelle malheureuse enfant aura la charge de participer aux Hunger Games... Elle piocha un papier de ses mains délicates, et le déplia lentement, tandis que toute l'assemblée de jeunes adolescentes se crispait, l'air anxieux. Enfin, après un long moment, Déborah releva la tête, et s'exclama de la voix la plus vigoureuse possible :

« La tribut femelle du District 8 est Sora Stanler ! »

Suite à cette annonce, les regards des habitantes du District 8 se tournèrent petit à petit vers une de leurs congénères, qui se tenait au milieu de la rangée des filles de dix-huit ans. Il s'agissait d'une blonde de grande taille, avec de magnifiques yeux d'un bleu ciel profond. Mise à part sa tenue de couleur grise plutôt banale, elle avait l'allure et l'apparence d'une jeune demoiselle sortie tout droit du Capitole, provoquant inévitablement l'admiration de la présentatrice. Et dire qu'elle va devoir se battre dans l'arène...


Sora, elle, se tenait toujours au milieu de la foule, les mains tremblantes, et les yeux rivés au sol, essayant de dissimuler du mieux qu'elle le pouvait toute la consternation qu'elle ressentait en ce moment-même. Et merde... Dire que je pensais qu'il m'était impossible de tomber plus bas... Elle entendait les murmures des autres adolescentes qui l'entouraient, mais la fille de dix-huit n'en avait que faire : elle devait encore se remettre de son choc. Elle ferma ses paupières quelques secondes, n'ayant plus aucun repère autour d'elle. Ce n'est pas un rêve... Je vais bien être envoyée au Hunger Games, et sûrement y mourir, par la même occasion... Soudain, une voix bien trop enjouée retentit, la faisant sortir de ses sombres pensées :

« Aller ma chérie, il faut que tu me rejoignes sur l'estrade ! »

Sora, qui jusque là était surtout atterrée par l'annonce de sa participation, sentit son sang bouillir dans ses veines. Qu'est-ce qu'elle me fait chier, cette sale privilégiée du Capitole... Qu'elle me laisse le temps de me remettre de mes émotions, au moins ! Ses yeux s'illuminèrent d'irritation, et son visage, dont l'air était encore sidéré quelques secondes auparavant, reprit l'expression bien plus blasée et fermée, qu'il arborait autrement en quasi permanence. Sérieux, j'ai vraiment aucune envie d'aller la rejoindre, et de devoir tous les affronter du regard. De devoir affronter mon destin du regard... Mais, voyant que les Pacificateurs qui se trouvaient à côté de l'estrade semblaient sur le point de venir à sa rencontre, Sora se mit finalement en marche, à contrecœur. J'imagine que je n'ai plus aucun contrôle sur ma vie, à présent... Une fois enfin montée sur scène, ce qui prit un certain temps car la fille de dix-huit ans se déplaçait d'un pas particulièrement lent, Sora se retrouva face à ses congénères du District 8, qui la fixaient tous, les yeux ronds et l'air soulagé. Évidemment, ils sont contents que leur nom ne soit pas tombé... Comme si ça pouvait leur faire quoi que ce soit que l'on m'envoie à la mort juste devant eux... De toute façon, personne ici ne devait connaître mon prénom avant aujourd'hui...

Les 1ers Hunger Games IIWaar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu